Démarrons sur un exemple: une offre alléchante de gagner de l’argent tous les mois pendant plus de 17 ans, qui s’ajoute à un gain immédiat en fin de semaine ! Soit une somme coquette de plus de 600 000 € au total. Est-ce que des personnes, suffisamment nombreuses et assez naïves, se laisseront prendre par une telle publicité ? Il faut croire que oui, sinon il est difficile d’expliquer un tel investissement. Est-ce que c’est mensonger et attentatoire à la liberté, c’est ce que nous allons essayer de voir.

1. La publicité sans prétention :

il y a en effet, au départ, de la publicité au niveau de la nécessaire information, pour porter à la connaissance, du public, des gens un produit, par exemple un médicament, une nouvelle loi ou une procédure d’octroi d’un droit, etc. C’est l’annonce ou la publication dans le journal officiel, voire l’interdiction ou la prévention (chasse, pêche autorisée ou non) par affichage, d’une pratique, d’une conduite dangereuse ou autorisée sous conditions. Ainsi en est-il de l’annonce de l’évangile, qu’on peut y inclure dans le sens où elle est une “Bonne Nouvelle” à connaitre pour le salut de quiconque l’écoute, la lit ou la cherche.

Jamais 2 sans 3: le troisième est Celui qui envoie

2. La publicité au service de l’argent :

Les grands médias, journaux, radios et télévisions, au 20ème siècle ont fait de la publicité un outil au service des entrepreneurs et de tous les marchands de bien et service, pour gagner de l’argent. C’est alors que la publicité commence à devenir limite mensongère. Le premier exemple qu’on peut citer, et il est ancien, est le fameux demain “on rase gratis”.

3. La publicité, à la fin du 20ème siècle :

Un passage par un stade d’amusement et d’invitation à ne pas “se prendre au sérieux”, parfois de moquerie de certains comportements, lui permettra de gagner le statut d’amuseur public. Mettre l’humour et le rire de son côté est toujours bénéfique et évite les critiques. La publicité est à l’instar du bouffon du roi : se moquer pour faire rire est permis, par le roi en personne ; en l’occurrence la cible de la pub, c’est-à-dire le public. Publicité et public ont la même racine d’ailleurs. Exemple :

4. Pub et perversion:

Ayant acquis ses lettres de noblesse pour se moquer et rigoler de tout, la pub va franchir le stade iconoclaste de briseurs de tabous et de transgression.

Dans cette publicité subversive, la marque « Antonio Federici » a choisi de se différencier sur le marché en jouant sur le blasphème (1)

Oh ! La pub garde toujours ses côtés informatif et économique en vue de gagner de l’argent, mais elle est devenue un moyen de transformation sociale en choquant, en transgressant et même en blasphémant. Est-ce sous l’action des lobbies et autre loges, qu’elle a été utilisée comme un outil indispensable pour faire de l’ingénierie sociale ? À chacun de se faire une opinion.

En tout cas voici celle d’une personne avertie, Fouad Bahri : “ On ne compte plus les publicités, affiches de cinéma, pochettes d’album ou clips vidéos jouant sur ce registre éminemment pervers de la transgression comme vecteur de promotion des valeurs marchandes…On parle dans ce cadre précis de possession des esprits et de vendre son âme au diable.” Il conclut ainsi :

La publicité, laboratoire des états de l’être Le monde de la publicité n’est pas un monde neutre et n’est pas dénué de significations. Il symbolise plus que jamais ce lieu immatériel et obsessionnel où se dessine, ou plutôt où se suggère, la psyché humaine, labyrinthe externe des miroirs de l’âme, mais de miroirs déformants aux reflets troublants, tronqués, avilissants. «Du point de vue de la temporalité et de la spatialité, la transgression marque une nouvelle posture : celle de ne plus attendre, de franchir le pas. Les voix de la raison n’ont plus ici qu’à observer craintivement ce dépassement sans retour. En ce sens, la transgression, exubérante, se positionne du côté de la folle pulsionnalité du vivre, du vivant présent projeté vers le futur. Dans ces acceptions, elle se présente comme ayant des visées exploratoires, des qualités d’insoumission, de curiosité vivante connaissant la force et la nécessité du secret», écrit Vincent Estellon, Maître de Conférences en psychopathologie clinique à l’Université de Poitiers, dans un article publié sur cairn.info et intitulé Éloge de la transgression. Transgressions, folies du vivre ? De la marche vers l’envol. Exubérance, insoumission, folle pulsionnalité. C’est, formulée en langage clinique, l’ère obscure et passagère du satanisme triomphant, entendu dans sa signification profonde, globale, de projet immémorial, projet qui n’a pas pour but, contrairement à ce que laisse penser la conception populaire d’inspiration chrétienne, de combattre Dieu, qui est théologiquement Unique et sans rival, mais de perdre l’homme, le seul ennemi de Satan. Ces observations mériteraient un développement à part entière qui nous feraient sortir des limites assignées à cet article, mais que nous espérons entreprendre un jour.
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(1) http://www.eepsys.com/es/psychologie-du-consommateur-limpact-des-publicites-borderlines-sur-le-comportement-des-individus/

(2)  https://www.lescahiersdelislam.fr/La-transgression-divine-nouvelle-mode-du-marketing-publicitaire_a338.html