Dans toute cette affaire, ce qui est gênant c’est qu’on ne considère que la Suisse contre l’islam, ou la France et l’islam, ou plus généralement l’Europe face à l’Islam. Presque tous les hommes politiques, pour ne citer qu’eux, occultent ce que l’Islam réserve, dans les pays où il domine, aux chrétiens autochtones. Cet article rétablit un juste équilibre; et il n’est question que de faits vérifiables, par ailleurs. Merci à Ahmed H. de rapporter simplement, et sans polémique ni parti pris, CE QUI EST. Voici la fin de l’article:


< < Quant à savoir pourquoi les Suisses ont peur de l'Islam tout en appréciant l'argent des musulmans, il faudra sans doute chercher la réponse dans les pays musulmans eux-mêmes.

Commençons par Khaddafi, notre voisin libyen, qui a des rapports très particuliers avec la Suisse (1). Le Raïs libyen ne peut pas interdire, en représailles, la construction de beffrois en Libye, ni d’ailleurs en Arabie saoudite ou en Algérie. Dans les pays arabes, la phobie des chrétiens et des juifs ne s’exprime qu’une fois par semaine, lors des prêches du vendredi. Quant à la construction de clochers d’églises, voire de synagogues, elle n’est pas à l’ordre du jour, et il n’existe pas de communauté religieuse assez téméraire pour la revendiquer. Khaddafi a donc adopté un profil bas en proposant que les institutions de l’ONU quittent la Suisse. On peut lui reprocher de mettre moins d’ardeur à défendre l’Islam, qu’il en a déployé pour son fils Hannibal, lorsqu’il avait été arrêté par les autorités helvétiques. En juillet 2008, ce dernier avait été brièvement incarcéré pour avoir frappé un membre de son personnel domestique. Pour riposter à ce crime de lèse-majesté, Papa Khaddafi avait suspendu ses livraisons de pétrole à la Suisse. Il avait également menacé de retirer tous ses avoirs des banques suisses. Affolées, les autorités de Berne avaient remis en liberté l’héritier de Khaddafi, avec les excuses du président de la Confédération helvétique lui-même.

L’écrivaine koweïtienne Dalaâ Al-Mufti s’étonne du tapage organisé dans les pays arabes autour de cette affaire des minarets suisses. Dans le quotidien Al-Qabas, elle interroge :

«Avez-vous oublié que les sonneries des cloches d’église sont interdites au Koweït ? Avez-vous oublié que la construction d’églises est interdite dans certains pays arabes et codifiée dans d’autres ? Avez-vous oublié les invocations exprimées dans nos mosquées tous les vendredis et appelant à les diviser, à les disperser et à les anéantir (les chrétiens) ? Avez-vous oublié les fatwas interdisant de souhaiter bonne fête aux chrétiens, que nos députés nous offrent en cadeau tous les Noëls ? Avez-vous oublié la loi, que nous sommes fiers d’être le seul pays à l’avoir votée, et qui interdit d’attribuer la nationalité koweïtienne aux non-musulmans(2) ? Oui, la décision suisse est raciste et extrémiste, mais le racisme est-il légitime chez nous et illégitime chez eux ? Sommes-nous libres dans notre pays de proscrire, d’interdire et de rejeter, selon notre bon vouloir, alors qu’on exige d’eux de nous respecter, et de respecter notre religion et nos lois ? Les Suisses ont demandé d’interdire seulement les minarets. Ils n’ont pas interdit les mosquées ni les prières, ni un des piliers de l’islam. Comparez avec nos lois, et en toute objectivité ! Alors, pourquoi cette obstination et cet extrémisme ?» >>

(1) Il faut préciser toutefois que les mosquées déjà construites dans quatre villes de Suisse disposent déjà de minarets. Le référendum ne remet pas en cause leur existence. (2) Nous doutons qu’il soit le seul pays: et l’Arabie Saoudite, entre autres, autoriserait-il un non-musulman à avoir la citoyenneté saoudienne?

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