Un livre ou une œuvre d’art qui n’est pas produit pour éduquer, ou informer, ou réveiller, à quoi ça sert ? Si l’auteur dit que c’est pour se faire de l’argent, l’affaire est entendue : s’y rend ou le lit qui veut, mais en connaissance de cause.

Maissi l’auteur dit ceci : « Et tout est ambigu dans Sur le concept du visage du fils de Dieu : Jésus, la merde, qui est aussi de la lumière… » : Quel intérêt ont des chrétiens à aller voir un tel spectacle ? N’ont-ils pas des lieux, bien mieux inspirés, pour y rencontrer et entendre parler de Jésus Christ, leur Seigneur et leur Dieu[1] ? Ne leur a-t-il pas enseigné, à propos de lumière, en Mt 6,23 : « Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres ! » une parole qui indique que les personnes qui ont reçu la lumière, mais qui n’en ont pas profité pour sortir de leurs ténèbres, exposent leur âme dangereusement aux forces des ténèbres.

Ces personnes de fait confirment cette autre parole de Jésus, dans le prologue de saint Jean : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue… Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. »

Et l’auteur de cette pièce ne peut pas nier, devant les hommes et encore moins devant Dieu, qu’il n’a pas reçu cettelumière qu’il semble rejeter ; en st Jean encore, à la fin du chap. 3, nous avons :« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées ; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. »

Tout est clair par rapport aux intentions de l’auteur de la pièce : Jésus dit, en substance, que ce sont ses œuvres qui le condamneront.

Seigneur pardon pour nos péchés et merci pour ton sacrifice

Mais faut-il manifester notre désapprobation ? Et de quelle manière ?

Il faudrait savoir, à mon avis, s’il affirme qu’il est toujours chrétien ou s’il ne l’est plus. Pourquoi ? Parce que nous avons l’enseignement suivant en st Mt, au chapitre 18 : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. »

Quelqu’un a-t-il eu cette démarche, pour vérifier que cet homme de théâtre est notre frère en Christ? Je ne sais, mais le Christ nous enseigne qu’il faut le faire. Avant de le considérer comme « un païen et un publicain », et pour lui montrer que son salut nous préoccupe[2].

Si tel est le cas, qu’il n’est plus notre frère, quelle attitude nous enseigne d’adopter Jésus face à celui qui nous insulte ou nous gifle ?

On cite volontiers sa recommandation, « si on vous gifle sur la joue droite, tendez la joue gauche » (Mt 5,39), mais on oublie de mentionner sa mise en application, par Jésus lui-même, et que nous avons en st Jean 18,23 : « Jésus lui dit : Si j’ai mal parlé, fais voir ce que j’ai dit de mal ; et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »

Nous avons juste à dire cela, bien en face de l’insulteur, en restant ferme mais non violent : Jésus nous apprend donc qu’il ne faut pas rendre « la monnaie de la pièce », mais qu’il est de notre devoir de protester face à l’injustice qui nous est faite.

Actuellement nous sommes trainés dans la boue, en tant que catholiques particulièrement, mais en tant que chrétiens en général. Celui qui n’arrive pas à ce constat est aveugle.

En même temps il ne faut pas s’en étonner : le Christ a été persécuté et nous, ses disciples, nous sommes logés à la même enseigne. Nous pouvons le déplorer ; ou se réjouir de souffrir pour notre Seigneur, car notre récompense sera grande dans le Ciel ; dans tous les cas nous sommes invités à protester publiquement et librement, sans aucune peur. MAIS À LA MANIÈRE DE JÉSUS. Car si nous nous taisons, nous signifions à nos persécuteurs que leur persécution est justifiée et que nous méritons ce que nous subissons.

Voilà pourquoi j’ai manifesté le 29 octobre avec d’autres amis. J’ai estimé que l’engagement, à cette manifestation, devait être individuel. Mais je n’ai pas été devant le théâtre du Chatelet, pour la raison que j’ai dit plus haut : est-ce que Castelluci se déclare encore chrétien[3] ?

J’ai donc manifesté contre la CHRISTIANOPHOBIE qui se généralise et l’humiliation constante des catholiques dans les médias, comme je manifeste contre le sort qui est fait, dans le monde musulman, aux chrétiens, dont la persécution est manifeste même pour les non-chrétiens.

J’ajoute que je l’ai fait en portant mon BURNOUS KABYLE, qui m’a bien protégé de la pluie du reste ! Mais pourquoi me distinguer ainsi ?

C’est que j’avais entendu, puis vérifié sur leur site, que des islamistes viendraient à cette manifestation.

Ce qui pourra être appelé, qui est déjà appelé par certains, une « collusion » entre intégristes islamistes et catholiques doit être dénoncé comme une imposture médiatique de plus : parce que les gens qui me connaissent (et ce site en est la preuve) savent que je dis sans cesse que les textesde l’islam sont antichrétiens .

