Pendant des années, et depuis l’indépendance de l’Algérie, à la moindre manifestation pour leurs libertés, les Kabyles se sont vus stigmatisés par des accusations infondées : « hizb Fransa » (parti de la France) ; manipulés par l’étranger ; diviseurs et sécessionnistes, vendus à l’ancienne métropole, instrumentalisés par les États-Unis pour les convertir à l’évangélisme et leur faire abandonner la belle religion de leurs ancêtres, etc. ; j’en passe et des meilleures.

La dernière en date de ces stigmatisations a eu lieu lors de l’affaire des non-jeûneurs.

Jamais leurs revendications n’ont été prises en considération sans qu’il n’y eut des emprisonnements et, souvent hélas, des morts et des blessés handicapés à vie.

 1

 

Quels sont les accusateurs des Kabyles ?

Ils vivent dans les deux sphères du pouvoir religieux et politique. Comme les deux sphères se légitiment en islam, ils sont tantôt dans les mosquées tantôt dans les cercle du pouvoir. En vérité ils se soutiennent mutuellement dés que pointent du nez ceux qui remettent en question leurs prérogatives…jusque-là du moins.

Car voilà qu’enfin un journaliste algérien (Abder Bettache) déclare, ce 13 aout 2013, que la menace ne vient pas des Kabyles mais de membres influents du pouvoir politique depuis 1962 :

Chakib Khelil s’avérera quand même comme la plus grande menace qu’a jamais connue l’économie nationale. Voire même la sécurité nationale !

Qui est ce personnage redoutable nommé Chakib Khelil ? Voir la 3ème page…

 

Et les accusateurs qui s’appuient sur la légitimité islamique, tels les plus acharnés qui se retrouvent autour du salafisme et autres fondamentalistes ?

Il semble bien qu’ils ont été éventés eux aussi, comme on peut le lire :

«Ces gens que n’ont pas émus toutes les violations quotidiennes des droits des enfants, des femmes, et toutes les vilénies sous leurs diverses formes, écrit Hadda Hazem. Ils n’ont pas été révoltés par la violation du caractère sacré de l’argent public, tout comme ils ne se sont guère émus des meurtres, et des viols commis durant la décennie rouge, ainsi que des destructions occasionnées au pays. Les voilà qui s’érigent en défenseurs du Ramadhan sous prétexte que les non-jeûneurs ont heurté par leur geste les sentiments des jeûneurs. Ben voyons ! Les sentiments des jeûneurs ! Ces sentiments que n’ont pas blessés la cherté des prix, et l’âpreté au gain des commerçants en période de Ramadhan. Leur pudeur n’a guère été plus offensée par le fait que les institutions et les administrations se transforment en dortoirs publics durant les heures de travail. Comment la roue de l’économie tourne au ralenti. Ces gens n’ont pas été outrés par le spectacle des réfugiés dans nos rues, ou des femmes qui dorment dans les jardins publics, en butte à tous les dangers. En revanche, ils sont atteints dans leurs sentiments lorsqu’ils voient des gens qui refusent d’appliquer l’un des canons de l’Islam. Et combien sont-ils qui n’appliquent pas les autres canons de l’Islam, tels que la prière ou l’aumône légale?»…

 

Voir en 2ème page la suite…