L’Apocalypse, dans un passage célèbre, divise les croyants en trois catégories : les “brûlants”, les “froids” et les “tièdes“, ces derniers étant “à vomir” pour le Seigneur. On pourrait de même appliquer ce schéma à l’ensemble de l’humanité : un tiers des hommes tendant à être plus ou moins brûlants, qu’ils soient croyants chrétiens ou pas, parce qu’ils cherchent la justice et le bonheur, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour tous les hommes. Un tiers de tendance plus ou moins tiède, qui se contentent de leur petit bonheur et s’accommodent de l’injustice, ou la déplorent tant qu’elle ne les touche pas directement, mais se gardant bien d’agir pour la juguler. Un tiers d’entre les humains ont tendance à user de la malveillance et de l’injustice contre leur prochain pour leurs intérêts personnels. Entendons par “tiers” non le nombre mais la partie ou le camp.
On pourrait prendre un exemple avec ce conflit en Ukraine : il y a ceux qui usent de tous les moyens pour démontrer que “leur guerre” est juste, quel que soit leur parti-pris et les moyens utilisés, y compris le mensonge et l’injustice, pour obtenir la victoire ; il y a ceux qui ne s’en soucient guère puisqu’elle ne les touche pas ; il y a ceux qui veulent l’arrêter pour entamer des pourparlers de paix. Normalement tous les chrétiens devraient être dans ce dernier camp, mais hélas c’est loin d’être le cas. Autre “normalement” ce sont les journalistes de “bon aloi” qui ne devraient pas pratiquer le mensonge pour rapporter les faits ou les épisodes guerriers, et s’en tenir plus ou moins à un rôle d’arbitrage. Pour le moins s’en tenir au rôle d’observateur. Le vrai champ de bataille d’une guerre c’est dans la tête de tout un chacun. Et les armes militaires n’en sont pas les moyens le plus déterminants, mais la haine et le mensonge qui habitent les hommes, dans lesquels on peut inclure les idéologies. L’idéologie est l’idole dominante du 20ème et du 21ème siècle, même si le concept est né plus tôt. Ce n’est plus les statues ou les icônes depuis longtemps, en supposant qu’elles l’aient été dans le passé, mais les idées dont les têtes sont remplies, qu’on idolâtre.
Le Christ ne nous a-t-il pas enseignés à ce sujet de manière définitive : > St Mat. 15 : 16 Jésus répliqua : « Êtes-vous encore sans intelligence, vous aussi ? 17 Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche passe dans le ventre pour être éliminé ? 18 Mais ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est cela qui rend l’homme impur. 19 Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations. 20 C’est cela qui rend l’homme impur, mais manger sans se laver les mains ne rend pas l’homme impur. »
L’homme ou la femme qui s’incline devant une statue, quelle qu’elle soit, si dans son cœur et dans sa tête elle ne trône pas, il ou elle n’est pas idolâtre. En revanche un homme ou une femme peut bien mépriser toutes les statues des églises et des temples, il ou elle est idolâtre si dans sa tête et dans son cœur réside son dieu ou sa déesse, bien que non sculpté(e) !
Et pour conclure avec l’Apocalypse, puisque nous avons débuté avec elle, voici ce qu’il en sera quand Dieu interviendra, au chapitre 20 : « 12 J’ai vu aussi les morts, les grands et les petits, debout devant le Trône. On ouvrit des livres, puis un autre encore : le livre de la vie. D’après ce qui était écrit dans les livres, les morts furent jugés selon leurs actes. 13 La mer rendit les morts qu’elle retenait ; la Mort et le séjour des morts rendirent aussi ceux qu’ils retenaient, et ils furent jugés, chacun selon ses actes. »