Il faut savoir que saint Augustin, mort à Hippone en 430, l’actuelle Annaba en Algérie, après avoir étudié et enseigné à Carthage dans la Tunisie actuelle, est le personnage le plus célèbre d’Afrique du nord, avant l’arrivée de l’islam avec lequel il eût affaire post mortem. C’est celui sur lequel il y a le plus d’études, dont on a conservé le plus d’écrits et ceci depuis 16 siècles.
Du reste l’année prochaine, en 2014, nous fêterons le 1660ème anniversaire[1] de sa naissance à Thagaste, en 354, c’est-à-dire qu’il a vécu 2 siècles avant l’apparition de l’islam.
Il était donc temps de traduire en arabe quelques unes de ses œuvres ; à condition toutefois que ce soit une traduction honnête, ce qui ne semble pas être le cas.
En effet, notre chroniqueur fétiche pour ce qui est des publications en arabe, Ahmed Halli du Soir d’Algérie, nous apprend dans un article de ce jour que des « Tunisiens, décidément très actifs dans l’édition, nous proposent aussi les Confessions de saint Augustin dans la langue du Coran… »
Mais, « selon notre confrère qui semble être très au fait des troubles théologiques [sic] de l’évêque national, saint Augustin aurait démontré de quelle manière les Évangiles avaient été falsifiés. »
Nous aimerions bien savoir où le saint docteur de l’Église a pu dire ça, dans ses « confessions » !
Je rappelle la hantise des érudits musulmans qui cherchent désespérément tantôt à retrouver l’évangile [إنجيل] dont parle le Coran (au singulier), tantôt à démontrer la falsification des quatre livres canoniques du christianisme. Laquelle soi-disant falsification ne repose pas sur le Coran qui dit au contraire qu’il vient confirmer l’évangile : par exemple en sourate 3, verset 3.
Pourquoi cet acharnement désespéré depuis 14 siècles ?
Parce qu’à défaut de prouver l’une ou l’autre thèse cela signifie que le Coran ne vient pas de Dieu, pas plus que Mahomet n’a été envoyé par Allah.
[1] La fraternité Notre-Dame de Kabylie se propose d’organiser un colloque à cette occasion.