Un peu pour répondre à notre demande l’abbé de Sainte-Marie a écrit un article pour la “Porte Latine” sur la fête de l’Annonciation, promue par les gens du dialogue islamo-catholique comme moment de rencontre privilégié, entre croyants, pour prier ensemble avec Marie. Nous avons écrit sur ce sujet plusieurs articles (dont le dernier publié ici) qui pointent du doigt la confusion entre trois “Marie” : Myriam, celle de la Thora, vers 1250 avant J.C. – Marie, celle de l’évangile, née au 1er siècle avant J.C. – Mariam, celle du Coran, scripturairement née au début du 7ème siècle.
Voici l’article avec l’aimable autorisation de M. l’abbé de Sainte-Marie, en PDF. Mais d’abord un extrait de l’article de la Porte Latine, intitulé “Tous fils d’Abraham, tous serviteurs de Marie ?”
“Depuis le document Nostra Aetate du Concile Vatican II, les autorités de l’Église ont engagé ce qu’elles-mêmes ont qualifié de dialogue interreligieux. Ce dialogue doit se distinguer du mouvement œcuménique qui fait communiquer les catholiques et tous les autres chrétiens. Il arrive que les rencontres combinent les deux aspects, comme à Assise en 1986, 2002 et 2011…
Depuis quelques années, des catholiques ont entrepris un rapprochement avec les musulmans autour de la figure de Marie. Le groupe Ensemble avec Marie existe dans ce but. Mais pour arriver à cela, il faut gommer ou taire l’équivocité des noms et des personnes qui se trouvent dans le Nouveau Testament et le Coran. D’un côté, il y a une femme, dont la Tradition catholique dit que ses parents sont Anne et Joachim, qui est mère de Jésus (Yashoua) et de l’autre, il y a une femme qui est fille d’Imran (en hébreu Amran) et mère d’Issa. Quoiqu’il en soit de l’obscurité des textes, les musulmans font de Marie une héritière du clan sacerdotal juif, et est dite sœur d’Aaron. Cette dernière précision montre toute la confusion dont est grosse la tradition coranique car de fait la sœur de Moïse et d’Aaron s’appelle Myriam, le nom sémite de Marie.
Le Issa coranique est celui que les musulmans appellent le Messie. Mais il faut bien comprendre que le Issa du Coran ne peut être le fils de Dieu et que Marie, vantée pour sa piété, n’est pas la même que celle du christianisme. Car si Jésus est Dieu, le statut de la Vierge est d’une dignité sans commune mesure avec toute autre mère de prophète ou même avec n’importe quel prophète. Ce n’est un secret pour personne que dans l’Islam la personne la plus importante de l’histoire des hommes est Mohammed, ce qui a pour conséquence de ravaler la Vierge Marie a un rôle bien moins important, et c’est peu de le dire, que celui qu’elle a en réalité.
La première vertu d’un dialogue de cette importance est d’enlever les doutes, de clarifier les concepts, en un mot de manifester la vérité. Et c’est ce qui fait gravement défaut au dialogue interreligieux, il reste volontairement dans le vague pour permettre d’atteindre à un but. Comme ce ne peut être la vérité, il nous faut découvrir quel est il.”
Renaud_SM_Un dialogue biaisé