Dialogue islamo-chrétien : “l’autre pris comme principe”?
Brève présentation de l’article
Notre-Dame de Kabylie a publié, en juillet 2010, un article controversé : “Le Service des Relations avec l’Islam et les persécutions antichrétiennes” (VOIR). Dans le commentaire (daté du 21/08/2010) qui suivait l’article, le père Jean-Marie Gaudeul, théologien, ancien directeur du Service des Relations avec l’Islam, responsable du bulletin “Se Comprendre” (jgaudeul.perso.neuf.fr/), s’était exprimé à propos des chrétiens persécutés dans ces termes:
“[…]. Mais les interventions de l’Église dans ses instances les plus autorisées (SRI, Vatican…) veulent proclamer la vérité, mais défendre non pas les chrétiens contre les musulmans, ni les musulmans contre les chrétiens mais la personne humaine partout où elle souffre persécution quelle que soit sa foi. C’est ce que le Concile du Vatican nous a invité à faire“.
Cet argument, à support théologique, n’avait pas été réfuté à l’époque. La réponse qui suivait (du 25/08/2010) portait essentiellement sur la partie en pointillés ([…]) du texte ci-dessus, i.e. sur des détails “techniques” (VOIR) non reproduits ici.
Trois ans après, l’une des contributions au livre “L’Amour du Christ nous presse. Mélanges offerts à Mgr Debergé, Recteur de l’Institut Catholique de Toulouse” (Éditions de Paris, 2013, ICI) répond à l’allégation du père Gaudeul, en en contestant le contenu. Notons au passage que, pendant son mandat, Mgr Debergé a eu l’occasion de manifester sa sympathie à l’action de Notre-Dame de Kabylie. La dernière occasion était l’invitation de Mohammed-Christophe Bilek (fondateur de l’association et du site de même nom) à l’Institut Catholique, pour parler de son expérience d’évangélisation des musulmans (26/03/2013) (VOIR)
Cette contribution est intitulée “Une récupération moderne de Nicolas de Cues” (auteur Édouard Divry o. p., pages 391-408), où le dernier paragraphe, “L’autre pris comme principe” réfute rigoureusement l’argumentation du commentaire. Avant de le reproduire (cf. ci-dessous), il est utile de préciser certains points concernant l’ensemble de l’article, afin de faciliter la compréhension de ce dernier paragraphe.
Nicolas de Cues (1401-1464), dit le Cusain, le Cusanus, en raison de son lieu de naissance, une ville allemande sur la Moselle, est un théologien cardinal, légat du pape sous Eugène IV,dont la théorie de la connaissance a durablement influencé la philosophie des sciences (LIRE)
Abordant la question du pluralisme religieux, le Frère dominicain Édouard Divry, traite du relativisme en parlant de “relativisme pratique, accentué par le prétexte d’obtenir la paix entre les religions au détriment de la recherche de la vérité, du dialogue de la vérité”. Il note alors la nécessité d’un discernement à exercer vis-à-vis de ce qu’a écrit Nicolas de Cues dans le domaine interreligieux “L’intérêt récent pour ses œuvres ouvre des dossiers jamais vraiment fermés, ce qui n’exclut pas le devoir de formuler à nouveaux frais un discernement entre la rectitude très catholique du Cusain et ses tâtonnements doctrinaux, en particulier dans le domaine interreligieux”.
Sur cette base, le dernier paragraphe “L’autre pris comme principe” fait le lien avec la situation actuelle du dialogue interreligieux, plus particulièrement en notant : “Ce triple relativisme contemporain affirme que toutes les religions se valent, il s’engage pour cela dans un relativisme gnoséologique en tant qu’il avance l’absence de vérité objective, et débouche sur un relativisme moral en tant qu’il nie l’existence de maux intrinsèquement mauvais” (cf. ci-dessous). Dans ce texte, une citation fait penser au scandale provoqué en 2006 par Benoît XVI, accusé d’avoir établi un lien entre islam et violence, dans un discours prononcé à l’université de Ratisbonne. Il s’agit de : “Tant que nous le pouvons sans péché, nous devons éviter le scandale au prochain. Mais si le scandale vient de la vérité, il vaut mieux laisser naître le scandale que de laisser de côté la vérité ” (Grégoire le Grand, Saint Bernard).
