« Ce texte prévoit la mise en place d’une procédure de déchéance de la nationalité algérienne acquise ou d’origine qui sera applicable à tout Algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État ou qui portent atteinte à l’unité nationale », a précisé un communiqué du Premier ministre. Ce qui veut dire que, si ces actes, sont commis en Algérie, on ne perd pas sa nationalité ? C’est plus que sûr car c’est la prison assurée ! En revanche à l’étranger, le délinquant algérien, ayant été déchu de sa nationalité, ne pourra plus être expulsé en Algérie, car les autorités algériennes diront : “Gardez-le, il n’est plus Algérien cet homme” (car ce seront surtout des hommes). Autant dire que c’est un bon moyen de se débarrasser de ses délinquants pour l’Algérie. En outre il y aura aussi, si la loi passe, deux autres cas de déchéance pour les Algériens à l’étranger : « La mesure s’appliquerait aussi à celui qui active ou adhère à une organisation terroriste ainsi que celui qui la finance ou qui en fait l’apologie. Ce dispositif concerne également toute personne qui collabore avec un État ennemi », est-il précisé dans le projet d’ordonnance. Des cas d’Algériens encore plus gênants ? Sans doute : les terroristes et les opposants politiques. Pour ces derniers, tels ceux qui sont connus pour avoir des sympathies pour Israël, sans leur nationalité algérienne, cesseront ils pour autant de s’opposer à la politique algérienne ? Nous en doutons et les pays étrangers auront toutes les raisons de leur accorder leur sympathie. Et ils pourront toujours se prévaloir de l’illégitimité de ceux qui en ont fait des apatrides, puisque l’article 6 du Code de la nationalité algérienne stipule : « Est considéré comme Algérien l’enfant né de père algérien ou de mère algérienne ». La nationalité algérienne d’origine d’un Algérien est consubstantielle à la nationalité des parents et ce quelque soit le pays de naissance de l’enfant.
L’ancien ministre Abdelaziz Rahabi, rappelle d’ailleurs que « tout enfant né de père ou de mère algériens est algérien de plein droit et ne peut à ce titre être déchu de sa nationalité… Ce droit naturel ne peut être remis en cause pour des raisons politiques, sécuritaires ou autres invoquées par le projet du gouvernement », estime-t-il dans un communiqué publié le samedi 6 mars. Pour Rahabi, « cette proposition inutile et singulière procède de la dérive totalitaire systémique activée chaque fois que le peuple exige davantage de liberté et de droits et dans un contexte marqué par une restriction du champ des libertés individuelles et collectives. »
En attendant les Algériens, qui ne connaissent plus les restrictions sanitaires, ou très peu, ont repris de plus belle les manifestations du Hirak arrêtées pour cause de virus l’année dernière. Sachant que beaucoup de prisonniers avaient été “embastillés” justement pour atteinte à la sureté de l’Etat.