En désarroi, c’est en effet le cas de bien des gens de l’ancien monde dit polythéiste. Et aussi bien chez les juifs que chez les musulmans ; mais c’est le cas des chrétiens d’Occident, en particulier qui nous préoccupe. Ceux du moins qui déchantent en voyant les changements sociétaux, qui déchantent de voir autant de mensonges et de haines provenant des dirigeants de leurs pays qu’ils ne reconnaissent plus. Lesquels préfèrent discourir et s’enflammer pour la guerre, plutôt que d’en appeler à la paix. Ils préfèrent diviser leurs peuples plutôt que de rechercher un bien commun, tellement absent de leurs préoccupations.
- D’élection en élection, au lieu de s’améliorer, les choses empirent.
Nous venons de le voir encore pour les élections européennes de ce mois de juin 2024.
Mais doit-on s’étonner quand le vivre ensemble est malmené du sud au nord, et de l’ouest à l’est de l’Europe ? Doit-on s’étonner quand dans les églises chrétiennes les divisions règnent depuis longtemps ? Auxquelles s’ajoutent les divisions nées au 20ème siècle. Les catholiques entre traditionalistes et innovateurs, les orthodoxes entre patriarcats du sud (Constantinople) et celui du nord (Moscow). Quand aux frères réformés chaque demi-siècle voit le surgissement d’au moins deux ou trois églises. Le spectre allant aujourd’hui du luthéranisme acceptant des évêques homosexuels aux évangéliques intransigeants sur la question des mœurs définies par la loi mosaïque.
- Le Royaume-Uni, un autre exemple de désarroi et d’attente de… Nous venons de faire une découverte en pays anglo-saxon qui n’est pas loin de celle que nous avons relatée en France.
Il s’agit d’une attente. En France nous avons vu que la venue d’un grand monarque pour rétablir le Royaume de France est fortement ancrée. Dans l’espérance de beaucoup de catholiques et autres royalistes. Nous venons de découvrir une attente un peu similaire chez nos voisins d’outre-Manche.
Comme dans le cas du grand “monarque” en France, cette personne choisie par Dieu pour le royaume anglais est cachée. Selon l’espérance qui anime ces frères non-catholiques par ailleurs, il ne s’agirait pas d’un roi mais d’un homme qui aurait l’envergure de Churchill.
- D’où vient cette croyance en l’homme providentiel ?
Le Royaume britannique est toujours monarchique, cependant il n’attend pas un roi élu par Dieu, tout en se référant au roi David. La France est républicaine, mais elle attend un sauveur royaliste, choisi par Dieu. Pourtant dans son passé la délivrance n’est pas venue d’un roi, ni d’un homme, mais d’une jeune femme, Jeanne la Pucelle qui a bouté l’anglais de France ! En vérité quelque soit le libérateur, choisi par Dieu, il est le bienvenu ; que ce soit un homme ou une femme, un roi ou un laïc. Pourvu qu’il rétablisse l’ordre voulu par Dieu depuis David.
Nous sommes de fait, en parlant des temps messianiques, dans la terminologie du judaïsme, comme on l’a vu précédemment. Car qu’est-ce que cela veut dire le messianisme, au-delà du fait qu’il tire son origine du nom du Messie ? D’abord il faut distinguer entre les deux. Non pas par une décision personnelle, mais parce que le christianisme ne s’est pas construit sur l’existence du Messie et du messianisme. St Paul est clair en 1 Corinthiens : 1.23 “nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes”. Il n’y a qu’un Messie, pour un chrétien, c’est le Christ et il n’attend pas une autre venue du Messie, car il est déjà venu. En revanche le chrétien peut parler de son RETOUR. Un “second retour” est une expression malvenue car il faudrait parler plutôt de SECONDE VENUE du Christ ou du “retour du Christ“. Et bien sûr Lui-même l’annonce quand il dit, en st Luc 18.08 « 18.08 […] Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
- Retour du Christ et précurseur(s). Revenons à l’attente du Messie par Israël et son annonce par les prophètes.
L’idée de l’homme, ou de la femme providentielle, ne vient pas de l’attente du Messie, en conséquence. Mais plutôt du “précurseur” du Messie, en l’occurrence le prophète Elie, dont Jésus nous dit qu’il s’agit de Jean-Baptiste. L’Eglise considère celui-ci comme le dernier prophète de l’Ancienne Alliance. La question donc revient à se demander : est-ce que pour la seconde venue du Christ, il y aura un ou plusieurs précurseurs ? Et si oui nous devons trouver la réponse dans l’Ecriture. Sans mélanger, comme beaucoup ont tendance à le faire, les prophéties de l’Ancienne Alliance, concernant le Messie, et celles de la Nouvelle Alliance qui concernent le retour du Christ.
(à suivre)