L’auteur a autorisé la reproduction de ce texte. Notre-Dame de Kabylie l’en remercie.
Quelle vérité fait donc défaut à l’éthique de l’autre pris comme absolu selon un modèle égalitariste ? Certains prétendent, par exemple, que l’Église dans ses instances les plus autorisées accepterait, certes, de proclamer la vérité chrétienne, mais chercherait plus encore à prendre la défense non pas des chrétiens contre leurs ennemis [1], ni même l’inverse – fait plus difficile il est vrai à trouver [2]- , mais défendrait la personne humaine partout où elle souffrirait persécution quelle que soit la foi ou la croyance de ceux qui seraient concernés. Ce serait ce que le concile de Vatican II, en sa nouveauté, nous aurait désormais invité à réaliser, en discordance avec l’antique adage : « charité bien ordonnée commence par soi-même [3]» – proverbe usuellement appliqué au corps du Christ à travers ses divers membres. De fait, la liberté religieuse, liberté de religion au sens subjectif, la liberté due à la religion, et non la liberté ou libération vis-à-vis de la religion (génitif objectif condamné au XIXe siècle), doit être validement défendue pour tous les hommes sans distinction [4], encore que celle-ci s’exerce nécessairement dans les limites du bien commun et pas seulement dans les bornes de l’ordre public fût-il juste [5]. Or le bien commun nous indique justement un ordre de préférence de par la justice distributive qu’il sollicite, justice redistributive des biens selon les mérites des groupes et des individus [6]. Ainsi, il n’est pas indu de commencer à vouloir protéger partout en priorité le chrétien, mon frère le plus proche, porteur du plus grand pourvoyeur potentiel de bien commun, avant de m’intéresser à l’abstraite personne humaine dans un amour platonicien, souvent irréaliste.
Saint Augustin offre un enseignement où appert une véritable gradation dans l’amour : « Celui qui va jusqu’à aimer ses ennemis ne saute pas par-dessus ses frères. Il en est comme du feu, qui commence nécessairement par gagner ce qui est tout proche pour s’étendre au loin [7].» L’accueil de l’autre n’est pas sans ordre. Donc, priorité au frère, avant l’ennemi. L’Apôtre, à sa manière, l’avait déjà indiqué : « Pratiquons le bien à l’égard de tous et surtout de nos frères dans la foi » (Ga 6, 10). La pointe de cet enseignement culmine dans l’adverbe surtout (malista) souligné ici par nous, mais sans qu’il s’avère ni exclusif ni ségrégatif. Le chrétien sera toujours à aimer en priorité car, selon une maxime plus universelle qui englobe notre problématique, le vrai amour admet un ordre : l’« amour ordonné ne soumet pas les réalités majeures aux mineures [8]».
Le risque sous-jacent à ce courant idéologique de l’absolutisation de l’autre selon un modèle égalitariste, ainsi que nous l’avions noté ailleurs à propos d’autres courants contemporains mais similaires [9], conduit à relativiser la vérité dans son rapport à ce qui est au profit d’une simple mise en corrélation avec l’usage de concepts substitutifs philosophiques comme la relation ou la liberté, ou au niveau de la praxis avec l’absolutisation de la non-violence. Si l’amour d’autrui demeure une constante morale de l’Évangile, l’éthique de l’autre peut facilement dériver en idéologie trompeuse.
Par ailleurs, n’attribuons pas au Cusain la moindre naïveté vis-à-vis du Coran. En s’adressant virtuellement à Mahomet, Nicolas l’apostrophe : « Qui ne comprend que la finalité de ta religion, et le zèle et le rite de ta loi, ne tendent qu’à cela à savoir que tu domines ? [10]» Sans tomber dans l’acrimonie facile, l’homme d’Église cribla le texte coranique avec précision, dans une oeuvre importante de trois livres subdivisés en soixante chapitres. L’Alkoranus (le Coran) ne résiste guère alors à son analyse foudroyante, outre que le cardinal de la sainte Église catholique rattache le texte coranique à l’esprit nestorien [11] lequel enseigne, selon cette hérésie, que l’unique divinité habite, sans véritable union personnelle, dans le Christ, ce dernier étant alors compris comme un simple homme [12].
