de l’Eglise, avant l’avènement du Christ. Dans le Catéchisme de l’Église Catholique, il est dit : “l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19-20) dévoilera le ” mystère d’iniquité ” sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair” (1).

  • 1- Les persécutions hier : 

Si l’on considère l’Eglise dans sa globalité, c’est-à-dire le Corps du Christ ou l’ensemble des chrétiens à travers la planète, on constatera qu’elle n’a jamais cessé de subir l’hostilité du monde. Que ce soit par les pouvoirs politiques ou par les autorités religieuses non chrétiennes. Quand les chrétiens étaient tranquilles à l’ouest, ils étaient persécutés à l’est, au nord ou dans le sud. Et quand ils ne sont pas empêchés de vivre tranquillement à l’est, des monarchies ou des révolutions à l’ouest l’ébranlaient, comme dans l’Angleterre d’Henri VIII, la France de 1789 ou la Russie de 1917. Ceci sans parler des schismes et des hérésies qui ont déchiré le manteau du Christ.

L’arianisme, qui n’avait pas pris en Afrique du nord, y a causé en revanche une persécution cruelle suite à l’entrée des Vandales ariens, au 5ème siècle, dans les provinces africaines de Rome. Certains historiens disent qu’il a amplifié la déstructuration de l’Eglise catholique, que le schisme donatiste avait entamé. Quand le règne des Vandales prend fin, en 535, il a tellement amoindri le catholicisme que le terrain avait été préparé à l’islam un siècle et demi après. À partir de 690, prise de Carthage, suivie par la victoire musulmane en Espagne à partir de 711, surgira dans tout l’Occident méditerranéen le problème musulman pour l’Eglise. Laquelle avait eu fort à faire, jusque-là, avec les Barbares qui avaient déferlé depuis les profondeurs de l’Asie jusqu’en Germanie et la Gaule, puis en Italie et en Espagne.

  • 2- Persécution islamique ou hostilité musulmane, selon les régions.

Le problème de l’islam est qu’il n’est pas une hérésie chrétienne, contrairement à ce qu’en avait conclu st Jean Damascène, au 8ème siècle ; encore bien moins un schisme. Mais le Coran a, astucieusement, attelé son wagon doctrinal en opposition à celui du christianisme. Développer ce sujet serait trop long, dans le cadre de cet article. Par ailleurs, selon les pays et les époques, l’islam impose une cohabitation plus ou moins violente, parfois assez supportable par les chrétiens. Mais force est de constater que, une fois installé dans un pays anciennement chrétien, il est impossible de l’y déloger. Voir l’exemple de l’Egypte, où s’est maintenue, en dépit de nombreuses persécutions, une communauté chrétienne relativement importante. Peut-être à cause de la force de résistance de son monachisme. Laissant le passé et venons en à notre époque où l’islam continue à se développer, après une période léthargique qui va du 18ème siècle à la seconde moitié du 20ème siècle. Et prenons deux cas en Afrique.

Nigéria : persécutions violentes. L’islam (vers le 9ème siècle, dans le nord du pays) est plus ancien que le christianisme qui y parvient à la période coloniale, vers la fin du 18ème. Mais c’est vers le dernier quart du 20ème siècle que la cohabitation entre les 2 religions va commencer à poser des problèmes. Voir la guerre du Biafra. La radicalisation islamiste des années 2000, va amener des groupes importants dans le nord à demander la mise en place de la charia. Peu à peu les conflits se transforment en tueries. Quand c’est rapporté par les médias subventionnés, en France, ces tueries sont prétendument mutuelles alors que les attaques viennent toujours des mêmes. Les médias disent aussi qu’elles sont causées par des conflits territoriaux, entre nomades et sédentaires. Toutefois, quand il y a des enlèvements et des rapts de jeunes filles, ils les attribuent à Boko Haram, une organisation terroriste affiliée à DAESH, qui ne serait pas dans l’orthodoxie musulmane. Certes tous les musulmans du Nigéria ne sont pas des islamistes agresseurs de chrétiens. Mais on ne peut oublier que toutes les agressions contre les chrétiens trouvent leur justification, ou leurs raisons d’être, dans la loi islamique appliquée par les plus radicalisés des musulmans.  

