Au synode des évêques sur l’évangélisation qui se déroule en ce moment, du 7 au 28 octobre 2012, pour la première fois les questions qui fâchent sont abordées:
1- la première est celle de l’évangélisation des musulmans.
2- la seconde est celle de l’expansion (par la démographie) de l’islam.
Cette première question sera traitée sur cette page, de manière succincte.
La seconde sera traitée sur la page 2, tout aussi sommairement.
Pourquoi succinctement ou sommairement? Parce que, comme c’est indiqué en résumé, tout cela est vu côté humain, en ne tenant pas compte du facteur inconnu qui est celui du plan de Dieu.
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L’évangélisation des musulmans ne date pas d’aujourd’hui, c’est son ampleur qui est en train de percer, malgré le fait que les médias n’en parlent pas.
Elle a commencé en Afrique du nord, au lendemain des indépendances, car auparavant les populations n’étaient pas prêtes à recevoir l’évangile. Pourquoi ?
La population européenne (1) présente en Afrique du nord, bien qu’en nombre suffisant pour évangéliser les musulmans, a été empêchée par deux phénomènes (il faudrait un autre mot) (2) :
– d’une part parce qu’ayant un niveau de vie supérieur aux autochtones, inconsciemment, elle imputait leur retard à leur religion (islam).
– Mais, et c’est le 2ème phénomène, elle en concluait que, plus on s’éloignait de sa religion, quelle qu’elle soit, plus on allait vers le progrès et plus le niveau de vie (et tutti quanti) grimpait vers les cimes du bonheur.
Évidemment dans l’esprit des Européens (3), déjà convaincus par les « lumières » et les courants de pensée qui ont abouti à la révolution française, entre autres, le chemin qui mène au paradis, promis par les esprits éclairés du 18ème et du 19ème siècles, nécessite, pour le suivre, de se débarrasser de la religion ; laquelle ? Bein, voyons, la religion chrétienne, à l’égard de laquelle une haine radicale avait commencé à se développer dés Voltaire.
Ce qui est étonnant, de mon point de vue, c’est que l’Européen ne s’est jamais dit, voyant le retard pris par les sociétés musulmanes : si les sociétés européennes ne sont pas en retard c’est grâce à notre religion chrétienne, dont la base principale est « l’amour d’autrui ». Ce qui tombait sous le sens pour le simple musulman, non averti par les courants antichrétiens qui ont miné l’Europe, en découvrant la société française, anglaise, espagnole ou italienne, ne sautait pas aux yeux des Européens découvrant les sociétés dominées par l’islam. Pourquoi ? Parce que le RELATIVISME était déjà à l’œuvre, qui minorait les bienfaits produit par le christianisme en Occident.
Pour en revenir à l’Afrique du nord, devenue Maghreb après les indépendances, qui furent suscitées et inspirées, aux indépendantistes, par des milieux antichrétiens (intellectuels, syndicats, etc.), l’évolution des mentalités, et la désaffection des églises qui s’en est suivi, en Europe, empêchaient toute velléité d’évangéliser les populations musulmanes immigrées.
Et ce sont, paradoxalement, les populations maghrébines qui demandaient à connaître ce que l’islam leur cachait, l’évangile, dont parle pourtant le Coran. Mais l’immense majorité de cette population étant analphabète, elle n’avait pas accès aux « Écritures », aussi bien en langue arabe qu’en langues européennes. Il fallait donc une bonne génération, soit 30 ans en gros, pour que, une fois scolarisés, de plus en plus de Maghrébins puissent accéder à la lecture de la parole du Christ ; un Christ qui n’a rien à voir avec le Îsa coranique.
Si on ajoute à 1960, 30 années, nous sommes en 1989/1990 : 89 c’est l’année où, en Algérie, le FIS fait son apparition ; les évènements qui s’ensuivent, avec la montée de l’intégrisme, font qu’on ne parle pas encore des chrétiens protestants qui sont déjà nombreux. La preuve, deux associations se créent en France :
– l’une, catholique, en 1987, avec Moh-Christophe comme président, mais assez vite empêchée de s’épanouir malgré ses buts clairement déclarés : culture kabyle et foi chrétienne. Elle a permis, en 1988, un voyage à Rome où Jean-Paul II a reçu une délégation comprenant des chrétiens venus d’Algérie.
– et l’autre, protestante, en 1988, avec Mustapha Krim, qui deviendra pasteur et président de l’EPA : Église protestante d’Algérie.
