Que d’hommes et de femmes rencontrés, se disant chrétiens, ayant quitté l’islam, nous disent qu’ils ne voient pas la nécessité d’être baptisés. Nous en connaissons qui sont un peu dans la même disposition qu’eux. Ils sont, ceux-là, de famille française par l’origine et baptisés, mais ne pratiquent plus et ne voient pas l’utilité de recevoir les sacrements. Ou l’utilité de prier le dimanche avec leurs frères et leurs soeurs en Christ. De louer Dieu en communion avec eux et de recevoir l’eucharistie.

  • Interrogeons-nous : D’où vient cette tiédeur ?

Pourquoi cet assoupissement, cette absence d’intérêt pour le salut ? Car l’urgence du baptême, et celle des sacrements laissés par le Seigneur en général, est directement liée à l’urgence du salut. Il n’est pas un acquis, rappelons-nous la parabole du semeur sorti semer la graine de la Bonne Nouvelle du salut. Il nous est dit en st Matthieu 13 :

Le Seigneur énumère trois sortes de récipiendaires :

  1. au verset 18 celui qui se fait ravir la parole du Royaume par le Mauvais faute de la comprendre.
  2. au verset 20, c’est celui qui n’a pas de racines. Homme d’un moment, quand vient la détresse ou la persécution il trébuche aussitôt en abandonnant sa foi.
  3. au verset 22, celui qui est étouffé par les soucis du monde et la séduction de la richesse. Il s’étiole et ne donne pas de fruit.
  4. au verset 23, c’est celui qui a reçu la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.

Nous pouvons relever donc 3 outils utilisés par le Mauvais pour nous faire tomber : l’incompréhension ; l’inconstance qui nous empêche de résister ; l’inquiétude, soit les soucis de la vie et la séduction des biens de ce monde.

  • Un exemple tiré de la réalité, pour comprendre. 

Celui de Zoulikha-Noëlle: « …je suis allée, en 1973, passer un Noël à Solesmes en retraite [chez les] moniales de Sainte Cécile. J’ai rencontré la mère supérieure qui [m’a fait] rencontrer un prêtre qui [allait] partir en Mauritanie et qui [connaissait] très bien l’islam. Il me dit « mais pourquoi voulez-vous quitter l’islam ? Moi j’ai besoin de l’islam car c’est un roc et j’ai besoin du christianisme comme on a besoin d’eau.  Faites votre chemin !» Et elle ne reçoit donc le baptême que 45 ans après. Ceci à cause de sa discussion avec le prêtre qui avait remis en question son souhait de devenir chrétienne. Elle avait alors 26 ans (Voir la suite, ici).

C’est une histoire qui finit bien. Mais à quelle catégorie pouvons-nous la rattacher ? Nous pensons que c’est à la première car elle n’avait pas reçu toutes les explications pour recevoir le baptême. Et parmi celles qu’elle avait reçues, celle de la nécessité du baptême pour le salut fut, dans son cas, des plus confuses… par la faute d’un prêtre ! Il lui fallut plus de 40 ans pour le découvrir, par ses propres recherches. En conclusion, nous devons garder à l’esprit l’espérance. Celui, celle, qui semble abandonner son adhésion au Seigneur Jésus, à l’époque de sa jeunesse, peut, si Dieu lui prête vie, reprendre son cheminement, même aux portes de la vieillesse. Cependant il y a le risque de ne pas parvenir à cette étape. Mais Dieu agit en fonction des coeurs.

  • La confusion est une arme du diable, utilisée pour ne pas comprendre la Bonne Nouvelle et l’urgence du salut. Elle est secondée par la relativité : “qu’est-ce que la vérité ?” demande Pilate à Jésus.

Ainsi en est-il aujourd’hui : de plus en plus de catholiques pensent, comme allant de soi, que l’islam est un chemin de salut, qui mène à Dieu car voulu par Dieu, puisque « Il a voulu toutes les religions» selon le Document d’Abou Dhabi (Document sur la fraternité humaine).

Cependant il n’en a pas toujours été ainsi. Il y a seulement quelques décennies un missionnaire (1), en Algérie, écrivait : « Avec les versets si élogieux qui lui sont consacrés dans le Coran, il est aisé de prouver soit l’ignorance de Mahomet qui, par une erreur historique impardonnable, confond Marie, Mère de Jésus, avec Marie, sœur de Moïse, soit la divinité de Jésus-Christ et la maternité virginale de la très Sainte Vierge, voire même son immaculée-Conception … Mais le rôle de la très Sainte Vierge dans la conversion des musulmans exigerait un développement si considérable que nous réservons ce sujet pour un prochain congrès marial. » Il avait écrit cela en 1902, lors du second Congrès Marial qui s’est déroulé à Fribourg.

(1) Stanislas Comte, des Pères Blancs (Algérie), est l’un d’eux : 22.11.1868 à Fribourg – 29.01.1906 à Biskra (Algérie).