Il s’agit de cette affaire que rapporte le journal El-Watan, dans la chronique “point zéro” tenue par A. Chawki: www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=95206 (1)

Elle nous fait pleurer sur la situation que vit notre pays, et vous supplions frères et soeurs de prier pour les Algériens. En tant que chrétiens vous savez qui est derrière cela: bien sûr le pouvoir, bien sûr les idéologies nationaliste, arabiste et islamiste qui veulent mettre sous leur coupe le peuple… bien sûr la cruauté humaine, la bêtise humaine, l’inconscience et les appétits de puissance qui passent par l’argent… bien sûr! Mais au fond, depuis la nuit des temps, n’est ce pas le Prince de ce monde qui est derrière tout cela? Tant qu’on ne le dénichera pas au fond de nous-mêmes, car il a pouvoir sur nous, chacun de nous, il continuera à nous corrompre et à nous perdre, en nous divisant et en suscitant tant et plus l’hostilité entre nous!(2)

(1)LA TOLERANCE ET SES MAISONS: Même si le cas est symbolique d’une vision étriquée de la civilisation, d’une récession morale évidente et d’une attitude philosophique particulière par rapport au cosmos, on ne va pas passer l’année sur le cas de Habiba, chrétienne persécutée par l’Algérie des juges, nommés par l’Algérie de Belkhadem, nommé, ou de celle de Bouteflika, nommé par d’autres et qui a nommé les précédents. Sauf que. Un quotidien national, autrefois intelligent, a cru intelligent de faire passer l’histoire de cette convertie condamnée au bûcher sous le couvert d’une ingérence supposée de la France. La ministre française des droits de l’homme, dont le nom m’échappe, s’est dit « choquée » par l’arrestation et le réquisitoire du procureur, et a insisté sur la « tolérance connue des Algériens », devant en final libérer la détenue. Le quotidien, en oubliant de condamner le condamnable, a focalisé sur « l’ennemi extérieur » et rappelé lui aussi cette fameuse « tolérance algérienne ». Le verdict de l’affaire Habiba, qui devrait tomber aujourd’hui, n’est pas si important. Parce qu’au même moment, parce que les faits divers ne viennent jamais par hasard, dans la même ville, à Tiaret, un garçon de 4 ans était victime d’un viol collectif et mourait des suites de ses blessures. La tolérance, puisqu’il s’agit de ça, est laquelle ? Ce serait une fille de 12 ans, d’accord, on peut comprendre, puisqu’il faut repousser sans cesse les limites de la tolérance. Un viol individuel, d’accord. Sur une fille de 10 ans, d’accord encore. Mais un viol collectif sur un garçon de 4 ans, pourquoi ? Faut-il ouvrir les maisons closes, encourager la prostitution et relâcher les mœurs ? Des questions auxquelles le juge de Tiaret, malade, Belkhadem, malade, et Bouteflika, malade lui aussi, mais avec d’autres maladies en plus, ont tout intérêt à répondre. La tolérance ? Il y a des maisons pour ça. Chawki Amari

(2) le Soir d’Algérie du 24 05 08

Agissant sur la foi de renseignements fournis par un repenti, les forces de l’ordre ont découvert une casemate pleine de bibles artisanales prêtes à l’emploi. Deux brebis égarées ont pu être récupérées, ainsi qu’un lot important de croix, de bénitiers et de suaires de calibres différents. Amen !

Les musulmans contre les chrétiens. Les Arabes contre les Mozabites. Les ibadites contre les malékites. Les sunnites contre les chiites. Les supporters du RCK contre ceux de l’USMH. Les chômeurs du Grand Sud contre les employés ramenés du nord. Les désœuvrés contre les prostituées. Les comités de quartier contre les débits de boissons alcoolisées. Les amis de la Grande Mosquée d’Alger contre les architectes algériens. Le public contre le privé. Le clan d’Oujda contre le BTS. Le groupe de Tlémcen-Nord contre celui de Tlemcen- J’dida. Les oulémas contre les zaouïas. Les zaouïas contre les zaouïas. Les enfants de chouhada contre les petits-enfants de moudjahidine. Le FLN légitime contre la Doberman Connection. L’armée de l’intérieur contre l’armée de l’extérieur. L’armée des casernes contre l’armée des 15 ponts. L’armée contre les services. Les services contre le royaume des ombres. La guerre des prénoms. La croisade des patronymes. La charge des pseudonymes. L’embuscade des noms de guerre. La légitimité du maquis contre les bancs de l’université. Les invités aux cérémonies officielles du 1er Novembre contre ceux qui n’ont pas reçu leur carton d’invitation. Les lauréats à l’examen de 6e du lycée international d’Alger contre ceux qui ne savent pas encore s’ils concourront selon l’ancien, le nouveau ou le futur programme de Benbouzid. Les enfants boursiers à vie à Londres, Paris et Bruxelles contre le bac d’ici et ses fuites impossibles à colmater malgré toute la bonne volonté des plombiers. La justice qui pleure contre le sourire gras des «enfants de» extraits des cellules et envoyés à l’abri en Europe. Les lampes de chevet et les traversins à 600 millions contre le peuple du préfabriqué à Chlef. Le rouge insolent du 4X4 de Layada contre le gris de la tombe à proximité de laquelle il est stationné. Pourquoi diable l’Algérie ne m’est jamais apparue aussi divisée, aussi déchirée que depuis qu’elle a été officiellement déclarée réconciliée et recouverte du doux manteau de la concorde ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L.