Depuis la révolution “progressiste” provoquée par la colonisation culturelle américaine (1) des années 1960, l’Occident n’a cessé de faire miroiter toutes sortes de lunes, à atteindre, au reste du monde. Ressemblant aux eldorados américains des siècles antérieurs, elles finissent par décevoir au bout de quelques années. Cependant les populations ont été marquées par tous les changements qui se sont opérés dans le monde. Elles ne reviennent pas en arrière, car la technologie et le progrès amènent un confort certain et visible en Occident. Et les jeunes générations de l’ancien “Tiers-monde” qui découvrent le mode de vie américano-européen à travers les médias, veulent en profiter aussi.

  • Les bienfaits de la modernité du Nord au Sud… 

Ce n’est pas toute la population du nord et ce n’est pas toutes celles du sud qui se sont engouffrées dans l’idée que le progrès, scientifique notamment, mène au bonheur. Ce sont plutôt les élites, intellectuelles et souvent dirigeantes, qui se sont engagées dans ces bouleversements révolutionnaires de leur société, à partir de la seconde moitié du 20ème siècle. Et ce sont aussi les élites du sud qui s’empressèrent de suivre les avancées modernistes, parfois trompées, plus généralement par intérêt. L’exemple parfait est la mode vestimentaire du costume-cravate. Elle s’est propagé par mimétisme dans le nord à toute la population, mais pas dans le sud où elle restera cantonnée aux élites dirigeantes. En revanche des inventions telles que le chewing gum et les sodas, le portable et l’Internet, se généralisent à toutes les populations. Parce que tout le monde y trouve son intérêt.

De la table de la Loi avec Dieu trônant, à celle des droits de l’homme:  Que reste-t-il de la Déclaration universelle des droits de l'homme ? | CNRS Le journal

En effet tout ce qui est matériel, palpable et tangible, s’est propagé et a été adopté par toutes les populations du monde, comme la cigarette. Même si, avec le recul, cela s’avère moins bénéfique qu’il n’y paraissait au départ. Toutefois, comme ça ne touchait pas aux valeurs traditionnelles et religieuses en particulier, les gens ont accepté ce semblant de progrès, dans l’ensemble de la planète. Un autre exemple est celui de la vaccination qui, depuis Pasteur, a été si bénéfique pour éliminer des épidémies. Il n’est venu à l’esprit de personne, au nord comme au sud, de la remettre en question. Bien qu’il y ait eu, presque partout, des résistances lors de son introduction. Nous avons connu cela également pour les premiers postes de radio puis de télévision, interdits par les anciens dans nos villages. Mais quand les vieux se sont éteints, la résistance s’est éteinte aussi. Dans les années 1970 presque tous les foyers avaient la radio. Et la télévision dans les années 1980. À son tour l’Internet élimine peu à peu les derniers isolats montagneux.

  • Les bienfaits moraux pour le bonheur des hommes du Nord au Sud ?

La question, bien plus révolutionnaire, de la remise en question des valeurs ou, selon l’expression révolutionnaire, “du passé faisons table rase”, n’a pas pris tout de suite en revanche dans le Nord. Encore moins vite dans le Sud. Parce que d’abord, quand elle a pris, c’est par la force des armes (1789), provoquant guerre et destruction. Douleurs et renversement de l’ordre établi. Et, plus encore, du sang versé des pauvres gens. Le tout pour arriver au pouvoir et imposer un nouvel ordre, de nouvelles valeurs. Toujours dans les milieux citadins en premier lieu. Où les révolutionnaires y ont promu les “droits de l’homme” (2) pour accéder et se maintenir au pouvoir. Car il faut toujours mettre en avant le bien et le bonheur pour tous. On a fait croire pour cela, d’abord, à la formule mathématiquement établie : droits de l’homme = liberté + égalité + fraternité. Dont s’est accaparé et servi le socialisme qui a donné naissance au bébé vindicatif du communisme. Lequel reprendra la méthode révolutionnaire sans douceur. On aurait dû s’aviser que la fraternité, comme l’égalité, étaient impossibles avec le communisme, puisque son objectif était la lutte des classes. Mais c’est sans compter sur la perversion idéologique, pour ne pas dire diabolique, qui a consisté à s’emparer du dogme chrétien du péché originel. Remplacé par la tare contre-révolutionnaire des bourgeois et autres capitalistes, qu’il faut éradiquer ;  seuls les prolétaires et les camarades ouvriers sont sain(t)s d’esprit. On peut remplacer la révolution prolétarienne par celle de la révolution fasciste ou par le national-socialisme, le processus est le même. Autrement dit la fraternité, l’égalité et la liberté sont réservées à une frange “élue” de la société mais pas à toute la population.

