Le sens commun suggère que le dialogue islamo-chrétien s’appuie sur une pensée réaliste et objective, c’est-à-dire soumise aux contraintes du réel, au concret, la vérité étant l’accord, l’adéquation de la pensée et du réel. Une telle démarche implique une connaissance très sérieuse de l’islam. Ce n’est généralement pas le cas. En effet ce dialogue est en général marqué par un refus de la soumission à l’objet, car guidé par une réflexion essentiellement idéaliste et subjective, et parfois même par un irréalisme béat. Dans ce cadre l’examen du réel et de ses composantes est alors totalement délaissé. Comme en politique où l’idéologie est le socle de la réflexion, ce qui dérange est passé sous silence, mutilé, ou déformé.