LE DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN APRES LA LETTRE DES 138 LEADERS MUSULMANS 

 

Christian Mira

 

Introduction

Le dialogue islamo-chrétien a connu un changement fondamental avec la déclaration Nostra Aetate du concile œcuménique Vatican II (1962-65). Dans ce texte, tout comme le judaïsme, l’Islam a bénéficié d’une attention très positive (ces religions “apportent souvent un rayon de la Vérité”). En disant aussi que l’Eglise “est tenue d’annoncer sans cesse le Christ”, cette déclaration voulait sous-entendre, mais trop implicitement, que ces religions ne sont pas néanmoins des voies de salut. Dans “Vivre avec l’Islam” (Ed. Saint-Paul, Versailles, 1997) Annie LAURENT développe ce sujet, en évoquant certaines ambiguïtés de la déclaration conciliaire, certains effets pervers, et page 173 pose la question: “Comment réaliser l’idéal voulu par Vatican II, lorsque celui que l’on désigne comme partenaire du dialogue n’applique pas le principe de réciprocité?“, ceci à propos du sort dramatique réservé aux chrétiens d’Etats musulmans. Page 175, en parlant de l’introduction par Nostra Aetate de l’idée que le pluralisme devait être désormais reçu comme un bien à rechercher, elle ajoute: “Le pluralisme quant à lui procède d’une option philosophique: c’est un a priori qui voit la vérité dans le plus commun dénominateur.

Depuis Vatican II, presque tous les diocèses de France possèdent une structure vouée au dialogue islamo-chrétien, et les ambiguïtés de Nostra Aetate ont conduit à certaines dérives, et à des affirmations surprenantes. C’est le cas du Père Gilles COUVREUR, responsable du Secrétariat pour les relations avec l’Islam (dépendant de l’épiscopat de France) sur la parité des Révélations (cf. “Vivre avec l’Islam” pages 178-179), et du Père Dupuis, professeur à l’Université Grégorienne (la principale université vaticane), qui célèbre “l’autorévélation divine du prophète Mohammed”, (cf. son livre, paru en 1997 aux Éditions du Cerf, sous le titre significatif : “Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux“). Malheureusement cette situation amène certains évêques et prêtres, thuriféraires d’un dialogue sans contrepartie, à renoncer à leur mission d’évangélisation, et à rejeter les demandes de baptême venant de musulmans (car un religieux musulman refuserait de parler avec les complices du plus grand des crimes pour l’islam: l’apostasie). Sur ce sujet, le paragraphe “Raison d’être de l’association” de la rubrique “Objectifs” du site Notre-Dame de Kabylie mentionne cette douloureuse situation, “l’insidieuse confusion” de certains discours, et le dévoiement du dialogue islamo-chrétien. Lire le texte complet sur:

www.notredamedekabylie.net/Objectifs/tabid/54/articleType/ArticleView/articleId/69/Default.aspx

et le témoignage

www.notredamedekabylie.net/Autresrubriques/T%C3%A9moignages/tabid/57/articleType/ArticleView/articleId/65/Tmoignage-de-MohammedChristophe.aspx