Cet article du 1 novembre 2009 a été endommagé (une partie est manquante) à la suite d’une action malveillante sur le site Notre-Dame de Kabylie. Dans sa forme complète il a été publié le 05/12/2018 avec un nouveau titre Un kabyle chrétien dialogue /avec un musulman (en 2009), dans les rubriques “Expression-awal” et ” Réponses chrétiennes aux objections musulmanes”
Sur la base d’une réponse aux messages de Djamel dans le fil de discussions “Les Kabyles ne sont pas des chrétiens” (cf. le forum de ce site), le kabyle chrétien Cèdre nous fait parvenir un article érudit sur l’imprégnation chrétienne de la culture Amazigh en général, et kabyle en particulier. Il nous fait part d’expériences spirituelles, dont la sienne, qui annoncent le retour des Imazighen (Berbères) au christianisme. Au fur et à mesure de sa lecture, cet article se transforme en un bel hymne à la berbérité, et à sa mémoire chrétienne.
Réponse de Cèdre
Cher Djamel
Tes questions sur notre Dieu et notre foi interpellent ma conscience, car je devine en toi une profonde inquiétude quant à ta religion (que la société dans laquelle tu es né, et vis, t’a imposée comme une filiation, comme une affiliation d’obligation héréditaire, sans liberté de choix ni d’adhésion réelle du coeur) face à la réalité chrétienne. Alors que l’islam et ses contradictions perturbent ton instinct, la lumière qui émane de notre foi en Christ veut, dans un ultime combat-débat contre (avec) les chrétiens, trouver une réponse satisfaisante qui conforte ta croyance en Mahomet, et réfute le mystère de Christ Fils de Dieu. Je retiens les questions suivantes que tu nous poses à nous chrétiens, et vais tâcher d’y répondre avec honnêteté et amitié en Christ. Quand à mon tour je te demanderai de répondre à quelques questions, j’espère que tu le feras avec la même honnêteté intellectuelle et avec amitié aussi. Mais tout d’abord afin que tu saches qui te parle je te dirai que je suis Kabyle. Je pense que tu l’es aussi.
Donc azul fellak a Djamel, a mmis n’Djerdjer.
“Vous dites que les chrétiens n’adorent qu’Un Seul Dieu, qui possède trois attributs, correspondant à trois façons de Se manifester.
Si vous dites qu’il a un fils, cela veut dire qu’il y a deux dieux l’un indépendant de l’autre”.
Le Dieu auquel nous chrétiens croyons est un Dieu Un et Trine. Je vais donc essayer de t’expliquer, à mon humble niveau, ce qu’est la Trinité chrétienne, un seul Dieu, une seule substance divine: Dieu Père, Dieu Fils et Dieu Saint Esprit.
Dieu Père.
IL est pur Esprit, il est «Résonnance » immatérielle, débordante d’Amour et dont le mystère insondable est infiniment au dessus de notre entendement et de notre cognition, que nous ne pouvons ni saisir ni appréhender par un raisonnement intellectuel à l‘échelle de notre condition éphémère. Dont l’Amour envahissant s’offre sans mesure avec une générosité infinie, ne se jauge pas à l’aulne du mérite de nos actes, mais se communique à nous dans toute sa splendeur, dans les tréfonds de notre conscience, au secret dans notre âme, selon l’inclination que le Saint Esprit imprime à notre foi et la «Vérité » qu’Il insuffle à notre cœur en quête des raisons et du but de l’existence.
Dieu Fils.
Cet Amour débordant et envahissant qu’est le Père se déverse à travers la création par Son Verbe, Sa Parole par Laquelle il se conjugue. C’est le Logos par lequel Dieu le Père a tout créé, et rien de ce qui est ne l’est sans Lui. Il est le fils de Dieu, Lui est Co éternel consubstantiel et de même nature. Il est l’alpha et l’oméga du projet éternel de Dieu le Père. Il a pris chair d’une vierge appelée Marie et s’est fait homme prenant le nom de Jésus, en hébreu Ieshou‘a, c’est-à-dire «Il sauve ». Il est oint par Dieu le Père de tous les pouvoirs divins, prenant notre condition humaine pour souffrir selon notre condition humaine, et nous sauver selon sa nature divine. C’est Lui qui à la fin des temps jugera nos actes.
Dieu Esprit Saint. Le Paraclet.
Il procède du Père et du Fils. Il a parlé par les prophètes et les saints. C’est Lui qui a guidé Abraham et Moïse en quête de Dieu. Par Isaïe et d’autres prophètes Il a annoncé l’avènement du Fils de Dieu, Sa souffrance et Sa crucifixion. Il a donné àJean-Baptiste de reconnaitre en Jésus “l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde”. Il a accompagné les apôtres pour prêcher l’Evangile, et le porter à toutes les nations. Il nous parle dans l’intimité de notre âme, dans notre langue. Il nous conseille et nous oriente dans la Lumière de Dieu. Il nous protège contre les pièges de Satan, ses lumières mensongères et traitresses. Il est le Paraclet, l’Esprit de Vérité, que nous a envoyé le Fils de la part du Père. Il est également Co éternel et Consubstantiel au Père et au Fils, et de même nature qu’Eux. C’est Lui qui met sous ma plume les mots qu’Il te destinait de toute Eternité, et qui murmure à ton âme: «Viens à Moi, n’aie pas peur, dévêts-toi des oripeaux du mensonge, habille-toi de la Lumière du Christ et deviens fils de Dieu en Lui. »
C’est cela Dieu Un en trois personnes distinctes, égales, pas complémentaires mais unies dans une symbiose absolue, une harmonie parfaite, par un Amour insondable réciproque.