Mais, force est de reconnaître que le Cusanus se laisse séduire par la maxime coranique selon laquelle Dieu aurait pu faire que tous les hommes aient la même religion [13], celle du Coran ayant été reçue, selon Mahumetus, pour « conduire les Arabes au culte d’un même Dieu créateur [14]». L’unité, l’unicité, l’identité, l’égalité, la « mêmeté (iditas)» fascinent tant le Cusain qu’il est même persuadé de manière optimiste que la loi des Arabes peut conduire, certes de manière cachée, à l’Évangile lui-même [15].
Si Nicolas de Cues a voulu, à l’instar de l’esprit du concile de Florence (1439-1441) agissant en faveur de l’unité des chrétiens d’Orient et d’Occident, se positionner comme un précurseur oecuménique, hostile à la guerre, force est de s’incliner devant ce maître de l’impossible, mort assez précocement à nos yeux (†1464). Fût-elle exécutée de bon gré, cette révérence ne doit pas faire céder devant ce que d’aucuns tiennent pour les prémisses d’un relativisme religieux que le Cusain n’a pas su juguler intellectuellement.
Quoi qu’il en soit de la bonne interprétation du Cusanus, l’idéologie actuelle de l’autre constitue le plus souvent un alibi, une fuite de l’autorité qui vient d’en haut.
Bibliquement, si l’autre ne se révèle pas comme un absolu régulant tout, hormis Dieu, le « Tout-Autre », il existe néanmoins une « loi de la réciprocité de donner et de recevoir, du don de soi et de l’accueil de l’autre [16]» que l’Église, en dépit de l’idéologie croissante de l’autre ou en bénéficiant pratiquement de celle-ci, ne voudra jamais négliger. Mais elle le réalisera sans jamais vouloir offusquer la vérité : « Tant que nous le pouvons sans péché, nous devons éviter le scandale au prochain. Mais si le scandale vient de la vérité, il vaut mieux laisser naître le scandale que de laisser de côté la vérité [17].»
Si le même, en opposition relative avec l’autre, apparaît plus idoine à notre connaissance au point que l’amour de soi semble pouvoir mesurer notre amour d’autrui [18]. « Chacun s’aime plus que les autres car on ne fait qu’un avec soi, substantiellement, tandis qu’on n’est un avec un autre que par la ressemblance de la forme [19].» Quelle place doit-on laisser à l’autre ?
Alors que l’autre, et non le même, doit rester premier au niveau philosophique dans la recherche de la vérité, cette contribution a manifesté que le primat éthique de l’autre peut devenir une idéologie, voire une idolâtrie, souvent la vulgate du relativisme. Ce triple relativisme contemporain affirme que toutes les religions se valent [20], il s’engage pour cela dans un relativisme gnoséologique en tant qu’il avance l’absence de vérité objective [21], et débouche sur un relativisme moral en tant qu’il nie l’existence de maux intrinsèquement mauvais [22].
Si l’autre, appartenant à une autre religion, nous aide à nous décentrer, que trouve-t-on au terme de cette recherche ? En quête de l’autre apparaissant « au-delà des frontières visibles [23]» de l’Église, que trouve au juste le chrétien, ou même l’homme de désir, épris de vérité, d’unité, d’universalité ?
Si tel musulman « coranisé », par exemple dans la ligne traditionnelle de l’hanbalisme [24], s’intéresse à autrui pour le changer de bon ou de mauvais gré, quel Occidental n’a senti, à l’inverse, quelque acédie pour sa propre culture, voire même pour ses propres convictions ? Ce dernier souvent neurasthénique et si peu prosélyte à propos de ses propres certitudes, n’a-t-il pas éprouvé simultanément une sympathie irrésistible vers l’autre, attrayant car dépaysant et si vite fascinant ? Est-ce là un faux palliatif, si ce n’est à la dépression, mais à l’effort de vérité au sein d’une tradition bimillénaire, au devoir minutieux, malaisé, modeste, de persévérer vers celle-ci en creusant ce qui s’y trouve ? L’heure serait-elle à l’épochè, la suspension de jugement, chère aux sceptiques ? Face aux invasions de l’exaltation intolérante, la riposte formulée en termes assez plats ressortissant à un vague oecuménisme interreligieux universel pourra-t-elle répondre à cette agression [25]?
