…un instrument d’islamisation de l’Église Comment en est-on arrivé là ? Ce n’est pas tout à fait du syncrétisme, puisque c’est une juxtaposition ; ce n’est pas encore une hérésie, encore que le mot « christ-islam » a été avancé[1]. De la confusion plus sûrement. Car voilà que des musulmans et des catholiques disent prier ensemble Marie depuis maintenant 9 ans, de manière officielle. De nombreux catholiques disent, avec les mêmes musulmans, qu’ils ont le même Dieu depuis plus longtemps encore[2].

  • Confusionnisme ? Est-ce que cette situation pourrait être définie de manière doctrinale autrement que par le terme de confusionnisme ?

À voir. Ce n’est pas une question de vie ou de mort ; dans ce monde, mais dans l’autre ? Le titre introductif mentionne du reste les deux réalités surnaturelle et naturelle. Il y a d’abord le nom de Marie ; et ensuite le nom de la religion musulmane, suivi d’une interrogation : l’instrumentalisation du nom de Marie pour islamiser l’Église Dans cette affaire controversée, qui concerne la foi chrétienne au premier chef, nous tenons à préciser que cela n’a rien à voir avec autre chose que le dépôt de la foi reçue des Apôtres. Car c’est la foi qui sauve et la foi ne doit pas, ne peut pas être confuse.

  • La question se pose pour nous avant tout.

Pendant les années, qui ont suivi notre baptême en 1970, nous avons cru que le Coran ne parlait pas du Jésus et de la Marie des évangiles. Pourquoi ? Simplement parce que le Coran, étant à lire en arabe quand on est musulman, beaucoup, pour ne pas dire la majorité des musulmans, n’étant pas arabophones, l’ignorent. Le lire en français ou dans une autre langue n’avait pas lieu d’être. Bien qu’étant passé par l’école coranique (2 ans), pendant la guerre d’Algérie, aucune nécessité nous y a poussé, pour notre part. D’autant moins que nous avions découvert les évangiles et les merveilleuses paroles du Fils éternel, qu’on ne s’est pas lassé de lire et de relire tant est passionnante son histoire. À l’inverse du livre musulman qui est rébarbatif, par son absence de chronologie. Ce n’est que vers la fin des années 1970 que nous l’avons lu en français et, pour des passages décisifs, en arabe.

Puis nous avons été invité à intégrer, en 1982/83, l’équipe de traduction en kabyle desdits évangiles, dirigé par le père Jacques Lanfry (1910-2000). Et dés le début, avec la traduction de l’évangile de st Luc, nous nous sommes opposés sur le nom de Jésus, que les premiers traducteurs rendaient par 3isa (ou Aïssa), c’est-à-dire à partir du nom coranique. À force de dialogue nous avons convenu de traduire Jésus avec le nom utilisé par les Arabes chrétiens d’Orient : Yasuɛ. Le nom de Marie, Mariam ou Myriam, ne posait pas de difficulté alors. Ou pas encore.

  • Car les faits sont là avec leurs conséquences.

Si donc la Mariam du Coran est mère de Jésus, comme tout le monde le dit ou l’accepte, cela signifie que Jésus est 3isa [3](عيسى). Et ce 3isa[4], ainsi que tous les musulmans le disent, n’est que prophète ; il n’est pas le Fils de Dieu ni le Rédempteur, ni l’unique chemin de salut. Évidemment, pour nous, Il est ! Voyons donc d’où vient la confusion, historiquement. Nous postulons, en effet, que c’est du nom de la Mère de Dieu, essentiellement, que provient cette confusion. Toutes les autres ressemblances entre le Jésus[5] des évangiles et le 3isa du Coran, tels que l’Injil[6], les miracles, la table servie, ne tiennent pas.

  • Historique de l’affaire.

Et nous allons apporter les éléments qui l’étayent, en essayant de ne pas être long, dans le PDF ci-après :

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[1] Plus souvent chez des chrétiens de certaines obédiences protestantes.

[2] En août 1964, le pape Paul VI dans l’encyclique Ecclesiam suam, évoquait ‘les hommes qui adorent le Dieu unique et souverain, celui que nous adorons aussi’ ; Paul VI citait alors les juifs et les musulmans.

[3] Dans Google en tapant en français « Jésus » en arabe il donne… eisaa autrement écrit en arabe : عيسى

[4] On écrit ce nom de plusieurs façons en alphabet latin : Aïssa, Îssa, 3isa, etc. Ici c’est à la manière musulmane.

[5] Yasuɛ pour les Arabes chrétiens.

[6] Ressemblant au mot évangile, c’est le mot utilisé dans le Coran arabe pour dire « le livre apporté par 3isa ».