Le 13/10/2012
Chers amis, si la persécution est le lot de nombreux chrétiens, que dire des musulmans qui veulent le devenir ? Ils sont comme ces enfants à naître à qui le droit d’exister est refusé !
Un Algérien baptisé à Pâques, m’a dit cette semaine : « elle me rend malade cette communauté, cette Oumma qui veut faire de moi son esclave ! Ce n’est pas Allah qui fait de moi son esclave, comme elle le prétend, mais c’est elle… au nom d’Allah ! Je ne veux pas être prisonnier d’un dogme, je ne veux pas vivre dans le mensonge ! Dieu m’appelle, au contraire, à la vérité de l’Évangile qui libère ! Je n’impose ma foi à personne, pas même à ma fille, pourquoi veut-on m’imposer la foi musulmane ? »
Oui, chers amis, ceux qui choisissent aujourd’hui de suivre Jésus Christ, comme moi il y a plus de quarante ans, se cachent ici-même en France, en Europe, par peur de sévices et de représailles familiales ou communautaires. Imaginez, à plus forte raison, la vie de nos frères n’ayant pas la chance d’être dans des pays respectant la liberté de conscience, qui vivent, terrés, au Maroc ou en Tunisie, par exemple.
Oui ils nous supplient, ils vous implorent de prier pour eux et de ne pas les oublier. Mais il faut faire plus et prendre leur défense contre des lois liberticides qui ne viennent pas de Dieu mais des hommes, quoi qu’en disent ceux qui veulent les imposer.
Comment prendre leur défense ? Avec des armes ? Non bien sûr !
Ou plutôt oui mais avec les armes de l’Évangile : celle de la justice, de la vérité ; de la charité et de la fraternité.
       Pour ce qui est de la justice et de la vérité, que cesse d’être niée cette évidence que nous sommes, en tant que chrétiens, à travers le vaste monde musulman, spoliés de nos droits et de notre liberté. Qu’il suffise d’énoncer la loi sur l’apostasie instituée par la charia, et pratiquée par de nombreux pays, tels l’Arabie Saoudite ou l’Iran.
Laissez-moi vous demander : est-ce que Jésus Christ a imposé sa loi ? Bien que ce soit une loi d’amour a-t-il jamais forcé quiconque à la pratiquer ? Est-ce que l’Église catholique, par exemple, excommunient en lançant des fatwas contre ceux qui la quittent pour devenir musulmans ? Est-ce qu’elle les menace des foudres de l’Enfer du fait qu’ils sont inscrits sur ses registres de baptêmes ?
Non, bien sûr ! Pourquoi ? Parce que la foi est une adhésion librement consentie à Dieu. Et c’est donc à Lui que chacun rendra compte.
       Ce droit de quitter le christianisme qui est reconnu aux convertis à l’islam, pourquoi ne serait-il pas reconnu à ceux qui veulent quitter la religion musulmane pour suivre Jésus Christ ? Nous disons donc aux croyants musulmans sincères : montrez-vous charitables et acceptez cette égalité devant Dieu, seul juge, définitivement et sans concession ! Dites le publiquement, au moins ici, en France, en Europe, où vous réclamez vos droits. Soyez conséquents et crédibles en admettant l’égalité des droits humains à vos frères qui ont choisi une autre voie !
En matière de fraternité chrétienne, je ne peux que rapporter les paroles du même Algérien : « les musulmans me rendent malade, c’est un fait, parce qu’ils s’immiscent dans ma vie intérieure, alors que ça regarde Dieu ; mais ceux qui me tuent ce sont ces frères chrétiens, qui palabrent avec les musulmans, mais qui ne lèvent pas le petit doigt pour nous aider : est-ce qu’ils nous prennent pour des menteurs ? Je me pose la question : est-ce que nous sommes pour eux des faux-frères ou des sous-frères ? »
       Il a raison : comment croire qu’ils sont sincères ceux qui, chrétiens de conviction ou non, ici en France et ailleurs en Europe, n’ont à la bouche que les mots « islamophobes », « stigmatisation des musulmans », tandis qu’ils se taisent ou détournent les yeux pour ne pas voir les souffrances et les exactions que subissent les chrétiens empêchés de vivre leur foi, dans leurs pays d’origine comme dans leurs pays d’exil ? N’établissent-ils pas une discrimination entre eux et nous ? Sans aller jusqu’à parler de racisme, n’est-ce pas pratiquer une ségrégation entre eux et nous ? Se croient-ils justes en ne dénonçant que certaines injustices ?
En conclusion nous voulons redire ici, devant Dieu, à ceux qui ont des oreilles pour entendre, ces paroles d’une célèbre fille de France : certes nous ne sommes pas chargés de vous convaincre ; cependant, parce que Notre Seigneur doit être toujours le premier servi, en accord avec Jehanne de France représentée par cette statue ; et parce que notre âme appartient à Dieu, selon l’expression de saint Augustin, dont cette église porte le nom, nous témoignons publiquement que Jésus Christ, aujourd’hui, est persécuté, dans ses frères et ses sœurs qui viennent de la tradition musulmane.

Merci.

Moh-Christophe