1ère partie: Lourdes

La Conversion d’un émir et Notre-Dame de Lourdes (en 778 de notre ère).
– d’après La Vierge Marie dans l’histoire de France- La Franquerie – Resiac.
On sait que Charlemagne avait placé sa gloire et son salut sous la protection de Notre-Dame dont il portait toujours l’image attachée à son cou par une chaîne d’or. En 778, après sa fameuse campagne d’Espagne, il effectue le nettoyage des dernières poches sarrasines du sud de la France, quand il se trouve arrêté le long des Pyrénées devant un château-fort occupé par un prince sarrasin nommé « Mirat » (ou Emir ?).
Durant plusieurs mois Mirat résiste aux assauts ; à toutes les sommations de se rendre, à toutes les propositions d’être fait comte et chevalier de Charlemagne et de conserver toutes ses possessions s’il reçoit le baptême, ce musulman répond fièrement : « Je ne connais aucun mortel au-dessus de moi et je préférerais la mort à la honte d’une capitulation ».
Découragé, Charlemagne allait lever le siège quand son aumônier, l’évêque du Puy, implore avec ferveur Notre-Dame du Puy et obtient de monter à la citadelle en parlementaire. Arrivé près de Mirat, il lui dit : « Puisque vous ne voulez pas vous rendre à Charlemagne, le plus grand des princes, reconnaissez au moins pour suzeraine la plus noble Dame qu fut jamais, Sainte Marie du Puy, Mère de Dieu. Je suis son serviteur, soyez son chevalier ».
Sans hésiter, Mirat déclara qu’il était prêt à rendre les armes au serviteur de Notre-Dame et à recevoir le baptême, à condition que son comté ne relève jamais, soit pour lui, soit pour ses descendants, que d’Elle seule. Charlemagne confirma l’accord.
Mirat reçut le baptême des mains de l’évêque du Puy et prit dés lors le nom de Lorda (la rose en arabe), qui s’est transformé en « Lourdes ».
Paraphant ainsi la fin de la reconquête chrétienne en France, la Vierge aux roses, décrite par Bernadette, prenait dés cette époque possession de la terre de Lourdes, devenu fief du Puy. On comprend que plus de mille ans plus tard Elle ait pu préférer ce site à d’autres, pour ses apparitions.
Ajoutons que le nom de Massabielle donné à la grotte, vient lui aussi d’un mot arabe qui signifie « la source ».
 Nous n’avons pas les éléments pour nous prononcer sur l’authenticité historique du document, bien que le nom de Lorda soit attesté (voir, par exemple, les notices historiques sur Lourdes). Ce n’est pas à nous de mettre en doute, évidemment, cette chronique de l’époque, ou ce recueil tardif d’une tradition orale. L’auteur ne l’a certainement pas inventée. Ajoutons que l’étude qui suit confirme certains points.
Trois mots, en effet, sont proposés dans cette page :
–          MIRAT (ou « émir ») le nom du prince sarrasin.
–          LORDA, les roses, à l’origine du nom de Lourdes.
–          MASSABIELLE, dont la signification proposée est « la source ».
 
 
 
 
1-     MIRAT, tout d’abord.
Si l’on considère sa racine [MRT], elle renvoie en berbère (kabyle) à un verbe de même construction signifiant « difficulté, épreuve ». Cela convient bien à cet homme qui est un obstacle « non surmonté » pour Charlemagne, pas pour la Vierge, apparemment.
Mai il y a hésitation sur le ‘T’ final : s’il faut le retrancher (cela devient donc, MIRA), alors il est possible de le rapprocher, entre autres, de AMIR qui a donné « Emir », dont la signification générale est souvent « chef » : ainsi il y a eu un « Colonel Mira », en Kabylie justement, qui a été l’adjoint puis le remplaçant du Colonel Amirouche, non moins célèbre chef de la wilaya 3 (région kabyle grosso-modo). Cependant cette racine [MR] comporte d’autres sens.
Retenons seulement que ce nom, MIRAT ou MIRA, est tout à fait plausible.
 
