Le Carême est presque dès les origines de l’Eglise un temps spécial de préparation des catéchumènes au baptême qu’ils recevront dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques, cette nuit où la mission de Jésus que l’on croyait mise en échec par sa mort sur la Croix, s’accomplit en plénitude par sa victoire sur la mort et sur le péché : sa résurrection.
Nuit unique : elle marque un tournant dans l’histoire du monde et de chacun d’entre nous. Par le baptême, la personne qui entre dans la piscine baptismale “meurt” en quelque sorte au péché et à la mort définitive, elle en ressort “renée” pour la résurrection.
La durée du Carême a varié au cours des siècles, et selon les lieux ; pour l’Eglise catholique, elle a été fixée à 40 jours.
Le nombre 40 a un fort impact symbolique , puisqu’il désigne une durée dans laquelle s’accomplit un événement important pour le peuple de Dieu : 40 ans du peuple au désert ; Elie marche 40 jours avant de rencontrer Dieu au Sinaï, et surtout Jésus passe 40 jours au désert en jeûnant et priant après avoir été baptisé par Jean-Baptiste.
Mais le Carême n’est pas réservé aux seuls catéchumènes : Pâques est pour nous tous le moment du bain nécessaire pour renaître à nouveau et revivifier nos engagements dans la lumière de la Foi, avec l’Espérance qui nous fait aller à Dieu, pour son Amour et celui de nos frères.
Pâques est le fondement de la foi de l’Eglise : foi en Jésus qui par sa mort nous sauve et par sa résurrection nous donne la vie. Un tel acte de foi est difficile à faire et à tenir complètement ; c’est pourquoi il nous faut le renouveler. Chaque année nous le rapelle et nous y aide. Nous avons besoin sans cesse de nous convertir : de tendre vers Dieu et de renouveler notre attention aux dons de Dieu. Tendre vers Dieu, c’est accepter le sacrement de réconciliation, de pénitence, de pardon.
Comme l’a dit le Saint curé d’Ars : ” Pour recevoir le sacrement de pénitence, il faut trois choses : la Foi, l’Espérance et la Charité”
Au fil des siècles, on a toujours discuté pour savoir si la Foi est un don ou une conquète. Elle est sans aucun doute un don, pas une conquête, car Dieu on ne le voit pas. Ce don vient de Dieu, qui veut adoucir le coeur de l’homme et rendre son regard attentif à la réalité invisible. D’autre part, si on observe la nature profonde de nos actes, on s’aperçoit qu’il y a en eux quelque chose de définitif, quelque chose qui se situe au delà de la réalisation immédiate d’un voeu ou d’un projet. Au fond, tous les hommes recherchent la foi, le contact confiant avec Celui dont le nom est au dessus de tout nom : Jésus Sauveur.
A partir d’une méditation de Carême du cardinal Carlo Maria Martini