Extrait d’un article du site ZENIT

www.zenit.org/article-21968?l=french

Deux prêtres dominicains du diocèse de Faisalabad, P. Pascal Paulus et P. Iftikhar Moon, ont été les témoins oculaires de ces persécutions.

« Le 30 juillet, la violence s’est déchaînée lorsqu’une foule de fanatiques musulmans en colère et armés ont attaqué la colonie chrétienne de Korian, non loin de la petite ville de Gojra, et détruit les maisons après les avoir pillées ».

« Deux jours plus tard, le 1er août, 8 chrétiens ont péri, brûlés vifs. La foule avait attaqué un groupe de chrétiens, dans lequel se trouvaient trois enfants, trois femmes et deux hommes. Ils ont pillé et incendié 70 maisons de chrétiens, profanant également deux églises à Gojra », a-t-il poursuivi.

« La foule en colère a saccagé les maisons, mis en pièces des bibles et autres livres sacrés, détruit les croix, tout dévasté et brûlé. Les chrétiens dont les maisons avaient été incendiées se retrouvèrent sans rien », a témoigné le prêtre.

« Il faut le dire, la police de Gojra et les autres forces de sécurité n’ont rien fait pour éviter ces faits et ont négligé l’appel lancé contre les chrétiens qui avait été lancé dans les mosquées », a-t-il ajouté.

« La Police est intervenue quand tout était fini et qu’il était trop tard », a-t-il déploré.

Le P. Paulus a parle du climat dans lequel il exerce son ministère : « Le Pakistan est une république islamique, où tout se fait selon une conception musulmane : les gens veulent une loi islamique, la charia, malgré les tentatives du gouvernement pour instaurer la démocratie ».

Dans ce climat, le prêtre considère que le problème majeur auquel sont confrontés les chrétiens est les lois anti-blasphème promulguées en 1991. Au titre de ces lois, toute profanation du Coran est considérée comme une offense et punie par la prison, tandis que toute insulte envers le prophète Mahomet est passible de la peine capitale.

Selon le P. Paulus, certains musulmans prennent prétexte d’insultes supposées envers le prophète ou de profanations du Coran, en se fondant sur leurs propres témoignages, pour s’approprier les biens des chrétiens.