On vient de m’informer de cet article :
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Comme le fait remarquer Christian (qui m’en a informé), il faut relever un détail qui a son importance: dans le même article l’Agence Fides indique deux versions du message.
Tandis que Fides déclare que le Souverain Pontife exprime estime et respect « pour l’islam et les musulmans »; le père Hani Bakhoum (secrétaire du Patriarcat d’Alexandrie des coptes catholiques) se contente de dire: « la lettre du Pape François à l’imam al-Tayyeb exprime les sentiments profonds d’estime et d’affection que l’Église catholique, le Saint-Siège et le Pape ont vis-à-vis de tous les musulmans ».
Dans le premier cas il y est fait mention de l’islam, dans l’autre non. Ce n’est pas la même chose…
Cependant saura-t-on le fin mot de ce qu’a écrit le Pape?
Si quelqu’un pouvait nous dire très exactement ce qui en est, nous lui saurions gré.
Quoi qu’il en soit je trouve, pour ma part, qu’on donne trop de gages aux représentants de l’islam, surtout quand on constate que les musulmans devenus chrétiens ne semblent pas intéresser les responsables catholiques qui dialoguent avec l’islam, comme ici : dialogue-interreligieux : la présence des musulmans nous réveille (16-09-2013).
Dans cette interview le père Christophe Roucou, directeur du SRI (Service des relations avec l’islam) déclare au journal la Vie (ex-Vie catholique):
« C’est vrai que dans différents lieux en France, j’entends parler de jeunes chrétiens qui deviennent musulmans. Il faudrait réfléchir aux raisons de ces conversions. Qu’est ce qui fait qu’un jeune chrétien va plutôt se tourner vers l’islam que vers l’Église ? »
Pourquoi n’en profite-t-il pas pour parler des musulmans qui deviennent chrétiens ?
Nous en avons pourtant discuté, lui et moi, en octobre 2011 :
Après sa conférence et cette bénédiction (qui peut être écouté en suivant le lien ci-dessus), je lui ai suggéré de créer, au sein de son institution, un service ad-hoc pour les musulmans qui se convertissent au catholicisme, afin de résoudre les multiples problèmes auxquels ils sont confrontés. Il n’a dit ni oui ni non, mais il a accepté l’idée que nous nous rencontrions pour en discuter.
Comme j’ai parlé de lui avec Mgr Stenger ce 19/09, lors d’une causerie organisée par la délégation de l’est de l’AED, celui-ci m’a dit toute la confiance qu’il lui portait et il m’a encouragé à le rencontrer, pour cette création éventuelle.
Dire que je suis déçu qu’il ne parlât pas de nous à l’occasion de cet entretien dans la Vie, c’est peu dire, d’autant que dans un article de la Croix du 15/072013, pour la première fois, il y est question de l’association Notre-Dame de Kabylie. C’était à l’occasion, début juillet 2013, à Orsay (Essonne), de la session annuelle de formation organisée par le Service des relations avec l’islam (SRI) de la Conférence des évêques. Le journaliste rapporte les propos d’un des participants prêtres : « L’accueil par l’Église des personnes venues de l’islam reste, aujourd’hui encore, une question délicate. »
Donc le SRI et sans doute la plupart des évêques de France savent qu’il y a un problème. Mais on continue, à gauche et à droite, de palabrer sur le respect dû à l’islam, en traitant d’islamophobes ceux qui sont critiques à l’égard de certains de ses dogmes, ou, ce qui est un comble, de refuser la Bonne Nouvelle aux musulmans qui la réclament librement :
Un Forum « nouvelle Évangélisation » qui s’ouvre par une séance : « évangéliser les musulmans » (ND de Kabylie).
Repris encore ici :
Lors d’un forum sur la Nouvelle Évangélisation en mai 2012, la première conférence annoncée avait pour titre « évangéliser les musulmans ».
En ajoutant un peu plus loin :
«Travailler au vivre ensemble, en commençant par arrêter de stigmatiser et d’attiser les peurs. Accueillir l’altérité (Christian Delorme), « recevoir le témoignage de la foi des frères musulmans » (Christian Salenson, à propos des moines de Tibhérine), c’est grandir soi-même dans sa propre Foi
– Ne pas accepter de succomber à la volonté du prosélytisme : « le but du témoignage n’est pas d’amener à l’Église de nouveaux adeptes mais de s’ouvrir, les uns aux autres, à l’action de Dieu » (Ch. Salenson) »
Des prêtres ont donc refusé de venir écouter la conférence, pourtant tenue en présence de leur évêque et de Mgr Rey, uniquement à cause du titre.
En Bretagne, à l’occasion d’une autre conférence, en 2011, j’ai vu des religieuses se lever juste parce que des vérités religieusement incorrectes avaient été rappelées.
À Toulouse, le recteur de l’institut catholique a découvert avec surprise que ma conférence n’avait pas été affichée dans les emplacements prévus à cet effet : c’est tout récent, en mars 2013.
Et pour finir, à Troyes, ce 19/09/13, en présence de l’évêque, un prêtre ne s’est pas gêné pour dire : « je vous remercie de ne pas jeter de l’huile sur le feu… »
 Ainsi donc, dans l’Église catholique, les musulmans devenus chrétiens peuvent être malmenés, cela n’inquiète personne, qu’ils fussent laïcs ou prêtres, mais qu’on égratigne un tant soit peu l’islam, dans ses dogmes liberticides, devient aussitôt inacceptable et fait pousser des cris d’orfraie.
 