En dépit des fortes limites à peine évoquées, l’avènement de l’autre doit d’abord apparaître comme une authentique sortie du subjectivisme, de l’enfermement en soi-même. En cela il faut saluer ce décentrement vis-à-vis d’un repliement introspectif qui a affecté divers courants depuis la Renaissance jusqu’au subjectivisme égocentrique contemporain qui prive le sujet de toute responsabilité sociale [26]. Il n’est ici que de songer aux travaux toujours nourrissants et pertinents d’Emmanuel Lévinas qui rend à l’autre sa vraie place [27].Il ne faut cependant pas se laisser abuser par cette situation positive, mais promue désormais par un cadre relativiste en forte croissance qui arrête l’élan vers la vérité.
[1] Pour maintenir le dialogue envers et contre tout, l’Église aurait cessé internationalement de soutenir en priorité les chrétiens contre certains musulmans coranisés, ou les communautés chrétiennes en conflit avec des hindous appartenant aux partis hindouistes radicaux, Bharatiya Janata Party et Biju Janata Dal, dans l’État de l’Orisssa ou du Karnataka en Inde.
[2] Par exemple au Nigeria (31/12/2011) : des chrétiens se seraient attaqués à un petit établissement du delta du Niger, dans le Sud du Nigéria, pour se venger des attentats qui ont visé des églises. Six enfants âgés de 5 à 8 ans et un adulte ont été blessés et hospitalisés suite à une petite explosion artisanale (lu le 4 avril 2012 francais.islammessage.com/Article.aspx?i=954).
[3] Cf. Super Sent., lib. 4 d. 21 q. 3 a. 1 qc. 1 arg. 3. : « Magis debet homo servare conscientiam suam quam famam alterius ; quia caritas ordinata est (l’homme doit d’abord écouter sa conscience plutôt que la réputation d’autrui, puisque la charité est ordonnée).»
[4] Cf. DH, n°2.
[5]CEC, n°2109 : « Le droit à la liberté religieuse ne peut être de soi ni illimité (cf. Pie VI, bref ” Quod aliquantum “), ni limité seulement par un ” ordre public ” conçu de manière positiviste ou naturaliste (cf. Pie IX, enc. ” Quanta cura “). Les ” justes limites ” qui lui sont inhérentes doivent être déterminées pour chaque situation sociale par la prudence politique, selon les exigences du bien commun, et ratifiées par l’autorité civile selon des ” règles juridiques conformes à l’ordre moral objectif ” (DH 7). » E. DIVRY, Religions et droits de l’homme. Actes du Forum d’Eleutheros 24–25 sept. 2011 à Toulon, Aubagne, CCEE, 2012, p. 61-83.
[6] Cf. ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, V, cap. 6 : « Tous les hommes reconnaissent que la justice dans la distribution doit se baser sur un mérite de quelque sorte, bien que tous ne désignent pas le même mérite.» « Le bien commun découle des aspirations les plus élevées de l’homme » (Compendium de doctrine sociale de l’Église, n°167 ; cf. JEANPAUL II, Encycl. Centesimus annus, n°41: AAS 83 (1991) 843-845). « Cette perspective atteint sa plénitude en vertu de la foi dans la Pâque de Jésus, qui éclaire pleinement la réalisation du vrai bien commun de l’humanité » (CDSE, n°170).
[7] AUGUSTIN, In epistolam Ioannis ad Parthos, tractatus VIII, cap. 4 ; SC, n°75, p. 346-347.
[8] AUGUSTIN, De mendacio, 20, 41 : « amor ordinatus non subdens maiora minoribus ».
[9] Cf. Édouard DIVRY, Aux fondements de la liberté religieuse. Église, judaïsme, islam. Paris, Parole et Silence, 2006, p. 280-282.
[10] Cf. NICOLAUS DE CUSA, Cribratio Alkorani, Meiner, Band VIII, p. 148 : « Quis non intelligit finem tuæ religionis zelum et ritum tuæ legis tantum ad hoc tendere, ut domineris ?» (Cribratio Alkorani, III, 8). Autre traduction par Hervé Paqua, dans NICOLAS DE CUES, Le Coran tamisé, Paris, PUF, 2011, p. 249-251.
