Le premier de ces messages remonte au 8 juillet: le ramadan ayant commencé le 10 officiellement et le 09 pour certains: pas d’accord vu que c’est l’observation de la lune qui en détermine le commencement et la fin.

1 – le pape.

Je veux reprendre les paroles de notre pape François, à Lampedusa (le 8 juillet 2013), qui aurait dit (je me fie à ce qui en est rapporté par le journal la Croix) :

« Je salue cordialement le Maire, Mme Giusi Nicolini, merci beaucoup pour ce qu’elle a fait et fait. Je désire me tourner en pensée vers les chers immigrés musulmans qui commencent, ce soir, le jeune du Ramadan, avec le vœu d’abondants fruits spirituels. L’Église vous est proche dans la recherche d’une vie plus digne pour vous et vos familles. À vous : (oshià) !
Ce matin, à la lumière de la Parole de Dieu que nous avons écoutée, je voudrais proposer des paroles qui surtout provoquent la conscience de tous, poussent à réfléchir et à changer concrètement certaines attitudes.
« Adam, où es-tu ? » : c’est la première demande que Dieu adresse à l’homme après le péché. « Où es-tu, Adam ? ». Et Adam est un homme désorienté qui a perdu sa place dans la création parce qu’il croit devenir puissant, pouvoir tout dominer, être Dieu. Et l’harmonie se rompt, l’homme se trompe et cela se répète aussi dans la relation avec l’autre qui n’est plus le frère à aimer, mais simplement l’autre qui dérange ma vie, mon bien-être. Et Dieu pose la seconde question : « Caïn, où est ton frère, ». Le rêve d’être puissant, d’être grand comme Dieu, ou plutôt d’être Dieu, génère une chaîne d’erreurs, qui est une chaîne de mort, porte à verser le sang du frère !
Ces deux questions de Dieu résonnent aussi aujourd’hui, avec toute leur force ! Beaucoup de nous, je m’y inclus aussi, nous sommes désorientés, nous se sommes plus attentifs au monde dans lequel nous vivons, nous ne soignons pas, nous ne gardons pas ce que Dieu a créé pour tous et nous ne sommes plus capables non plus de nous garder les uns les autres. Et quand cette désorientation assume les dimensions du monde, on arrive à des tragédies comme celle à laquelle nous avons assisté.
« Où est ton frère ? », la voix de son sang crie vers moi, dit Dieu. Ce n’est pas une question adressée aux autres, c’est une question adressée à moi, à toi, à chacun de nous. […] Ceux-ci parmi nos frères et sœurs cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix ; ils cherchaient un rang meilleur pour eux et pour leurs familles, mais ils ont trouvé la mort. Combien de fois ceux qui cherchent cela ne trouvent pas compréhension, ne trouvent pas accueil, ne trouvent pas solidarité ! Et leurs voix montent jusqu’à Dieu ! Une fois encore, je vous remercie vous habitants de Lampedusa de votre solidarité. J’ai récemment écouté un de ces frères. Avant d’arriver ici, ils ont passé par les mains des trafiquants, ceux exploitent la pauvreté des autres, ces personnes pour qui la pauvreté des autres est une source de revenu. Quelle souffrance ! Et certains n’ont pas pu arriver à destination.
« Où est ton frère ? » Qui est le responsable de ce sang ? »
Le reste de l’homélie, se poursuit dans la même veine…Après avoir cité le passage du « Bon Samaritain » dans l’Évangile de Luc, il conclue ainsi :
« Qui a pleuré ? » Qui a pleuré aujourd’hui dans le monde ? Seigneur, en cette Liturgie, qui est une Liturgie de pénitence, nous demandons pardon pour l’indifférence envers beaucoup de frères et sœurs ; Père, nous te demandons pardon pour celui qui s’est accommodé et s’est enfermé dans son propre bien-être qui porte à l’anesthésie du cœur, nous te demandons pardon pour ceux qui par leurs décisions au niveau mondial ont créé des situations qui conduisent à ces drames. Pardon Seigneur ! Seigneur, que nous entendions aujourd’hui aussi tes questions : « Adam où es-tu ? », « Où est le sang de ton frère ? ».

