Le Saint-Père a donc eu l’initiative d’une prière pour la paix, qui s’est déroulé ce 8 juin, dimanche de Pentecôte.
Toutefois il y a une polémique, malgré les précautions prises pour qu’elle n’ait pas lieu dans un endroit dédié au culte catholique. Elle s’est passé, heureusement, dans un jardin en plein air.
Mais il semble que dans le livret remis aux participants ne figurait pas la traduction de la partie psalmodiée par l’un des musulmans.
Cette partie du Coran récitée, les versets 284 à 286, de la sourate 2, la vache, se finit par une invocation litigieuse : ” Tu es notre maitre, accorde nous la victoire sur les peules infidèles (KFR en arabe).”
La difficulté porte donc sur le mot KAFIR, pluriel KAFIRUN. Que signifie-t-il en français ?
Sans doute que le Cardinal Tauran, Français et responsable du dialogue interreligieux, pourrait nous en donner la signification. Il était présent et, bien que non arabophone, il peut s’enquérir auprès d’un Arabe chrétien résident à Rome.
Il n’y a pas besoin cependant car il est convaincu qu’il n’existe pas de religion au monde qui prêche la violence !
Si nous nous tournons vers un dictionnaire arabe/français, que confirme Wikipédia, nous avons: Un kâfir (arabe -كافر -mécréant, incroyant, ingrat, infidèle) est un terme à connotation dépréciative désignant le non- croyant.
Il s’agirait donc d’une victoire demandée à Allah sur les incroyants, du genre de M.François Hollande, ou des membres des loges maçonniques ?
Cela fera grincer des dents, même si les juifs et les chrétiens ne sont pas concernés ; lesquels, comme chacun sait, sont « les gens du livre », se partagent la paternité d’Abraham avec les musulmans, et professent le Dieu unique étant monothéistes. Si bien que des catholiques n’hésitent pas à dire, quoique blasphématoire pour l’islam, que « nous sommes tous fils du même Père du ciel ».
Avouons qu’une prière pour la paix qui demande à Dieu une victoire sur des adversaires incroyants, c’est plutôt malvenu !
Mais pourquoi ne pas chercher dans le Coran la définition du mot KAFIRUN ?
Et ça tombe bien il y a une sourate, la 109, dénommée EL-KAFIRUN et traduite « les infidèles ».
Que dit-elle ?
Au nom d’Alla, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1. Dis : “Ô vous les infidèles !
2. Je n’adore pas ce que vous adorez.
3. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore…
6. A vous votre religion, et à moi ma religion”.
N’est-ce pas clair ?
Le « kafir » est donc celui qui n’adore pas Dieu comme un musulman. Autrement dit tout non-musulman, y compris le juif et le chrétien.
Dans le discours convenu, on entendra un autre son de cloche.
Le Pape lui aussi le dit :
« Grand signe de fraternité … en tant que fils d’Abraham, et une expression concrète de confiance en Dieu,… qui nous regarde comme des frères l’un de l’autre et désire nous conduire sur ses voies »
Peut-on convaincre des croyants qui sont dans le déni de leur foi et des réalités ?
Bien sûr, et ils le savent tous, leur discours consensuel ne parvient pas aux oreilles des djihadistes et des terroristes, ceux qui font la guerre.
Mais après tout, Dieu a regardé peut-être avec bienveillance ce rassemblement.