-Donatisme
(schisme pour certains, et hérésie pour d’autres)
La grande période du donatisme est comprise entre 305 et 420.Cette hérésie
naît à la suite des persécutions très violentes de Dèce contre les chrétiens.
Un premier schisme a lieu (Novatien) lorsque le pape décide de
réadmettre les lapsi (apostats) de la persécution de Dèce. Les violentes
luttes que le donatisme va entraîner vont sévèrement freiner l’élan
missionnaire en Afrique du Nord. De fait, certains chrétiens ne veulent pas
admettre la réintégration au sein de la communauté de ceux qui ont
apostasié (renié leur foi) pour échapper au martyre, et ils s’élèvent aussi
contre les évêques qui auraient laissé détruire des livres saints des
églises (les “traditores” : ceux qui ont trahi).
L’évêque Donat, particulièrement virulent, va donner son nom au mouvement. Lors de
l’ordination de l’évêque Cécilien, les schismatiques vont élire Donat à sa
place, considérant l’ordination de Cécilien comme non valide car l’un des
trois évêques qui l’ont ordonné était présumé “apostat”. Le mouvement prend
alors une grande ampleur, avec des doubles nominations d’évêques, des
“rebaptisations” (les Donatistes considèrent les sacrements comme non valides si l’évêque qui les a donnés est soupçonné de traîtrise) et des actes de violence.
L’empereur Constantin va alors édicter une loi contre
les schismatiques en 317. La répression sera sévère jusqu’en 321 et leur vaudra de nombreux “martyrs”.
Les conflits et violences vont durer tout le quatrième siècle et même
au-delà. Saint Augustin lui-même va entrer dans la controverse (394-420).
L’Église est alors amenée à préciser que les sacrements donnés par un
prêtre sont valides quelle que soit l’indignité du ministre en question.
Marie-Christine Hazaël-Massieux, Professeur à l’Université de Provence.