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Réponse sur ce lien:  Le soir d’Algérie du 15/07/13

En ce mois de Ramadhan, ceux qui attendent le f’tour (*) comme vous et moi, ne semblent pas en mesure de porter un oeil vigilant sur les affaires politiques. C’est pourquoi, Chakib et Farid [ministres algériens poursuivis en justice : note de NDK] peuvent souffler. Et je n’ai même pas eu l’intelligence de commenter la nouvelle classant notre pays parmi les pays les plus corrompus du monde [voir ici par NDK]. J’aurais eu l’impression de défoncer des portes ouvertes. Tout va mal dans ce pays : malvie, tristesse, rapine, saleté et intolérance ! Et attendre l’heure du f’tour nous évite de penser à tout cela car nous avons la certitude que la première cuillère de chorba ou la première bouffée de cigarette apportera la délivrance… Il restera cependant un peu de vigueur chez les bouffeurs du Ramadhan pour nous rappeler que la vie est toujours infernale et, qu’en dehors de sa cherté, tout continue à pourrir dans ce pays où nous n’arrivons même pas à garder un Président dans un hôpital algérien, le temps d’une convalescence… Pourvu que les intolérants les laissent tranquilles et qu’ils n’aillent pas les déranger au fond des jardins pour les traîner devant les tribunaux en exhibant les «pièces à conviction» : un cassecroûte écrabouillé et une bouteille d’eau minérale ratatinée… Et pendant ce temps-là, les milliards piqués par les corrompus continueront de dormir tranquillement au fond des coffres suisses ! [email protected]

Voir aussi cet article à propos de la corruption en Algérie, tandis que les jeunes s’enfuient par mer (*) au risque de leur vie, notamment vers l’Italie via la Sardaigne, car plus proche de l’Algérie, contrairement à Lampedusa, proche de la Tunisie.

J’invite en conséquence le Saint-Père, comme les autres évêques, pour être dans la lignée des prophètes à la “Jean-Baptiste”, à dénoncer aussi ceux qui sont de l’autre côté de la Méditerranée. Autrement cela pourrait être interprété comme de la condescendance à leur égard. Le Pape, en premier lieu, ne doit pas craindre de dénoncer tout le monde, tout en mettant de l’ordre dans l’Eglise. Selon moi il tient cette légitimité de notre Seigneur, qui ne réserve pas Sa justice à quelques uns seulement !

Par ailleurs cette dénonciation peut être salutaire à certains, auxquels sera rappelé que le pardon de Dieu est offert en Jésus Christ, à tous les hommes, quelle que soit leur religion ou leur idéologie, dans la mesure où ils cherchent vraiment la justice.

(*) F’tour signifie la rupture du jeûne.

(*) Harraga signifie “bûler”, de fait brûler le dispositif administratif pour s’en aller…

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Réflexion

Cependant le Saint-Père ne parle pas d’un passage du même livre de la Genèse (9,5) qui est bien plus actuel pour notre époque ; avertissement grave, et qui n’efface pas la responsabilité du criminel, au demeurant ; pour lequel il ne sert à rien de « demander pardon », à moins que l’auteur de la faute ne le fasse lui-même : « Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal ; et je redemanderai l’âme de l’homme à l’homme, à l’homme qui est son frère. »

Et, enfin, pour ma part si je devais citer un passage de la Nouvelle Alliance, ce ne serait pas celui du Bon Samaritain. Je suis désolé de devoir le dire, il est inapproprié pour ces musulmans de Lampedusa.
Oui si je devais encourager mes frères et sœurs en Christ, à se tourner vers les musulmans, je citerais plutôt Mat. 20,25-26:
«Jésus les appela, et dit : Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ;…»
 
C’est mon point de vue : seul Celui qui est le Juge suprême peut se permettre de donner une telle consigne à Ses disciples.
Il institue une « supériorité » qui vient du service (rendu), dans la Nouvelle Alliance.
Mais il n’en est pas de même dans l’ordre économique capitaliste qui s’est fait hors de Dieu, ni dans le paganisme ancien ou moderne, ni dans l’islam ou l’indouisme, ou toute autre religion ou idéologie.
 
Quant aux pécheurs qui sont la cause des malheurs de ces pauvres rescapés de la mer, entre Sicile et Tunisie, nous devons Le prier non pas pour qu’Il leur pardonne, car Son pardon est disponible, mais qu’Il suscite dans leur vie, en respectant leur liberté, le repentir par lequel Il le leur donnera.