Le national-socialisme a moins pris que le communisme qui, lui, s’est propagé, presque partout, en Afrique comme en Asie, pendant le 20ème siècle. Puisque c’est pour le bien du peuple et pour dégager les nantis, bien moins nombreux et accapareurs des richesses qui reviennent aux masses laborieuses ! Le sang versé en est une conséquence inéluctable. Ou plus exactement “une nécessité dialectique”, pour obtenir les résultats souhaités. Avec le recul on a constaté que le communisme a, partout, remplacé le roi et sa cour, par le parti et sa nomenklatura. Considéré du point de vue du peuple, celui-ci en a donc peu bénéficié du bonheur promis et des lendemains qui chantent, comparativement à l’élite dirigeante et à ses soutiens. Quant à ses fruits moraux il a permis de préparer la révolution anthropomorphique que nous connaissons actuellement, dont certains situent le début en 1968 avec la libération sexuelle. C’est une date repère pour l’Occident en général. Cependant ce qui a permis cette révolution 2.0, c’est la mise à l’écart de Dieu et de ses commandements, obtenue en France par la révolution. Mais, contrairement à la première, prétendument faite pour l’avènement du paradis sur terre, celle-ci a du mal à prendre dans les pays dit du Tiers monde parce qu’elle prétend modifier la personne humaine.

  • Décadence des valeurs du Nord au Sud ?

L’aveuglement qui a mené les sociétés occidentales à cette révolution anthropomorphique, qui s’accélère de manière inédite depuis 2000, a donc été précédé par une reconnaissance. Quelle est-elle ? Celle de déclarer comme un bienfait universel les fameux “droits de l’homme” et de les sacraliser à travers la planète. Et, une fois cela fait, de les utiliser petit à petit comme un moyen, un outil de transformation de la société. Car cette sacralisation va en faire un dogme religieux, comme on a dit, un tabou empêchant toute transgression. Pour être, au final, une “arme de destruction massive”. De quoi, de qui alors ? En tout premier les valeurs qui constituent les sociétés dans lesquelles vivent des chrétiens et en second l’homme et la femme créés à l’image de Dieu, et faits pour Dieu. Si le christianisme tombe c’est toute l’humanité qui tombera. Mais pour que le christianisme tombe il faut que tombe le catholicisme. Et pour que le catholicisme tombe il faut que la papauté s’écroule (3). Ce qui ne tombera jamais c’est l’Eglise, dont la tête est le Seigneur.

Qu’on ne se trompe pas, en tant que chrétiens, dans l’interprétation des signes du temps. Il s’agit, pour ceux qui sont à la manœuvre, de faire advenir “celui qui s’oppose, et qui s’élève contre tout ce que l’on nomme Dieu ou que l’on vénère, et qui va jusqu’à siéger dans le temple de Dieu en se faisant passer lui-même pour Dieu“.(4)

Le Père Amorth, le plus connu des exorcistes catholiques (mort en 2016), l’avait dit : « Bibliquement, nous sommes dans les derniers temps, et la Bête travaille frénétiquement ».

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(1) Musique, mode, télévision, voiture, biens électroménager, alimentation etc.

(2) Droits de l’homme en opposition au droit divin, évidemment.

(3) La promesse du Christ a été faite ainsi (Mat. 1618) : “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.” L’Eglise, dont la tête est le Christ, est de fait indestructible. Mais pas la papauté constituée de tous les papes, à partir de Pierre, qui ont exercé le magistère. Les papes ne sont pas la “Tête” de l’Eglise. Ils en sont donc des membres comme tous les baptisés, mais avec la tâche essentielle de paître les brebis de l’Eglise militante. C’est celle-ci que cherche à détruire Satan.

(4) 2ème lettre aux Thessaloniciens 2:04