…nous qui l’avons quitté. Un musulman a dit naguère à un autre musulman devenu chrétien, suite à son témoignage : ” si vous étiez si heureux d’être devenu chrétien, vous arrêteriez de critiquer la religion que vous avez abandonnée“. Nous parlons d’expérience en donnant notre réponse, car après tout cette remarque aurait pu s’adresser à Notre-Dame de Kabylie. D’expérience car c’est ce 26 aout 2024, soit 54 ans, que notre fondateur a officiellement quitté l’islam, en recevant le baptême.

  • Dans les années qui précédent ce baptême, l’islam et sa loi (charia) ne posaient pas de problèmes comme aujourd’hui.

Certains pays musulmans n’avaient pas encore eu leur indépendance, comme les Emirats. Du reste l’analyse ne se portait pas alors sur l’islam, mais sur le développement économique, sur le capitalisme et le communisme. C’était encore la guerre froide. Et les outils de compréhension historiques et spirituels n’existaient pas pour appréhender les questions relatives à Mahomet et au Coran. Sinon que, pour les rares convertis, au Christ, à l’époque, la seule certitude est qu’ils ne viennent pas de Dieu. Mais 14 siècles après où sont les preuves ?

Autre certitude, à l’époque, après avoir été jusqu’à Téhéran, via la Yougoslavie, la Turquie, la Syrie, l’Irak et le Koweït, c’est qu’il y a autant d’islams différents, qu’il y en a en Algérie : celui des Kabyles n’est pas celui des Mozabites, pas plus que celui des Touaregs n’est celui des Oranais, etc. Forcément les siècles de pratique musulmane avaient forgé autant de communautés qu’il y avait de peuples islamisés. Du fait des langues, du fait des traditions culturelles variées, malgré la volonté intrinsèque des auteurs de la loi islamique de les réduire, et de n’en faire qu’une seule, la Oumma.

  • La renaissance ou le temps de l’enracinement chrétien.

Mais en vérité la grande découverte, en se frottant à l’évangile de Jésus-Christ, de tout chercheur de Dieu sincère, venu de l’islam, n’est pas là. La grande découverte, par comparaison à la pratique musulmane, est de voir que le danger véritable n’est pas dans son prochain, quelque qu’il soit, musulman ou athée. Le vrai danger est soi-même : c’est à cause de nos faiblesses que nous consentons au mal, aux injustices, aux mensonges. Comme a dit Albert Einstein :

Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Albert Einstein

C’est donc d’apprendre à se remettre en question. Le Coran n’apprend pas cette disposition d’esprit, qui est de se dire, quand bien même on s’est tourné vers le bien et on a renoncé au mal, on peut tout à fait se surestimer et continuer à vivre dans le péché et l’erreur. C’est pourquoi Jésus nous dit que “sans moi vous ne pouvez rien à faire… qu’Il est le chemin, la vérité…pour toute la vie“.  Aussi, après tout voyage au long cours à l’extérieur de soi, revenu et épuisé, on ne peut plus présumer de ses forces. Et on prend le temps, une fois baptisé, de se pénétrer des conseils salvateurs et, si nécessaire, quitter l’environnement familial pour que l’âme s’affranchisse des mauvaises habitudes. Pour renaître de nouveau, selon la demande du Christ.

  • Une épée de Damoclès ou le cimeterre de la loi islamique ?

En effet, on a beau se concentrer sur l’enracinement en vie chrétienne, les réalités quotidiennes nous rattrapent. Nous voulons dire par là les réalités islamiques, que sont les textes du Coran et de la sunna pour construire la charia. Combien d’Algériens cherchant à fuir l’islamisme, ont pensé à s’expatrier le plus loin possible de leur pays. Mais où quand on a un prénom musulman ? Immanquablement les musulmans, présents partout de nos jours, vous reconnaissent et vous demandent des comptes sur votre pratique islamique. Quel pays ne comporte pas une communauté musulmane, nous demande-t-on parfois ? — Peut-être le Japon ou l’Antarctique ? Répondons-nous avec le sourire.