En résumé, à partir de la fin des années 1980, la scolarisation aidant, ainsi que le développement des moyens de communication, les Maghrébins découvrent les deux religions, à travers leurs textes respectifs. La conséquence est immédiate pour l’islam qui revient à une lecture fondamentaliste et radicale de la tradition musulmane, celle qui est, du reste, la plus légitime au regard du Coran et de la Sunna. Mais, en dépit des obstacles dû aux textes antichrétiens de l’islam (négations de la crucifixion, de la révélation de la Paternité de Dieu et de la divinité de Jésus Christ), la conversion des musulmans, naissant dans la région kabyle, s’étend à l’ensemble de l’Algérie et à toute l’Afrique du nord.
(1) Je dois apporter une précision d’importance ici, pour être bien compris, suite à une remarque de Christian.
Algérien d’origine, je suis marqué par ma culture « linguistique ». Et si, malgré la richesse de la langue française, les mots n’existent pas parfois pour décrire les réalités, ils manquent cruellement en langues locales (berbère et arabe dialectal) : les Algériens, en effet, ceux de l’époque comme encore ceux de maintenant, n’ont qu’un terme pour désigner les non-musulmans d’Europe, les « ROUMIS ». Ce mot, bien que géographique (il vient de Rome), renvoie à la foi religieuse des chrétiens en général, par le fait que c’est dans la capitale de l’empire romain que s’est établi la papauté, d’où a rayonné le christianisme (cf. à l’expression « Église romaine ») : devenu son centre névralgique les musulmans espèrent toujours l’occuper un jour. Les Nord-Africains, dans leur immense majorité, ne connaissent pas le terme arabe oriental pour dire « MASSIHIYUN », chrétiens. Ils commencent seulement à le découvrir et à l’introduire dans leur vocabulaire. Pas plus qu’ils ne connaissaient le terme « Européens ». De sorte que les pratiques « impies » (ou réprouvées par Dieu) des Européens, sont imputées également aux chrétiens, i.e. les Roumis.
Or le petit peuple pied-noir, qui sera englobé dans ce terme, va payer chèrement son amour de l’Algérie en 1962 en restant fidèle à sa foi chrétienne, et sera, à tort, considéré comme faisant partie des « colons exploiteurs » aujourd’hui. Mais, dans ce cas, comme on le chante sur tous les toits, pour les ouvriers Nord-Africains, venus « construire » la France après la 2ème guerre mondiale, pourquoi ne reconnait-on pas que cette population pied-noir a réellement construit l’Algérie à partir de la moitié du 19ème siècle ? Des villes entières sont sorties de terre, bâties sur des emplacements qui servaient de passage ou de marché, comme Boufarik ou Tizi-Ouzou.
Venue de différents pays que sont l’Espagne, Malte, l’Italie et, bien sûr, de plusieurs régions de France (Alsace-Lorraine, par exemple), elle est donc, à bien des égards, tout aussi autochtone, tout aussi algérienne, puisqu’on compte parmi cette population attachée à cette terre, pauvre et besogneuse, l’élément israélite qui est là depuis l’antiquité, avant même l’arrivée des Arabes.
Mais quels termes utiliser pour distinguer entre les uns et les autres? Ces « européistes » (on dirait aujourd’hui « mondialistes »), de culture chrétienne normalement, mais qu’ils rejettent sans état d’âme, et dont les intérêts politiques et idéologiques s’opposent à ceux des Pied-noir, ne vivaient ni à Bab-el-oued ni à la Casbah, et ne fréquentaient pas les indigènes…
(2) ces idées sont extérieures puisqu’elles viennent de la Métropole française.
(3) Des Européens guère chrétiens évidemment, tel Jules Ferry, exemple emblématique s’il en est de cette époque anticléricale où les bases d’un laïcisme quasiment religieux, seront jetées, afin de supplanter l’Église catholique, l’ennemie jurée de ceux qu’elle a pourtant portés sur ses fonts baptismaux ; et dont des Français d’origine algérienne, tous instruits par l’école républicaine, dont moi-même, découvrent médusés, qu’ils furent racistes et colonialistes. Comme cet autre grand homme tout aussi antichrétien, Jean Jaurès, ce sont eux qui ont été aux commandes de l’Algérie et qui ont empêchés que les indigènes ne soient évangélisés.
Extrait de l’article du Salon beige:
«Beaucoup d’évêques originaires d’Afrique et du Moyen-Orient affirment que le dialogue avec l’islam n’est qu’un mot dont on abuse selon eux. Ils ajoutent même ne pas pouvoir prononcer le mot “évangélisation”. Beaucoup demandent à ce titre que des structures d’accueil soient réservées dans l’Église catholique pour des musulmans qui se convertissent au christianisme».