2-     LORDA est bien-sûr le mot le plus intéressant.
En effet sa construction peut valablement être rapproché de la racine [WRD], le ‘L’ du début étant là pour indiquer un article, un singulier pluriel, (LWERD, les roses ou le rosier). Pour désigner la fleur elle-même, on dit [TAWERDET] au singulier, [TIWERDETIN] au pluriel, néanmoins leur emploi est plus rare.
LWERD indique, qui plus est, non seulement « les roses », mais plus généralement toutes les fleurs, et même le feuillage. De sorte que, par métaphore sans doute, il signifie également la « vie » ; exemple : « ses roses sont tombées (fanées) », pour dire que sa vie est finie.
Il existe bien un prénom [WERDIYYA, ou WARDA], mais c’est au féminin, il est inexistant au masculin, aujourd’hui en tout cas. C’est une des difficultés de ce texte. Cela expliquerait le rajout du « L » initial au nom, car cette lettre, préfixée à un mot, introduit toujours le masculin.
Par ailleurs [LWERD] a beaucoup de sens incluant l’eau : amener, ou présenter un animal à « l’abreuvoir » ; la « route » qui y mène ; la « fontaine » et même « le bassin dans lequel on se lave pour guérir ».
C’est encore par ce mot qu’on indique un acte d’affiliation à une confrérie religieuse. Et ceci en islam, puisque l’on sait qu’en Occident diverses sociétés secrètes ont pris la rose pour emblème, et l’ont parfois intégrée dans leurs rites.
Mais voilà le plus curieux : dans cette racine [WRD] est classé par le dictionnaire kabyle-français un mot qui normalement n’y a pas sa place, [LEMBWARDA], dont la signification est « sources sacrées ». Si on creusait dans cette direction, on trouverait d’autres signifiants…
Arrêtons-nous là : que ce prince sarrasin ait existé ou non – il est étrange qu’en prenant un nom de baptême, son choix se soit porté sur celui dont le sens est méconnu des chrétiens -, l’origine sémitique de Lorda ne fait pas doute.
Nous avons donc là de quoi méditer : outre le rôle futur que jouera ce lieu, préfiguré par les évocations de l’eau et de la source, les nombreuses allusions à Marie, ne laissent pas d’étonner. Mais est-ce si étonnant que ça : la tradition ne lui a-t-elle pas décerné les noms de « rose des martyrs », « rose jamais flétrie », « rose mystique » ? Et que dire du Rosaire ?
 
3-     MASSABIELLE, enfin, dont on nous dit que c’est la source en arabe.
C’est sûrement une confusion avec ce qui précède, car la « source » en arabe comme en berbère est [ΣN] ou [ΣNSER].
Toutefois, si on se réfère aux racines berbères, et qu’on décompose ce mot en deux, [MS] d’un côté et [BL] de l’autre, nous trouvons des sens qui nous plongent dans un abîme de réflexion, qu’il serait trop long de développer.
 
>>> Pourquoi ce clin d’œil du Seigneur à propos de Lourdes ? Bien-sûr Lui seul sait et a voulu tout le mystère qui entoure celle qui l’a porté neuf mois, puis l’a enfanté dans une crèche, comme tous les bébés, comme un simple fils d’homme. Et la plupart des théologiens qui se sont penché sur le cas unique de la Vierge, conviennent, avec Mgr Dubost (dans son dernier ouvrage sur Marie, justement) : « comme les autres constituants de la Révélation, la compréhension du rôle de Marie prend le temps de l’histoire des hommes pour aboutir pleinement ».
Nous avons bien quelques idées là-dessus, et nous les avons parfois énoncées déjà, avec quelques uns des membres de Mère Qabel.
Mais laissons parler encore le même évêque, qui rappelle, dans la préface à son livre, que « peu de chrétiens savent que le nom de Marie est davantage cité dans le Coran (34 fois) que dans le Nouveau Testament (16 fois) […] Ce qui fait que Myriam relie les deux rives de la Méditerranée ».
Notre but n’est pas d’imposer une lecture, en vous partageant cette petite découverte. Nous voulons plutôt susciter, en plus de notre méditation, une prière de louange afin d’affermir notre confiance. De nous redire, avec l’Evangile, « n’ayons pas peur », quoi qu’il arrive, Jésus Christ a vaincu le monde ! Dieu est maître de l’histoire, sans cela aurait-Il déclaré au 6ème jour : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait : c’était très bon ». Nous venons de le lire à Pâques. Et nous savons d’autre part que la Providence veille, c’est pourquoi :
> Les apparitions de Marie à… Fatima ne sont pas le fruit du hasard. Rappelons que ce prénom est le plus répandu en monde musulman, ayant été porté par la seule fille du Prophète de l’Islam à avoir eu une descendance. Et ce nom a, lui aussi, une signification prodigieuse, insoupçonnée des meilleurs linguistes.
Si Dieu, qui a déjà fait bien des miracles, veut accomplir des merveilles encore par l’entremise de son humble servante Marie, ce n’est pas à nous de nous en plaindre, comme cet ouvrier envoyé à la vigne, dans la parabole de l’Evangile (Mat 20, 15), qui s’entend dire par le maître de la vigne, à l’heure des soldes de tout compte :
« N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon argent ? Ou bien es-tu jaloux parce que je suis bon ? »
 
Oui, avec Marie, bénissons le Seigneur, car il est bon :
 
–         Mon cœur est plein de joie à cause de Dieu, mon Sauveur ;
–         Car il a bien voulu abaisser son regard sur moi, son humble servante.
–         Oui, dès maintenant, les humains de tous les temps me diront bienheureuse,
–         Car Dieu le Tout-Puissant a fait pour moi des choses magnifiques.
–         Il est le Dieu saint,
–         Il est plein de bonté en tout temps pour ceux qui le respectent.
–         Il a montré son pouvoir en déployant sa force :
–         Il a mis en déroute les hommes au cœur orgueilleux,
–         Il a renversé les rois de leurs trônes et il a placé les humbles au premier rang.