Voilà ce que Cyrille (*) n’ose pas dire :
« Je suis si riche, tellement riche, mais hélas personne ne veut de ma richesse, parce qu’elle ne pèse rien en dollars ou en euros !
Alors que ma richesse ne se déprécie pas, qu’elle ne peut pas être volée, qu’elle se fructifie et se bonifie à l’infini, les gens à qui je la propose ne se l’arrachent pas du fait qu’elle ne peut pas
se glisser dans leur portefeuille mais uniquement dans leur cœur, n’étant ni un billet à l’effigie d’un César moderne ni un titre libellé en bons du Trésor américain, ou allemand,
non, car Jésus-Christ ne se monnaie pas, Jésus-Christ se reçoit gratuitement ! »
De sorte que notre sympathique abbé Cyrille ne donne que des clopinettes :
« [En effet] si je meurs demain, je ne vois pas quel intérêt j’aurais à garder de l’argent de côté. Je préfère donner cet argent de mon vivant et aider d’autres qui en ont besoin.”
Ainsi, chaque mois, ce jeune prêtre fait de nombreux dons tant auprès d’associations qu’à des personnes dans le besoin qui le sollicitent, considérant : “[Cet argent] n’est pas ma propriété, mais il doit être mis au service des autres et en particulier des plus pauvres.”
Comme on le voit il n’est pas question de proposer le message de l’évangile, ce don gratuit qui fait de nous des fils de Dieu, parce que ça ne se fait pas dans le “laïquement correct”; mais en revanche proposer de l’argent aux pauvres, c’est tout à fait dans la droite ligne du “vivre-ensemble”. Tout comme le Saint-Père ne propose pas ni n’incite aucun chrétien à proposer l’évangile aux migrants, tandis que tous les biens européens doivent leur être offerts et garantis : « Le Seigneur a besoin de nos yeux pour voir les besoins de nos frères et sœurs. Il a besoin de nos mains pour secourir. Il a besoin de notre voix pour dénoncer les injustices commises dans le silence – parfois complice – de beaucoup » (**)
Supposons, juste une supposition, qu’il eût dit : « Le Seigneur a besoin de nos yeux pour voir les besoins criants de l’évangile de nos frères et sœurs. Il a besoin de nos mains pour secourir et leur apporter la Bonne Nouvelle. Il a besoin de notre voix pour dénoncer les injustices commises dans le silence – parfois complice – de beaucoup qui leur dénient le droit à Jésus-Christ leur Sauveur »…Que y-a-t-il de scandaleux, que y-a-t-il de réprobateur ?
“Dans un passage d’Évangile célèbre, le Christ s’étonne et constate combien il est difficile à « un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu » après qu’il a eu cet entretien avec ce jeune homme riche lui demandant ce qu’il « fallait faire » pour obtenir la vie éternelle. « Une seule chose te manque : – lui dit-il – vends tous tes biens, donnes-en le produit aux pauvres et ensuite suis-moi ! » Sa richesse l’en dissuada, il repartit tout triste constatant qu’il lui est impossible de renoncer à ses biens.” (***) Le premier chrétien venu, surtout quand il veut donner la leçon sur la nécessaire utilité de partage et de faire l’aumône, condamne ce jeune homme riche dont parle Jésus. Mais en vérité la raison vient de ce qu’il ne réalise pas, comme nous tous d’ailleurs, l’incommensurable richesse de la Vie éternelle comparée à la pauvreté des richesses de ce monde ! Il ne réalise pas car il ne la voit pas cette richesse qu’est la Vie éternelle avec Dieu. Quelle richesse surpasserait celle de “posséder” Dieu comme dit saint Augustin ? Quelle créature surpasserait le Créateur, fusse-t-elle une créature angélique ? Quel bien dont la possession est au dessus de la Vie éternelle avec la Sainte Trinité ?
Je suis très triste de dire que, nous, chrétiens, l’écrasante majorité d’entre nous, de l’anonyme le plus anonyme au pape François, manquons de confiance en Dieu, manquons de foi en Jésus Christ; que nous sommes tous comme le jeune homme riche qui préfère “son tien (qu’il tient bien, mais sans Dieu)” que deux il aura, à savoir Dieu et la Vie éternelle ! Notre Saint-Père nous encourage à aller dans ce sens au lieu de nous inviter à préférer, aux biens terrestres, les biens éternels et célestes ! Comme l’exprime cet auteur chrétien : “C’est tout l’enjeu de l’affirmation de Jésus : « Une seule chose te manque, va vendre tous tes biens… » En d’autres termes, « Sur qui fais-tu reposer ta confiance ? Sur quoi fondes-tu ton bonheur ? » Comme il a bien appris son catéchisme, il sait bien que seul Dieu donne la vie éternelle. Mais force est de constater que sa confiance en Dieu ne concerne que l’autre monde. Pour ici-bas, les richesses de ce monde lui restent nécessaires. Loin de l’en blâmer, il convient seulement de remarquer que, « tout bon chrétien » qu’il soit, il n’a pas encore accueilli en la personne du Christ la présence du Royaume de Dieu ici même à la porte de son existence.”(***)
À bon entendeur salut !
(*)https://www.nouvelobs.com/…/a-30-ans-combien-tu-gagnes-cyri…
(**)https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Accueil-migrants-pape-deplore-lechec-appel-Lampedusa-2018-07-06-1200953119
(***)http://origenius.dominusvobis.com/spip.php?article46