Le 25/01/2010, la réaction des évêques d’Algérie, voir Zénith

Pour l’évêque de Montauban, voici ses propos reproduits à partir du site “Forum catholique” :

La fusillade qui a visé les chrétiens orthodoxes coptes en Egypte au sortir de la messe de Noël (nuit du 6/7 janvier) à quarante kilomètres de Louxor a tué six fidèles et un policier. Les tireurs en ont blessé d’autres. Les coptes, de la plus ancienne population égyptienne, sont chrétiens depuis les premiers siècles et ont vu leur persécution commencer en 284 ! Ils représentent pourtant 10% de la population. Depuis des années ils sont victimes de l’intolérance des islamistes qui trouvent partout des complicités. Autrefois ils participaient à la vie politique, à la direction des affaires, à la formation de l’élite musulmane, ils sont aujourd’hui mis à l’écart, menacés, insécurisés.

Les députés européens invitent le gouvernement égyptien à assurer la sécurité de tous les citoyens.

La même préoccupation est exprimée à l’égard de la Malaisie où, récemment, neuf édifices chrétiens (protestants et catholiques) ont été dégradés, saccagés, incendiés, parce que la Haute-cour de justice avait maintenu le droit pour tout non-musulman d’employer le mot « Allah » pour désigner Dieu. Les chrétiens l’utilisent dans le langage courant pour traduire le mot « Dieu ». Cette violence revient sans cesse et les chrétiens sont en permanence menacés. Là encore les députés européens exhortent les autorités de Malaisie mais que faire devant un tel fanatisme ?

Nous pouvons ajouter à cela bien d’autres faits. Par exemple, dans le même temps, les combats qui – à ce jour – ont fait trois cent morts au Nigéria dans la ville de Jos et aux alentours, les querelles politiques se réglant par les luttes islamo-chrétiennes.

Que dire des chrétiens d’Irak visés en permanence par des attentats ?

Tout le monde peut constater la tragédie que vivent nos frères orientaux dans de nombreux pays et comment s’étonner qu’ils prennent le chemin de l’exil ?

Interpeller nos gouvernants pour que la liberté religieuse soit respectée (1)

Il apparaît que 70% de la population mondiale est victime de discriminations religieuses notamment dans les pays majoritairement musulmans et dans les pays communistes. Parmi les pays les plus restrictifs on note l’Arabie Saoudite, le Pakistan, l’Algérie, l’Iran, l’Egypte, la Turquie, l’Indonésie. Il y a aussi les pays communistes comme le Vietnam et la Chine.

Les hostilités interreligieuses sont aussi le lot de quarante et un pays où des minorités sont persécutées au nom de leur religion. Ces pays sont aussi des pays majoritairement musulmans (l’Irak, l’Afghanistan, le Soudan, la Somalie, …) mais aussi d’autres pays comme le Sri Lanka, majoritairement bouddhiste. (journal La Croix du 04/01/10).

Ces tragiques réalités nous invitent à une prise de conscience ferme et lucide : la foi chrétienne en ce XXIè siècle est l’objet de nombreuses persécutions. Le siècle commence sous le signe du martyre.

Nous devons rappeler le principe fondamental de la liberté religieuse, « le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine » (Vatican II « La liberté religieuse » n°2) et demander à nos gouvernants de le faire valoir dans le dialogue avec les états. Il y va d’un droit fondamental (2). Par ailleurs, ici même, dans notre société européenne nous avons à nous unir pour venir en aide à nos frères persécutés, à être la voix de ceux qu’on tue directement ou indirectement au nom de leur foi. Bien sûr, nous savons que c’est le chemin du disciple qui n’est pas au-dessus du maître : « S’ils m’ont persécuté ils vous persécuteront » (Jean 15,20). Mais comment pourrions-nous abandonner nos frères ? Aimons-les, prions pour eux, soutenons-les et regardons-les comme le visage du Christ crucifié.

(1) Interpeller les gouvernants c’est bien, mais aussi et surtout les naïfs catholiques qui disent « amen » à tous les musulmans avec qui ils dialoguent, sans jamais les interpeller sur leurs frères chrétiens persécutés ou assassinés dans les pays musulmans.

(2) Mgr Ginoux a raison de rappeler “que la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine”, comme l’indique Vatican II. Nous ne pouvons qu’approuver de telles déclarations, claires et courageuses.

Tout à l’opposée est l’attitude des tenants de la langue de bois (ou de buis) qui préconisent un profil bas vis à vis des persécutions anti-chrétiennes en pays à majorité musulmane (voir la page trois).