En ce qui me concerne je ne porte pas de jugement sur ces personnes chrétiennes, mais sur leurs actes et leurs paroles, oui. C’est le Seigneur qui nous invite à agir ainsi : vous reconnaitrez l’arbre à ses fruits…
Cette absence de fruit m’amène à m’interroger : pouvons-nous compter sur ces chrétiens-là pour faire avancer notre cause, ou pour en discuter avec les autorités musulmanes de France ?
Car le moment n’est-il pas venu de prendre d’autres initiatives ?
Mais avant cela je vais donc demander une entrevue au père Christophe Roucou, au nom de « tous les miens ».
Certes je rendrai publique le courrier que je lui adresserais.
Je ne comprends pas, en effet, cette volonté, de sa part, de mettre sous le boisseau les ex-musulmans devenus chrétiens dans l’Église.
Je reprends à mon compte ses propos :
Ces [ex]-musulmans ordinaires [lui] disent qu’ils sont fatigués de l’image qui est renvoyée d’eux, en permanence,…
 
J’informerai publiquement de ce qui s’en suivra : refus ou non de cette demande ; et des résultats de l’entretien, s’il y a lieu.
La demande d’entrevue aura donc pour objet :
Puisqu’il existe un service des relations avec l’islam, créons, dans ce cadre, un bureau de médiation qui aura pour tâche d’aider les musulmans devenus chrétiens, aussi bien auprès de l’administration française qu’auprès des autorités musulmanes quand leur choix les met dans une situation difficile vis-à-vis de leur famille.
 
J’ai déjà dit que c’est en France qu’il y a le plus de convertis venus des traditions musulmanes ; tout comme, en sens inverse, il est souvent question, selon l’expression du père Roucou, de nombreux chrétiens qui deviennent musulmans.
 
S’il n’y avait pas d’aboutissement à cette demande de créer, au sein du SRI, un service dédié, je relancerai, par d’autres voies, la requête d’aller en délégation de quelques musulmans convertis à Rome :
La première avait été annoncée par M. Magdi-Cristiano Allam, puis transmise par Mgr Santier, l’évêque de Créteil à Benoît XVI en novembre 2012 ;
La seconde a été faite au pape François en avril 2013, via un évêque romain, proche du souverain pontife, mais dont je n’ai pas de nouvelle depuis.
Le pape François, en effet, ne semble pas avoir reçu notre demande, et n’est pas au courant de la situation délicate des ex-musulmans devenus chrétiens, à voir toutes les sollicitudes qu’il montre à l’égard des responsables musulmans.
Il a montré son grand intérêt pour les musulmans par différents gestes, ces temps derniers. Il est impensable qu’il ne montrât pas de l’intérêt pour les convertis de l’islam, qui sont si mal accueillis par nombre de chrétiens, prêtres ou laïcs, dans l’Église catholique.
 
Pour ce qui est du dialogue islamo-catholique, posons la question à l’adresse de ceux qui s’en prévalent pour justifier soi-disant leur respect des musulmans : combien de membres de vos familles sont musulmans avec lesquels vous dialoguez quotidiennement, comme nous ? Est-ce que le dialogue d’amour (le mot n’est pas excessif pour nous, car nous aimons nos frères) que nous menons avec les nôtres serait moins valable que celui que vous menez ?
À ce propos voici ce qu’en dit le père Roucou dans le Pèlerin du 19/09/2013 :
P. : Mais les relations se sont compliquées, voire même détériorées ces dernières années…

C. R. : Je crois. J’ai pris mes fonctions en septembre 2006 : il pouvait y avoir alors de la méfiance des chrétiens vis-à-vis des musulmans. La peur est une réaction plus marquée depuis deux ou trois ans. Comment la dépasser ? Je ne vois pas d’autre solution que la rencontre. Nous nous côtoyons au lycée, à la fac, au boulot, dans les mariages, mais nous ne nous rencontrons pas vraiment. Ose-t-on faire mieux connaissance ?

En ce qui nous concerne nous n’avons pas besoin de « faire connaissance » avec eux, car ce sont nos parents, nos cousins, nos frères !