Algérie : persécutions légales. Dans la plupart des états musulmans la loi islamique, constitutionalisée ou non, sert de garde-fou pour empêcher la diffusion de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, sauf en milieu autochtone, quand il y en a un, dont la présence attestée doit avoir précédé l’arrivée de l’islam. Le christianisme ayant disparu, complétement, en Afrique du nord à l’aube du 12ème siècle (voir la lettre du pape Grégoire), sa resurgence date de la fin du 19ème, essentiellement en Algérie, et plus particulièrement en milieu kabyle, avec les “Pères-Blancs”. Puis, 20 ans après l’indépendance de 1962, les chrétiens d’obédience protestante ont commencé, à travers les nouveaux médias, une évangélisation qui a porté des fruits. Toujours en direction des Kabyles. Les décades qui vont de la présidence de M. Chadli (1980) à celles de M. Bouteflika (2000/10) ont été tranquilles de ce point de vue. Les autorités avaient fermé les yeux, occupées à juguler l’opposition politique intérieure et extérieure. Mais avec la radicalisation islamique, venue d’Orient, qui a culminée avec la guerre civile des années 1990 à 2000, va voir le recul du peu de liberté religieuse qu’il y avait eu. Et la censure, sur l’importation de bibles, s’installera avec une persécution administrative qui ne dit pas son nom. La fin du règne de M. Bouteflika et, surtout, la reprise en mains politique, en 2018/19, par les généraux, met un terme brutal à l’évangélisation en fermant les églises domestiques des chrétiens autochtones. Il s’agit bien sûr des non-catholiques. Ces derniers étant supposés être des étrangers au pays. Soit Sub-sahariens soit Européens. L’espérance d’une existence possible, au 21eme siècle, d’une église autochtone en Algérie, est ainsi reportée aux calendes grecques. Le pays, qui avait hérité de son passé colonial, un semblant de liberté religieuse, rejoint ainsi tous les autres pays qui s’inspirent de la loi islamique pour refuser la liberté de conscience à leurs citoyens.

  • 3- Les persécutions aujourd’hui :

Depuis la fin du 19ème siècle, les idéologies post-chrétiennes, dans leurs versions millénaristes, ou messianiques, ont d’abord promis “des lendemains qui chantent“. Ce fut le cas du communisme version 1.0, qui a sanctifié ses prolétaires et voué aux gémonies les bourgeois. Mais aussi le nazisme et le fascisme, qui ont fait de leurs ouailles bon teint, les seuls bénéficiaires élus aux bienfaits nationaux. Mais cela va changer, en pire, après la 2ème guerre mondiale. Ces idéologies vont muter durant la 2ème moitié du 20ème siècle pour se transformer en sociétés de contrôle. Grâce il est vrai aux technologies numériques. Cependant, grâce à la dernière innovation, l’Intelligence artificielle, on nous promet bien mieux.
Les tentatives de contrôle du christianisme, ou de dénaturation, en particulier celles essayées contre le catholicisme, n’ont pas cessé par le passé. Mais, grâce à la papauté qui a usé d’un outil imparable, celui des excommunications (2), les tentatives furent infructueuses. Ainsi qu’on l’a vu dans l’article sur le Katekhon, nous avons émis l’hypothèse que celui-ci désigne forcément le tandem {papauté-pape}. À ce sujet, nous pensons que tant que l’excommunication demeurera pleine et entière (3), la digue pour empêcher la venue de l’impie (ou Antechrist) (4) ne sera pas encore rompue. Si toutefois elle n’est pas utilisée par le Magistère contre les siens, c’est-à-dire ceux qui tiennent au précieux dépôt de la foi. Or il semble que la persécution dans l’Eglise s’est mise en branle contre certains catholiques qui ne renient ps leur foi, qui souhaitent rester fidèles à la tradition.

