Oui, puisque j’ai le salut apporté par le Christ, que chercher de plus ? Des honneurs ?

Que y-a-t-il de plus honorable, de plus en vue, quand on vient de l’islam, la religion de la soumission, que d’être enfant de Dieu ?

Chercherais-je une certaine reconnaissance humaine pour être admiré ?

Si encore je ne risquais pas de perdre l’amitié de Dieu, cela vaudrait le coup ; mais il se trouve qu’Il aime pardessus tout l’humilité et Il nous donne en exemple la simplicité et la discrétion de Celle qui a reçu plus que tout être humain, Sa Mère.

La joie d’être disciple de Jésus-Christ me suffit et je continuerai jusqu’à la fin de dire « que ma joie demeure ! »

Pourquoi ai-je été amené à écrire ce qui précède ? Parce qu’une petite réunion nous a été refusée dans un collège catholique, hors de Paris, sur intervention d’un clerc tout aussi catholique, qui, pratiquant une censure religieusement correcte, exige de nous, les convertis de l’islam, que nous parlions avec considération de la religion que nous avons quittée.

J’ai donc envoyé un courrier à son évêque pour lui indiquer les raisons qui me poussent à réunir les convertis issus de l’islam, de sorte que j’ai circonscrit notre désaccord au niveau de la foi.

En effet il n’est pas le seul, parmi ceux qui se targuent de défendre l’islam – comme s’il y avait besoin -, à mêler, par  peur de déplaire aux musulmans, les culpabilisations relatives à l’histoire des nations occidentales, mais en quoi sommes-nous concernés lui ai-je écrit ?

Serait-ce que le Christ n’a sauvé que les Européens, il y a 2000 ans ? Non, puisque ses premiers disciples sont les juifs d’Asie et d’Afrique.

Qu’avons-nous à avoir avec le colonialisme et ses avatars ? Le Christ a-t-il dit à ses disciples de coloniser l’Afrique, non ! Par contre nous aurions beaucoup à dire sur le colonialisme arabo-musulman qui dure depuis 14 siècles. Ou prétendrait-on qu’on ne peut pas être Algérien, arabe ou kabyle, et chrétien, comme le père Christian Delorme en 2008 ?

Le Christ nous recommande-t-il d’être raciste, antisémite, Lui qui est juif par ses ancêtres ? Ou pourfendeur de ceux qui ne croient pas en Lui, alors qu’Il est mort pour tous les pécheurs ? Non !

Est-ce qu’Il est de gauche, du centre ou de droite, Lui dont le Royaume n’est pas de ce monde ? Est-ce qu’il s’adresse par privilège aux pauvres ou à une élite intellectuelle, Lui qui a bu et mangé avec les publicains tout comme avec les Pharisiens ?

Est-ce qu’Il a appelé aux croisades comme Mahomet a appelé au djihad et au combat contre les infidèles ?

Bref, sommes-nous entrés dans un parti extrémiste en recevant le baptême, sans le savoir ?

Le Seigneur Jésus n’a jamais contraint quiconque à croire en lui. Non le Seigneur appelle à la vérité qui rend libre.

Et si nous avons quitté la foi de nos ancêtres ce n’est pas parce que les Français sont meilleurs que les Africains naturellement ; ou que par leurs actes ils surpassent les autres peuples, non ! C’est à cause du Christ que nous sommes chrétiens et que nous voulons bénéficier de la miséricorde divine qu’Il nous a acquise pour faire de nous des enfants de Dieu. Si on veut nous opposer des arguments que ce soit ceux de la foi, et non des catégories ou des étiquettes forgées en référence à des situations sociétales ou historiques qui ne nous regardent pas.

Qu’on nous dise clairement en quoi nous sommes islamophobes en choisissant de croire en Celui qui a dit qu’Il était la voie, la vérité et la vie ?

Pour y croire ne faut-il pas rejeter la doctrine islamique qui nie que Jésus soit mort sur la croix et ressuscité le troisième jour ?

Peut-on accepter la charia qui condamne à mort les apostats, comme on en a un exemple avec cette sœur soudanaise, Miriam, qui, actuellement, soulève les protestations de toutes les organisations internationales ?

Et puis, ne sommes-nous pas bien placés pour savoir ce qu’est cette religion, imposée par la force à nos ancêtres ? N’est-ce pas un complexe européocentriste que de penser que nous manquons de jugement pour décider si l’islam nous convient ou pas ?

Notre choix nous a valu bien des séparations douloureuses, bien des insultes et des rejets. Je dois dire cependant, devant le Seigneur, que les pires ne sont pas ceux qui nous viennent des musulmans mais des chrétiens, auprès de qui nous recherchons soutien et réconfort.

Nous sommes condamnés à mort par la charia, méprisés et outragés, stigmatisés comme traitres et renégats ou comme des nouveaux « Harkis », et nous serions islamophobes ?

J’ai écrit cela car le père en question m’a opposé des arguments de ce genre, allant jusqu’à citer en exemple l’affaire de M. Dieudonné…

Quand j’ai découvert le Christ sur les ondes, dans des émissions d’évangélisation protestantes – déjà !  -, quand je suis resté subjugué par le faste et l’hommage qui Lui était rendu dans les églises catholiques du 5ème arrondissement de Paris, dans les années 60, j’ai cru comprendre, bien qu’enfant et ne maitrisant pas encore le français, qu’en dehors du Christ point de salut, point de vérité et point de vie éternelle.

Voici qu’aujourd’hui j’entends, dans la bouche même des prêtres, que toutes les religions se valent. Mais pourquoi alors sommes-nous persécutés, menacés de mort quand nous demandons le baptême, tandis que les chrétiens devenant musulmans ne courent aucun risque à prononcer la chahada ?

Voilà pourquoi, nous les convertis de l’islam, nous croyons légitimes de chercher à savoir quelle vérité enseigne l’Église catholique aujourd’hui, et si nous nous ne sommes pas égarés dans une hérésie.

Nous avons pris bien des risques avec nos familles, dont la majorité des membres nous désapprouvent et nous rejettent, nous sommes exposés bien souvent à l’éventualité d’un coup mortel, pour crime d’apostasie.

De sorte que nous voulons savoir si les pasteurs de notre église, l’Église fondée par notre Seigneur, maintiennent que l’islam n’est pas une voie de salut, et qu’ils sont prêts à nous accueillir, nous soutenir et nous défendre.

Que le Seigneur nous garde dans la fidélité à notre baptême et à notre foi.