Oui Dieu seul est amour, Lui seul ne se trompe pas.

Voilà ce qu’on peut dire en guise d’introduction à cette remarque du mois d’avril, d’une de nos lectrices.

Azul

Juste cela: quand j’ai lu ce que St Augustin a écrit au sujet des femmes je suis restée désolée, choquée, aucune place aussi infime soit-elle n’aurait subsisté du matriarcat selon certains saints!

Mais OK. je vais cesser toute correspondance tant que je ne retrouve pas mon optimisme presque démesuré […].

> Yemma attewet leh’nak-is s wedda mac’i s-ufella, amer attzer ayen ukw yuran d-irit f tulawin*(1).

Elle a toujours été reine chez elle.

Ar kra wwa-s*(2)…

Et voici une réponse, parmi d’autres, qui se veut simple mais sincère.

Une réponse enfin qui peut, nous le souhaitons, être complétée par des remarques d’autres lecteurs.

Nous en profitons pour faire “un appel à citation” de ces textes d’Augustin qui déçoivent tellement dans la pensée de ce grand docteur de l’Eglise.

Azal fellam a weltma*(3),

Dans le désert les fleurs sont encore plus belles. Et beaucoup de femmes le sont dans notre désert algérien… Et je ne le dis pas pour retenir, ou pour “apprivoiser” qui que ce soit…

Nous savons évidemment pourquoi la fleur est précieuse au désert: on ne s’attend pas à l’y trouver.

Comme l’eau du reste.

D’où les mirages: on en rêve.

> Si l’homme est le rêve de Dieu, la femme est le rêve de l’homme.

Le jour où un homme se réconcilie avec sa femme, il se réconcilie avec toutes les femmes.

Mais que le chemin à parcourir est long, jonché d’abandons et de pertes d’amour-propre!

Car il est difficile “aux porteurs de NNIF”*(4) de se reconnaître dépendant de la femme, réceptacle et symbole de l’honneur, finalement.

Quoi qu’il en soit tout homme a un compte à régler avec sa représentation de la femme, qui vient de toutes ses déconvenues antérieures, ses bonnes et mauvaises expériences (mère, grand-mère, soeur, tante, femme et fille, voisine…).

Idem pour la femme…

Du genre humain personne ne peut s’exclure.

Les saints, si grands soient-ils, ne font pas exception.

Augustin n’échappe pas à cette règle. C’est peut-être là une des preuves de son origine berbère…

Il n’a pas été excellent dans tous les domaines: il a eu beaucoup à se reprocher, concernant ses rapports avec les femmes. À commencer par sa mère Monique…

Le seul qui fut excellent a été Notre Seigneur Jésus, Sidna Aysa. A tel point qu’on veut le salir en en faisant l’amant de Marie-Madeleine… la prostituée à qui il a tant pardonné.

> L’amour ne se donne que dans la liberté: Dieu, mieux que quiconque, le sait parfaitement qui nous a créés libres.

Nous fêtons Augustin, à cause de sa conversion, de sa foi pour ce Jésus qui l’a transformé du jour où il L’a accepté comme son Seigneur et son Dieu. Accessoirement parce qu’il est de chez nous.

En vérité il serait le premier à se déclarer indigne de tout hommage!

Comme tous les saints, qui tirent l’humanité vers le haut.

L’Eglise les déclare tels, non pas parce qu’ils sont parfaits, mais parce qu’ils ont accomplis “des actes héroïques” de vertus.

Avec l’aide de Dieu, car par leurs seules forces, ils n’en auraient pas la capacité.

Et c’est pour cela que la majorité d’entre eux sont des “confesseurs de la foi”, les martyrs tels Etienne, Félécité et Perpétue, saint Cyprien, qui ont accepté de donner leur vie sans verser le sang d’autrui.

Le combat du chrétien n’a rien à voir avec celui du soldat qui lutte contre un ennemi.

Tout chrétien combat d’abord contre lui-même, ses mauvais penchants, ses défauts, la tentation issue de son coeur; et le martyre par lequel la peur de la souffrance et de la mort est vaincue, est l’exemple achevé de ce combat.

Qu’on imagine tout le courage qu’il a fallu à cette jeune fille d’à peine vingt ans, Blandine, torturée puis jetée aux bêtes dans le cirque de Lyon, en l’an 177!

Di tegmats, n tmurt i-gh id ifkan, sisbda a-nili di tegmats nniden, i-gh itsrajun*(5).

Courage et fraternellement, authentique fleur dans nos déserts masculins.

*(1) Ma mère se frapperait les joues de bas en haut, si elle savait tout le mal qui a été écrit sur les femmes.

*(2) À un de ces jours.

*(3), le salut sur notre soeur.

*(4), Nnif = honneur/dignité.

*(5), Fraternellement par ce pays dont nous sommes issus, en attendant l’autre fraternité qui nous attend.

Augustin et sa mère à Ostie, en Italie en 387