Nous avons beaucoup de représentations de Marie. Peut-être sont-elles plus nombreuses que celles de Jésus. En tout cas le plus discret des trois membres de la famille divine est, de loin, Joseph. Il est vrai qu’il a vécu moins longtemps que Jésus et Marie : lors de la vie publique de Jésus, les évangiles n’en parlent plus.
Cependant il est hautement indispensable pour la réalisation de la rédemption : rien n’aurait pu se faire sans lui. Ni le voyage en Égypte, et retour ; ni le voyage de Nazareth à Bethléem, ni les pèlerinages à Jérusalem. L’enfantement, tout comme la présentation au Temple de Jésus, auraient été impossibles, dans une société juive régie par la loi mosaïque. En sorte que, quand un musulman dit « nous croyons à tous les prophètes, y compris Jésus », je souris et, si je le sens vraiment à l’écoute, lui demande le plus gentiment du monde : « où parle-t-on du père de Jésus dans le Coran ? »
Dans la Sainte Famille tout l’univers, le créé et l’incréé, est représenté. C’est pour cela qu’il y a, comme on ne l’a pas assez dit, deux sortes de racines.
- Il y a les racines du Ciel qui procèdent de l’Incarnation du Fils éternel de Dieu, le Verbe ou la Parole qui est auprès de Dieu et qui est Dieu. Donnant ainsi un caractère divin à cette famille unique parmi toutes les familles humaines. “De facto” créant un lien entre la Sainte Trinité et la Sainte Famille, dans l’unique unicité qui n’ait jamais existée : Dieu unique, en trois personnes, incarné dans une famille unique, en trois personnes.
. - Mais pour cela il fallait des racines spécifiquement humaines et elles sont représentées par Joseph, l’unique humain ou le tout humain de cette famille unique. Et dont l’ascendance le fait remonter jusqu’au premier humain :
« Quand il commença, Jésus avait environ trente ans ; il était, à ce que l’on pensait, fils de Joseph, fils d’Eli, …fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamek, fils de Mathusalem, fils de Hénok, fils de Jareth, fils de Maléléel, fils de Kaïnam, fils d’Énos, fils de Seth, fils d’Adam, fils de Dieu. »
- On pourrait demander : mais qu’en est-il de Marie, n’est-elle pas humaine elle aussi ? Surtout que chez les Juifs, plus encore que chez les autres peuples, la filiation tribale et religieuse vient de la femme qui enfante. Sauf que Marie a été unie, non à un homme, mais à l’Esprit-Saint. Marie de fait est le LIEN, ou le sas par lequel Dieu entre dans l’humanité. Or il fallait un élément d’humanité non divinisé, ce qu’était Joseph, mais ce que Marie n”était plus, par son “Immaculée Conception” et par son union au divin : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre…»
- En conséquence de quoi Joseph est le pendant humain de cette unique famille divine et humaine. Et le répondant, ou le “justificatif” humain aux yeux des hommes : il est le protecteur et le nourricier et celui qui inscrit l’enfant divin dans l’humanité en lui donnant une ascendance et une généalogie. Ce que Marie ne peut faire au regarde de la loi juive et mosaïque si, dans le cas impossible évidemment, elle n’avait pas eu d’époux humain reconnu de tous. Voilà pourquoi la Marie du Coran ne tient pas la route. Et voilà pourquoi il fallait que le Coran fasse disparaitre Joseph …et l’a fait disparaitre ! Si bien que d’admettre le 3isa coranique comme possible Jésus est impossible pour un chrétien, sauf à accepter de renier sa foi.
- Enfin ajoutons que c’est par cette famille humaine que Dieu adopte l’humanité pour la faire entrer dans la divinité. D’où le rôle maternel de Marie qui se poursuit et la nouvelle naissance dont parle Jésus à Nicodème, qui s’effectue pour tout nouveau baptisé :
En conclusion :