Ainsi on ne peut pas fuir la société humaine dans laquelle nous sommes nés, sauf à rentrer chez les chartreux ou les trappistes Là encore nous ne pouvons que trouver l’explication du Seigneur Jésus pertinente : le chrétien n’est pas du monde mais il est dans le monde. Or le monde comprend ce mal pernicieux qui vient du “prince de ce monde”, et qui continuera à sévir tant qu’il n’aura pas été enchaîné. Et au dessus de la tête de celui qui abandonne l’islam il y a la loi islamique qui condamne à mort l’apostat.

  • Jadis la loi islamique n’était appliqué qu’en “terre d’islam” ; mais ce n’est plus vrai de nos jours.

L’islam est donc présent partout à travers la planète. Et en son nom, tout musulman un peu fanatisé pourrait s’autoriser à appliquer les sentences de la charia. Est-il besoin de donner des exemples ? Celui de Salman Rushdie suffit (1), quoi qu’il s’agisse d’un cas bien particulier. De sorte que malgré des protections policières, dans les états non musulmans, ce dernier a été l’objet de tentatives d’assassinat.

Par ailleurs l’islam jouit d’un respect tellement grand, au sein du monde chrétien, tant catholique que non catholique, que même le pape Benoît 16 a subi les foudres des siens et des musulmans, en 2006. Si bien que l’islam, comme le judaïsme pour d’autres raisons, est devenu intouchable et la cause de ceux qui le critiquent indéfendable. Même au nom des droits de l’homme, pour les musulmans qui y renoncent pour devenir chrétiens, les tribunaux occidentaux y regardent à deux fois avant de leur donner raison.

  • Qu’en conclure, quel avenir ?

Au final les conversions au christianisme continuent à se faire, mais de manière discrète et sans publicité, sauf à quelques rares exceptions dans des médias européens. Cependant ce n’est pas cela qui changera la situation, par rapport aux dogmes islamiques, en pays musulmans. De plus des conversions à l’islam sont tout aussi nombreuses, peut-être plus : elles sont sans danger pour les candidats qui veulent embrasser la religion de Mahomet. À l’inverse de ceux qui veulent la quitter. À moins de le faire dans le silence, sans le crier sur les toits, surtout pas sur les toits de sa propre famille et de son entourage musulman.

En revanche, l’avenir, qui avait pu être envisagé à Notre-Dame de Kabylie, c’était de constituer des églises chrétiennes dans nos pays musulmans d’origine. Dans les années allant de 1980 à 2010 l’espoir était permis. Il existait en tout cas, nous disions-nous, pour un avenir proche, les années autour de 2030/2040. Hélas c’est devenu, manifestement impossible, même en Algérie. Même dans les pays qui ne sont pas “arabo-musulmans”, comme au sud du Nigéria.

Le seul avenir qui demeure donc, à nos yeux, est celui qui viendra de Dieu. L’islam et le judaïsme, sont aujourd’hui trop entremêlées avec le christianisme en tant que “religions monothéistes ou abrahamiques”. L’islam, comme le judaïsme talmudique, contestent la personne divine du Fils éternel. C’est Jésus Christ en tant que Dieu incarné et Rédempteur qui est remis en cause. C’est à Lui que revient le règlement de cette affaire. C’est de Dieu que surgira la solution.

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(1) De Wikipédia :

Le 14 février 1989, une fatwa réclamant l’exécution de Rushdie est émise sur Radio Téhéran par l’ayatollah Rouhollah Khomeini, guide de la révolution de l’Iran, dénonçant le livre (les versets sataniques) comme « blasphématoire » envers l’islam. Comme le roman suggère que Rushdie ne croit plus en l’islam, Khomeini le condamne aussi pour apostasie, ce qui, selon l’interprétation actuelle majoritaire d’un hadith, est passible de mort. Khomeini précise que c’est désormais la responsabilité de tout musulman d’exécuter Rushdie et ses éditeurs