Mais il est vrai que, tout comme dans le dialogue islamo-chrétien, il y a beaucoup de naïveté sur cette question : parfois hélas c’est la volonté d’occulter l’impossible convergence entre l’Évangile et le Coran, qui anime les protagonistes du dialogue.

J’ai aussi pu vérifier, plus d’une fois et chez nombre de chrétiens se réclamant de la tradition ecclésiale, qu’il existait l’espoir de mener un combat unitaire, entre catholiques et musulmans, pour la défense des valeurs sacrées de la religion et de la divinité. Les musulmans venus à la manifestation avaient aussi ce but ; tout comme ils souhaitent entraîner les catholiques dans le combat contre Israël. Le parti antisioniste avait envoyé des représentants.

Mais c’est oublier les souffrances d’une Asia Bibi ; c’est oublier tous les chrétiens vivant dans les pays musulmans ayant constitutionalisé la Charia, que les autorités utilisent pour promulguer des lois injustes telle celle contre le blasphème au Pakistan ; ou l’impossibilité de pratiquer leur culte, pour des étrangers non-musulmans pourtant, en Arabie Saoudite. Sans parler de la condamnation à mort des apostats fondée sur deux hadiths. Sur le site de Notre-Dame de Kabylie tout cela a été dénoncé plus d’une fois, en pointant les textes en question. Nous ne nous attaquons pas à la foi musulmane ni aux musulmans, nos frères en Adam : nous parlons bien de textes liberticides ou antichrétiens de l’islam. Ils sont connus de tous et il est nécessaire plus que jamais de discuter leur compatibilité avec la vie en société occidentale.

D’ailleurs, durant cette manifestation, où je me suis affiché avec un burnous, j’ai pu vérifier sur le terrain l’attitude de quelques catholiques (rares) enthousiasmés par la présence de ces islamistes. D’autres chrétiens ont bien compris « la récupération » qu’ils voulaient réaliser en criant « la France aux chrétiens » : christianophobie et islamophobie même combat !

L’un des meneurs islamistes m’ayant aperçu avec le burnous, après des sourires réciproques, est venu à ma rencontre avec un micro, accompagné d’un caméraman (car ils ont filmé et interviewé ceux et ce qui les intéressaient). Nous avons eu ce rapide échange :

           Vous avez un vêtement arabe.

           Moi : Non c’est un burnous kabyle…

           C’est-à-dire ? Berbère…

           Moi : Oui berbère si vous voulez.

          Mais vous êtes de confession musulmane ou chrétienne ?

–     Moi : Je suis chrétien.

Aussitôt le visage s’est fermé et il s’est désintéressé de moi pour aller « placer » ses coreligionnaires bien en vue dans le cortège.

À tous les chrétiens, je lance cet appel, en conséquence : ne vous laissez pas abuser par ces islamistes[4] qui ne défendent que l’islam, ce qui est cohérent de leur part ; si vous voulez vérifier leurs véritables intentions, proposez-leur de signer une pétition pour la libération de la mère de famille catholique Asia Bibi[5] ou du pasteur iranien Youcef Nadarkhani !

Appuyons-nous sur Celui qui est la vérité et sur Lui seul. Car être son disciple, de tout temps, a été difficile ; il nous a avertis : sans moi vous ne pouvez rien faire. Mais Il nous a promis qu’il était avec nous jusqu’à la fin des temps.

Enfin, à ceux de nos frères qui font tout pour plaire au monde et à ses maîtres actuels autoproclamés juges, et qui condamnent à leur guise, en prétendant se laver les mains et en se donnant bonne conscience à nos dépens, comme Pilate le fit avec Jésus, nous avons cet avertissement : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. »

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Ce texte a été commencé le samedi 29/10, après la manifestation. Ensuite je l’ai mis de côté en voyant les dérives que l’affaire a suscitées. Mais la parution du numéro de Charlie-Hebdo de cette semaine, et de ce qui s’en est suivi ce mercredi 2/11, m’a poussé à le publier.

 

[1]Car tout revient pour nous chrétiens à la foi : c’est elle qui nous fait réagir puisque Jésus est au centre de notre foi. D’ailleurs, comprenant combien notre foi est malmenée sans doute, le Saint-Père a décidé d’une année de la foi pour 2012. Où il reprend les paroles du Christ : « l’œuvre de Dieu c’est de CROIRE EN CELUI QU’IL A ENVOYÉ ». Jn 6,29
 
[2] Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Mt 18,7
 
[3] Ce que j’ai lu depuis ne me permet toujours pas d’y répondre.
 
[4] En novembre 2010 nous avions reçu sur le site NDK ce message d’un islamiste : Bonjour,
J”aimerais savoir comment un DIEU peut faire CACA?

Merci pour votre réponse
  
[5] Dont nous parlons pour la dernière fois, selon la recommandation de Paul Bhatti.