Le pape Grégoire IX excommunie l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, fresque de Vasari, 1573, Sala Regia, palais du Vatican.

  • 4- La « der des ders » ou la persécution ultime.

C’est le Christ qui l’annonce en premier en la qualifiant d’ultime (exemple en st Mat. 24: 21) : « Alors, en effet, il y aura une grande détresse, telle qu’il n’y en a jamais eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura jamais plus. » Il faut lire le chapitre 24 de saint Matthieu. En saint Luc c’est au chapitre 21, au chapitre 13 dans saint Marc. St Paul également (4) à sa manière. Saint Jean aussi, dans l’Apocalypse. Nous l’avons déjà rapporté.
Ce qui semble transparaître c’est que cette prophétie est pour notre temps, car beaucoup de signes l’indiquent. Se tenir prêt ne signifie pas avoir peur au contraire. Jésus nous dit même que, de reconnaître les signes de la proximité de l’épreuve ultime, doit nous réjouir puisque notre libération est proche. Car cela veut dire que, par sa venue, nous serons libérés du mal. La libération du mal et, ce qui n’est pas rien, notre rencontre avec Lui.

En même temps si nous sommes avertis c’est que le déchaînement du mal sera terrible ; ou, comme dit le Christ, « À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira. » Les hommes seront sans pitié, car l’auteur du mal, Satan, aura plus de pouvoir sur ceux qui le servent. Et comment ne pas voir que c’est le cas depuis une bonne cinquantaine d’années ? Qui peut croire que les hommes s’amenderont et se réformeront, en matière de mœurs et de sacrilèges envers la vie naissante ? Comment, ne serait-ce que dans l’Eglise, se convertiront les baptisés qui ont abandonné les commandements divins, dans de telles sociétés ? Voulons-nous que les guerres continuent, que les crimes impunis se poursuivent, que la foi en Dieu soit remplacé par l’impiété et le mensonge ?
Autrement dit cette persécution ultime contre les vrais disciples du Christ prendra certes des proportions considérables, mais sera la dernière. Elle distinguera entre les enfants de lumière et les enfants des ténèbres. Qu’on en finisse donc, pourvu que le secours de Dieu ne manque pas à ses serviteurs !

Une autre ère verra le jour qu’il est difficile d’imaginer : un monde sans mal peut-il être imaginé ? Un monde où le bien et l’amour seront les seuls armes qui régiront les hommes… aucun écrivain n’est capable de le décrire, ce nouveau monde. Tellement nous sommes habitués au mal.

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(1) https://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P1R.HTM .

(2) De Wikipédia : Le Nouveau Testament évoque l’excommunication comme une pratique juive qui consiste à exclure un croyant de la synagogue. La conception chrétienne va plus loin : l’Église des chrétiens n’est pas conçue seulement comme une communauté de fidèles, mais aussi comme étant le corps du Christ. L’excommunication chrétienne est mentionnée dans divers passages du Nouveau Testament […] l’excommunié n’est pas exclu de l’Église, mais de la communion in sacris (ou pleine communion), c’est-à-dire de la participation aux biens spirituels qui dépendent de la juridiction de l’Église[…] L’excommunié reste baptisé catholique et revient dans la pleine communion dès l’absolution, ou levée de la peine, sans avoir à être reçu ladite pleine communion une nouvelle fois.

(3) Et elle est attaquée dans le secret de la confession, et dans le remariage :

(4) 2e lettre aux Thessaloniciens : 2.08-09 Alors sera révélé l’Impie, que le Seigneur Jésus supprimera par le souffle de sa bouche et fera disparaître par la manifestation de sa venue. La venue de l’Impie, elle, se fera par la force de Satan avec une grande puissance, des signes et des prodiges trompeurs,