Sous le titre “Syrie: les jihadistes de l’EIIL imposent des règles aux chrétiens”, le journal “Libération” reproduit une dépêche de l’AFP (VOIR) sur le sort des chrétiens dans les régions occupées par les jihadistes opérant en Syrie. Ces “règles” ne sont que la reprise d’une partie des contraintes humiliantes imposées aux chrétiens par le “Pacte d’Umar” (LIRE), édicté (717) en Syrie par le calife Umar II. Sous le régime juridique de la dhimma, les chrétiens dhimmis, sous la “protection” du pouvoir islamique, sont en particulier soumis au paiement d’un tribut, la jizya. Le verset 29 de la sourate IX en parle, ajoutant que cet impôt doit être payé “après s’être humiliés“ (VOIR).
La dépêche de l’AFP
Le groupe jihadiste Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a annoncé mercredi avoir imposé une série de règles aux habitants chrétiens de la ville syrienne de Raqa qu’il contrôle, exigeant notamment qu’ils payent une taxe et célèbrent en privé leurs rituels.
Le groupe a annoncé lui-même cet «accord» contenant 12 règles censées garantir la «protection» des chrétiens. Ceux qui ne le respecteront pas seront traités comme des ennemis, a-t-il menacé.
Le texte, publié sur des forums jihadistes et portant le cachet de l’EIIL, stipule que les chrétiens doivent verser une taxe, qui était imposée aux premiers temps de l’islam aux non-musulmans.
Les chrétiens fortunés doivent payer jusqu’à l’équivalent de 13 grammes d’or pur, ceux de la classe moyenne devront verser la moitié de cette somme et les défavorisés le quart.
L’«accord» exige également que les chrétiens s’abstiennent de montrer «une croix ou toute chose de leur Livre dans les marchés ou les endroits où il y a des musulmans» et d’«utiliser des haut-parleurs pour faire entendre leurs prières».
Les chrétiens doivent également s’abstenir de «célébrer leurs rituels (…) hors de l’église».
Selon cet «accord», ils doivent également obéir aux «règles imposées par l’EIIL, comme celles liées à la discrétion dans la manière de s’habiller».
L’EIIL est issu de la branche d’Al-Qaïda en Irak, qui a également imposé une taxe aux chrétiens après l’invasion du pays conduite par les Etats-Unis en 2003.
Quelque 300.000 personnes habitaient à Raqa (nord) avant le début des violences en Syrie en mars 2011, et moins de 1% étaient chrétiens. Nombre d’entre eux ont quitté la ville quand l’EIIL a commencé à attaquer et à brûler des églises.
Le groupe jihadiste a également indiqué que les chrétiens «ne devaient pas restaurer les monastères ou les églises (…) dans leur ville ou les environs».
Les chrétiens ne doivent pas porter d’armes, a précisé l’EIIL, en avertissant que ceux qui ne respecteraient pas ces règles feront face au même «destin» que celui subi par la rébellion.
Depuis début janvier, plusieurs groupes rebelles ont lancé une offensive contre l’EIIL, l’accusant d’exactions et de faire le jeu du régime de Bachar al-Assad.
Le groupe jihadiste est accusé de détenir un très grand nombre de prisonniers, dont des militants pacifiques, des rebelles rivaux, des journalistes étrangers et des travailleurs humanitaires.
Près de 3.300 personnes ont été tuées depuis le début des affrontements entre les rebelles et l’EIIL, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
D’autres détails sont donnés sur le site de “France 24” [VOIR].