Par contre al Lah aurait 99 noms nous dit-on. OK!
Les hounafa de la Mecque (Quraychites donc), dont les parents de Mahomet, étaient les servants de trois cents soixante divinités hébergées dans le temple cubique dit la «Ka’ba ». Tu ne peux nier cette affirmation. En effet l’implication des mandéens dans la vie religieuse en Arabie préislamique est en particulier notée dans l’article de Dalil Boubakeur, Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris “La Mecque, la Kaaba et les origines de l’islam”, disponible via le lien:
www.mosquee-de-paris.org/Conf/Theologie/II0202.pdf
Ces divinités étaient, je te le répète, d’origines diverses. Parmi celles appartenant au panthéon théogonique purement arabe, 99 d’entre elles étaient des divinités masculines (Voir les versets 20-23 de la sourate 53, An Najm):
«Que vous en semble ? Auriez vous(*) les mâles et Lui (**) les femelles? Ce serait alors un partage inique...Al Lah ne fit descendre avec elles aucune probation. (***)... »
(*) “Vous”, c’est-à-direles Quraychites qui adoraient un dieu, le dieu Lune des religions mésopotamiennes qu’ils appelaient Houbel. Celui-ci avait comme fils les dieux Shamas (Soleil), Mars et Jupiter (divinités masculines, je le répète), très puissants dans le territoire de la Mecque. Le dieu Houbel avait donc les divinités mâles, et al Lah les divinités femelles sans réel pouvoir, et c’est-ce partage que Mahomet jugeait inique et s’en révoltait.
(**) “Lui”, al Lah (qui signifie «le dieu ») est le parèdre des divinités al Lat, Manat et al Ozza (celle-ci est la planète Vénus, déesse de l’amour, encore appelée Ishtar dans la religion mésopotamienne. Elle était très sollicitée, en matière d’amour, par les Qurayshites.
(***)”aucune probation“c’est-à-dire aucun pouvoir.
[Cf. la référence: Tabari. “Chronique des prophètes et des rois. Mohammed sceau des prophètes”. Ed Actes Sud/Sindbad.2001, Traduction Française, Page 90]
Dans le cadre de ces versets de la sourate 53, dits «versets sataniques », Mahomet s’est adressé aux Quraychites pour les fustiger d’accorder à Houbel (Dieu Lune) des associés exclusivement masculins et de n’accorder à al Lah, son dieu à lui, que des associées féminines, sans pouvoir particulier, al Lat, Manat et al Ozza (auriez vous les mâles et Lui les femelles ? … Ce serait alors un partage inique …)
Après quoi il s’accapare purement et simplement leurs divinités masculines, et les fusionne dans / à son al Lah qui hérite donc de tous leurs pouvoirs, de toutes leurs prérogatives, de toutes leurs spécificités et de tous leurs domaines d’immixtion dans la vie des hommes (système théogonique pyramidal hérité des peuples mésopotamiens). D’où il ressort que les 99 noms attribués à al Lah sont en fait autant de dieux quraychites que Mahomet a fusionnés et appropriés à celui-ci comme le font ses ancêtres mésopotamiens (les Mandéens).
En effet quand les Mésopotamiens ont été contraint de réduire le nombre trop élevé de leurs dieux (jusqu’à 2500 divinités) dans leur panthéon théogonique ils ont fusionné un certain nombre d’entre eux en un seul dieu tutélaire qu’ils placent au sommet de leur pyramide, donc dieu Suprême / Akbar) à qui ils transmettent tous les pouvoirs toutes les prérogatives et toutes les spécificités d’immixtion dans l’ordre temporel humain. (Cf. «La plus vieille religion en Mésopotamie ». Jean Bottero. Ed Gallimard, 1998).
Si notre Dieu est trois Dieux différents en Un, qu’en est-il alors d’al Lah qui est cent dieux en un?
Par ailleurs on dit bien al Lah Akbar ce qui signifie al Lah est «plus grand que » (et non pas kabir, grand, concède le) c’est-à dire «Suprême ». Le dictionnaire nous dit que «suprême » signifie: qui est au dessus d’une hiérarchie qu‘il domine en pouvoirs et prérogatives. Il y a donc notion de hiérarchie, donc de subordination; toujours selon le dictionnaire, «Subalterne » signifie «qui est subordonné à quelqu’un, qui est hiérarchiquement inférieur, secondaire ». Donc al Lah est au-dessus d’une hiérarchie de petites divinités subalternes, ou secondaires, dont al Lat, al Ozza et Manat, enlevées de la Ka’ba, mais symboliquement présentes sur les minarets des mosquées, sous forme de trois boules (décoratives ?) de grandeur décroissante surmontées par un croissant de lune (le Dieu Sin / Houbel).
Prouve-moi le contraire cher Djamel.
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