[11] Cribratio Alkorani, adresse à Pie II ; 2e prologue, n°14.
[12] Cf. Cribratio Alkorani, III, 9
[13] Cf. Coran 10, 99 ; 11, 118 ; 13, 31 ; 16, 93; 42, 8.
[14] Cf. Cribratio Alkorani, I, 51.
[15] Cf. Cribratio Alkorani, III, 17.
[16] JEAN-PAUL II, Encyclique Evangelium vitæ (25 mars 1995), n°76 (cf. DC, n°2114, [1995], p. 390).
[17] GREGOIRE LE GRAND, Sur Ézéchiel I, homélie VII, n°5 ; SC, n°327, p. 240-241 : « utilius permittitur nasci scandalum quam veritas relinquatur ». Dans son Apologie à Guilelmus abbas, saint Bernard dit pareillement : « melius est ut scandalum oriatur quam veritas relinquatur » (cap. VII, édit. Jean Leclercq, p. 94).
[18] Cf. Lv 19, 18 ; Lv 19, 34 ; Mt 19, 19 ; Mt 22, 39.
[19] THOMAS D’AQUIN, ST, IaIIæ, q. 26, a. 1 (sur la Question 26 : « L’amour est-il dans le concupiscible ?»).
[20] a contrario JEAN XXIII, Ad Petri cathedram I, n. 10, 29 juin 1959 ; DC, n. 1308, (1959), col. 897-922, [col. 900]). Plus généralement : Joseph RATZINGER, « Le relativisme est aujourd’hui le problème central de la foi et de la théologie », Conférence Mexique, mai 1996, DC, n°2151, (1997), p. 29-57 ; IDEM, Note doctrinale à propos de questions sur l’engagement des catholiques dans la vie publique (24 novembre 2002), n°8, Paris, 2003 : « Dignitatis humanæ du Concile Vatican II se fonde sur la dignité ontologique de la personne humaine, et en aucun cas sur une égalité qui n’existe pas entre les religions et entre les systèmes culturels humains.»
[21] Cf. a contrario JEAN-PAUL II, Encyclique Fides et ratio, (14 sept. 1998), nos56 ; 82 : « l’adæquatio rei et intellectus ».
[22] Cf. a contrario JEAN-PAUL II, Encyclique Veritatis splendor, (6 août 1993), nos56 ; 67 ; 82 : affirme l’existence d’» actes instrinsèquement mauvais (intrinsece malum) » ; 81 ; 83 ; 90 ; 95 ; 115.
[23] JEAN-PAUL II, Redemptor hominis, nos6, 18 ; cf. Redemptoris missio, n°18.
[24] Après avoir été l’élève de l’imam Ach-Châfi’î, juriste fondateur du madhab chafiite, l’imam Ahmed bin Hanbal (780-855) fonde sa propre école. Le hanbalisme s’avère le socle du traditionalisme littéraliste et se développe aujourd’hui essentiellement à partir de l’Arabie Saoudite après que Mohammed ibn Abd el-Wahhâb (1703 – 1792), savant hanbalite, l’eut fait revivifier en s’alliant avec les dirigeants Saoud, en particulier Abdul Aziz ibn Saoud, de sorte que le wahhabisme se retrouve désormais là où les pétrodollars exercent leur influence.
[25] Cf. H. KÜNG, Projet d’éthique planétaire. La paix mondiale par la paix entre les religions, Paris, Seuil, 1991.
[26] Cf. Charles TAYLOR, Modern Social Imaginaries, Durham (USA NC) and London, Duke University Press, 2004.
[27] Cf., par exemple, Emmanuel LEVINAS, Humanisme de l’autre homme, « Le livre de poche n°4058 Biblio essais », [Saint-Clément], Fata Morgana, 1990 ; Répondre d’autrui, Emmanuel Lévinas / Paul Ricoeur… [et al.], autour d’un entretien avec Emmanuel Lévinas ; textes réunis par Jean-Christophe Aeschlimann, « Langages », Neuchâtel, La Baconnière, 1989.