Une affaire très grave pourquoi ? Par les conséquences qui en découlent. Est-il besoin de dire que, de prime abord, il y a une exigence essentielle, pour un musulman, avant de se faire baptiser ? Quelle est-elle ? Celle de régler la question redoutable de savoir lequel, de l’Évangile ou du Coran, vient de Dieu ? Ceci pour l’Ecriture. Seconde conséquence : lequel, de Jésus Christ ou de Mahomet, a été envoyé par Dieu ? En effet le Christ est antinomique de Mahomet, comme l’Evangile est contredit par le Coran. On ne peut pas être chrétien et musulman, ou rester musulman et devenir chrétien. Dans les faits, dans la société et en vérité.
Car il est question de vérités de foi touchant à l’invisible par excellence, Dieu. D’autre par tous les dieux ne se valent pas ou, plus exactement, tous les cultes rendus aux divinités par les humains ne se confondent pas. Selon la parole de Jésus à la Samaritaine (st Jean 4:22-24) : « Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »
En sorte que la vraie conversion ne se fait pas à n’importe quel dieu. Ni à n’importe quelle “adoration”. Elle se fait au seul vrai Dieu, Celui qui est le Créateur de tout ce qui existe, “par lequel tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.“(1) Ce vrai Dieu est exigeant, “Il est jaloux“, dit-il dans l’Ancien testament (2). Il n’est pas comme ces dieux, tellement nombreux dans les panthéons païens, qui ne réclament pas d’être aimés par les humains, ni n’ont jamais dit qu’ils aiment les hommes. Et on peut chercher en vain, dans le Coran, où il est dit qu’Allah aime les hommes, tous les hommes, selon la formulation de Jésus (st Matthieu 5.45) : « …votre Père qui est aux cieux…fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes ».
Aussi bien le VRAI DIEU se distingue des faux dieux par deux choses :
- Il est le Créateur de l’univers ex-nihilo et avec toutes ses dimensions, y compris la dimension temporelle, c’est-à-dire qu’à toute chose créée, à tout être créé, Il donne une temporalité, dont Lui est exempt (3) forcément, en plus de ses autres dimensions que sont le poids ou la densité, l’épaisseur, la largeur et la longueur. Il attribue également des limites à tout être / toute chose dans ses capacités et possibilités. En lien avec le mouvement, par exemple, la force, la forme et l’expression etc. C’est de ce lieu hors du temps que vient le salut de l’homme. Et ne peut venir que de là évidemment.
- Car en réalité ce qui intéresse l’homme c’est son devenir/avenir par rapport à ce Dieu Créateur. Et c’est là que nous avons la deuxième spécificité de ce Vrai Dieu : Il a créé l’homme pour le faire entrer dans une relation étroite avec Lui, puisqu’Il l’aime. Une relation différente des être angéliques, et différente des autres espèces vivantes, quelles soient végétales ou animales. Et nous avons cette évolution du dessein de Dieu sur l’homme dans la Bible. Elle ne se trouve nulle part ailleurs. Elle commence avec Adam, dans et hors du Jardin d’Eden ; elle se poursuit avec Noé puis avec Abraham pour la période patriarcale (celle des Patriarches). La période hébraïque, ou judaïque, ou encore israélite, commence bien évidemment avec Moïse. Elle est aussi appelée par l’Eglise la période prophétique. Elle se clot avec Jean-Baptiste, le dernier prophète qui introduit le peuple élu dans la période de la Nouvelle Alliance fondée sur Jésus-Christ, le Fils éternel ou le Verbe de Dieu. Cette nouvelle Alliance ne repose plus sur un homme, quel qu’il soit, patriarche, prophète ou roi, Abraham ou Moïse ou David.
Jésus, le Christ, outre son oeuvre salvatrice et réparatrice du genre humain, révèle définitivement aux fils d’Adam la destinée finale qui leur est proposée. À titre collectif, avec un arrière fond familial et communautaire influant sur la décision de chacun de mettre Dieu en premier…ou pas, selon la formule de sainte Jeanne d’Arc. Et à titre individuel chacun, sa vie durant ou au moment ultime, fera par un choix volontaire, dans la foi en ce Dieu Sauveur, quand c’est possible, et par ses oeuvres quand ça ne l’est pas, de devenir, ou pas, fils de Dieu, par adoption. Apocalypse : 21.07 Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et lui sera mon fils.
N’oublions pas que l’histoire de l’homme commence ainsi dans la Bible (Génèse 1 :27) : “Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme.” Cette information des origines aboutit à cette conclusion finale : je serai son Dieu, et lui sera mon fils.
On voit bien que dans le déroulement de ce scénario divin il n’y a pas de place à tout autre scénario, fusse-t-il celui de l’islam. Car ce dernier s’ingénie, comme un coucou, à prendre la place d’un autre bâtisseur. Comme un lierre montant sur un arbre auquel il mélange ses feuilles, en enserrant le tronc et les branches, pour tenter de s’incruster et de donner le change.
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Le salut apporté par le Christ, d’un point de vue chrétien, quand il est refusé à un homme est de nature démoniaque dans le cadre du plan divin. Du reste le Christ montre clairement que “Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse”. (st Mat. :12.30)
En conclusion le converti n’a pas d’autre choix que de rejeter, dans la liberté qui lui a été accordée par Dieu, toute prétention à l’empêcher de suivre le Christ. Les empêchements pouvant être violents comme les diktats de la loi islamique ou des lois communistes ; ou vicieux comme le syncrétisme d’un Massignon(4) ; ou relativistes comme les idées qui voudraient lui faire croire que toutes les religions ont été voulues par Dieu. Dieu est certes le Père de tous les hommes, qu’Il continue à aimer malgré leurs erreurs et leurs péchés, mais Il n’a pas appelé à L’adorer autrement que dans la voie, la vérité et la vie de Celui qui, seul, mène à la “Paternité divine” pour une vie éternelle avec Lui. Il n’en demeure pas moins que, durant cette vie de pèlerinage sur la terre, Dieu est dans l’attente de la repentance de ceux des hommes qui sont en dehors du chemin salvateur selon la parole du Christ en saint Luc 13:05 : “Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.”
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(1) Evangile de st Jean 1:03
(2) Exode 34.14 : Car tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu. Le Seigneur, en effet, a pour nom : “Jaloux” ; il est un Dieu jaloux.
(3) Les dieux des païens et des primitifs sont dans le temps et y sont soumis comme les créatures. Or saint Jean nous dit, à propos du Logos (le Verbe de Dieu) : “1:14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.” De son côté saint Paul dans l’épitre aux Hébreux, écrit 1: 06 À l’inverse, au moment d’introduire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : Que se prosternent devant lui tous les anges de Dieu.
(4) Louis Massignon, né le à Nogent-sur-Marne et mort le à Suresnes, est un universitaire et islamologue catholique français.