Est-ce Dieu qui a choisi la France ou la France qui a choisi Dieu ? Vaste question que je me suis posée aussitôt que l’on m’a appris que la France était la « fille aînée de l’Église ». Il y a quelques années en arrière. Notez que je ne doute pas un instant que Dieu puisse choisir une nation, voire un peuple, comme Il a choisi des hommes. Car l’histoire d’un peuple, d’une nation, commence avec une élection d’homme. Ainsi en a-t-il été de David, de Moïse et, avant eux, d’Abraham. C’est le privilège de Dieu, cela ne se discute pas, surtout si c’est inscrit dans l’Écriture Sainte.
Mais le choix de la France, ne remonterait qu’à Clovis, d’après le narratif d’un « roman national » indiscutable puis de plus en plus discuté dernièrement. Discussion sur laquelle je passe, au demeurant, puisqu’elle n’intéresse qu’indirectement mon sujet.
Premier constat : ce choix arrive bien après le dernier livre de la Bible. Il ne saurait donc se prévaloir d’un aval divin. Deuxième constat : son origine papale pour services rendus dans la protection des biens temporels des successeurs de saint Pierre, frapperait ce titre de nullité. Certes, si on se limite au temporel, qui lui-même est limité au passé puisque l’avenir lui échappe.
Voici que je peux ajouter un autre argument tiré de mon cru, je veux dire des recherches sur les racines lexicales de Tamazight[1], dont fait partie le kabyle. Rien à y voir ? Peut-être. Considérons cela comme une curiosité linguistique, sans plus. Tout en sachant que Dieu étant le maitre du temps, comme on l’a dit, est le seul, tout en tenant compte de la liberté des hommes, à œuvrer sur la durée selon sa propre loi de « chaque chose en son temps ».
En jetant un coup d’œil aux recherches qui ont été menées sur l’étymologie du nom « Franc », on constate que seules les langues germaniques ont été interrogées. Le français est lié à cette famille de langues, plus ou moins selon certains, dans sa première origine. Les hypothèses sur le sens du mot ne donnent rien sur le sujet qui nous intéresse, en conclusion. Il est question du lien avec la liberté, être franc, avoir de la franchise, mais c’est une conception tirée du nom éponyme. Aucun rapport avec le divin.
En revanche si on se réfère à la langue Tamazight, on repère un assemblage de deux radicaux : [FRN] + [Ch]. Le premier renvoie au verbe « choisir ». Quant au second, de prononciation variée, il signifie Dieu. Cela donne : [fren]+[ch] = chosis + Dieu. Je ne m’étends pas sur les aspects techniques, mais je les tiens à la disposition des curieux.
[1] Le berbère, autrement dit.