Le professeur Marie-Thérèse Urvoy est une amie de longue date de Notre-Dame de Kabylie. Sur ce site elle a autorisé la reproduction de nombreux articles publiés dans différentes revues.
L’ayant interrogée à propos de l’article “ Les islamistes ne s’intéressent pas au prétendu dialogue du SRI” (L’Homme Nouveau, n° 1584, 14 février 2015), elle m’a fait part de sa très désagréable surprise en se voyant présentée comme auteur, alors qu’il s’agit d’extraits hors contexte d’un entretien téléphonique portant en premier lieu sur l’évangélisation des musulmans et les Missionnaires de la Miséricorde Divine, et dont la rédaction n’a pas été soumise à son approbation. Il en résulte un texte qui ne reflète ni le style, ni la rigueur scientifique des publications de cette islamologue de renommée internationale [en annexe 1, la reprise publiée par le site Riposte Catholique le 14/02/2015 (CF. 1)]. En particulier, cet article se caractérise par l’absence de références pour les sources, et de nuances dans les jugements, ce qui n’est pas la “marque de fabrique” de Marie-Thérèse Urvoy.
– (1) La présentation d’extraits non référencés, et sans nuances, en tant qu’article d’un auteur non consulté sur sa forme définitive.
– (2) L’annonce d’une analyse sur “le rôle et l’action de l’Église qui est en France aujourd’hui, à propos de l’Islam“, analyse attribuée à cet auteur.
L’annexe 2 reproduit l’échange de correspondances avec le rédacteur en chef de L’Homme Nouveau.
Les islamistes ne s’intéressent pas au prétendu dialogue du SRI
Professeur d’islamologie, d’histoire médiévale arabe et de langue arabe classique à l’Institut catholique de Toulouse, Marie-Thérèse Urvoy analyse dans le dernier numéro de L’Homme Nouveau le rôle et l’action de l’Église qui est en France aujourd’hui, à propos de l’Islam :
« Le plus choquant dans l’état actuel, c’est l’appel conjoint du Service national pour les relations avec l’islam de la Conférence épiscopale de France (SRI) et de l’Œuvre d’Orient :
« Les chrétiens, les yézidis, les chiites, des sunnites refusent le prétendu État islamique, les Turcomans ont fait l’objet de persécutions et ont été chassés de chez eux. Les cris de détresse et d’injustice doivent être replacés dans ce cadre. Ce prétendu État islamique est un groupe d’une grande cruauté, condamné unanimement par les responsables musulmans en France et par les principales au- torités musulmanes hors de France. »
Non seulement les autorités ecclésiastiques associées aux médias ne condamnent le massacre des chrétiens – qui dure depuis trois ans et demi – que depuis que les djihadistes s’en sont pris aux yésidis et aux Kurdes, mais ils continuent encore de croire et de faire croire à l’existence d’un islam modéré.
Il n’y a pas d’islam modéré. L’islamisme pousse dans le jardin de l’islam. Et ceux qui l’ont semé en subissent désormais les fruits : les Américains créent une coalition, pour contrer ce qu’ils ont eux-mêmes créé. Le Qatar et l’Arabie Saoudite annoncent y participer uniquement depuis leur base aérienne. Et pourtant ce sont eux qui ont financé les frères musulmans et les salafistes. Le Daesh ou État islamique n’en est que la dérive, la corruption ultime. Ils ont voulu cultiver avec leurs pétrodollars un aspic et l’instiller au monde entier, à commencer par l’Occident judéo-chrétien dans l’infidélité la plus totale. Mais cet aspic est devenu un anaconda qui veut dévorer son maître. « Cette situation tragique ne peut être instrumentalisée pour nuire en aucune manière au dialogue islamo-chrétien. Ce dernier est plus nécessaire que jamais. Les chrétiens n’auraient pas d’avenir en Orient sans ce dialogue ». Et on ose affirmer cela à toutes ces personnes en Orient qui pendant ce temps souffrent milles maux. Il semble pourtant que les islamistes ne s’intéressent d’aucune façon à ce prétendu dialogue. La réalité est que les chrétiens d’Orient sont littéralement abandonnés à leur sort, au nom d’un dialogue qui n’intéresse en rien les islamistes. »
À la suite du fâcheux incident qui s’est produit dans les colonnes de l’Homme Nouveau, je tiens avant tout à vous présenter toutes mes excuses. Je comprends fort bien votre étonnement et votre agacement. À ma demande, notre journaliste a pris contact avec vous et j’ai cru comprendre qu’une solution avait été trouvée. C’est volontiers que nous publierons donc vos propos sous forme d’entretien, en précisant effectivement l’erreur de départ.
En espérant au moins réparer un peu l’erreur produite, je renouvelle l’expression de toutes mes excuses et je vous prie de croire en mon profond respect.
Philippe Maxence
Rédacteur en chef de L’Homme Nouveau
Cette forme de réparation m’agrée. De fait, il y allait de la déontologie, de la crédibilité et du sérieux qui s’imposent aussi bien à l’Homme Nouveau qu’aux journalistes.
En plus du préjudice me concernant, il serait fort dommageable pour la jeune Madame *** de démarrer sa carrière sur de telles fausses notes. Nous agirons donc selon votre proposition et je compte sur votre parole pour une mention “précisant l’erreur de départ”, qui assortira l’entretien repris en bonne et due forme.
Recevez, Monsieur, mes cordiales salutations.