Je suis surpris et attristé par cette attaque en règle de M. Paul Ohlott contre l’Église catholique.
La dernière fois que je l’ai vu c’était pourtant dans une église catholique justement, à Saint-Denis de la Chapelle, en compagnie de notre ami commun, le pasteur Saïd Oujibou, pour la conférence des chrétiens Nord-africains et d’Orient.
Ce qui me choque ce n’est pas que l’Église catholique, ou les Papes, au cours de l’histoire, n’ont pas mérité d’être critiqués, mais que ce soit fait avec cette manière si peu fraternelle.
Paul Ohlott fulmine tellement qu’il invente un pape inexistant, portant le même prénom que le sien : Paul XI.
Si je réagis à cette charge épistolaire c’est au même titre que j’ai réagi il y a des années contre la théologie du père Christian de Chergé.
Je désapprouve le fait de se dire chrétien et de ne pas suivre les commandements de Jésus, qui sont clairement énoncés dans l’Évangile. Or le premier des commandements qu’Il nous a laissés, en matière de fraternité, est celui de ne pas juger notre frère pour ne pas être jugé ; le second est de s’aimer entre frères et de se reprendre chrétiennement en cas de désaccord : en tête à tête d’abord, puis en prenant quelques anciens, et enfin en remontant le désaccord à la communauté ecclésiale ; voir la fin du chapitre 18 de st Matthieu, à partir du verset 15, où tout est dit.
Mais peut-être que pour M. Paul Ohlott les catholiques ne sont pas ses frères. Devons-nous comprendre que nous ne sommes même pas chrétiens à ses yeux ?
Il prétend que les deux points sur lesquels il condamne les catholiques ne sont pas dans l’Écriture : il en répondra devant le Seigneur, car pour ma part c’est dans st Jean que j’ai trouvé une raison suffisante de ma dévotion à Marie : « voici ta mère », dit Jésus sur la croix.
Toutefois ce n’est pas pour entrer dans une polémique théologique que je réagis.
C’est pour dire, en tant qu’ex-musulman baptisé depuis plus de 40 ans, ce que j’ai cru avoir appris par la fréquentation du Seigneur : les convertis (ou les chrétiens de toujours) n’appartiennent ni à Paul ni à Apollos, pas plus qu’à Pierre, mais bien à Jésus Christ. N’est-ce pas Lui qui dira finalement à l’un, « entre dans mon royaume, bon et fidèle serviteur », et à l’autre « vas-t-en loin de moi » ? N’est-ce pas Lui qui a dit qu’il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur » pour être de Ses disciples ?
Enfin j’ai appris également que la conversion se fait à Dieu, par Jésus Christ, et que l’évangélisation est l’œuvre de l’Esprit Saint, et que nous n’en sommes que les instruments et les témoins.
Quelle prétention de se dire évangélisateur, quand st Paul nous prévient que, que nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur ! Si ce n’est par le Saint Esprit. (1cor 12,3)
Les convertis baptisés aujourd’hui en Algérie, ou ailleurs, ne disent pas qu’ils appartiennent à telle ou telle dénomination chrétienne, comme je l’ai rapporté dans « des musulmans qui deviennent chrétiens » ; certains ne comprennent pas pourquoi on leur pose une telle question, tant l’appartenance à Jésus Christ est la seule dont il faut parler.
Malheureusement on les monte ensuite contre leurs frères, comme si Dieu n’était pas le Juge final, Celui qui sonde les reins et connaît les intentions des coeurs.
Si un chrétien veut aider son frère chrétien induit en erreur, il doit se lamenter auprès de notre Seigneur pour qu’Il le prenne en pitié et qu’Il l’éclaire. Et quand il l’aura fait 70 fois 7 fois, il pourra alors se déclarer fidèle à l’enseignement du Maître.