Saint Augustin de Thagaste (actuellement Souk Ahras), évêque d’Hippone (l’un des trois théologiens berbères, avec Saint Cyprien de Carthage et Tertullien), est le saint patron de Notre -Dame de Kabylie, site et association qui, chaque année, avait organisé un pèlerinage vers un lieu qui lui est consacré, jusqu’en 2019. Un livre (plus de 600 pages) intitulé Saint Augustin (auteur Serge Lancel, Professeur émérite de l’université de Grenoble, Membre de l’Institut, éditeur Fayard 2014) est consacré à l’œuvre considérable qu’il a laissée. Une analyse de ce livre donne un aperçu de l’importance de l’apport de l’évêque d’Hippone non seulement à la pensée chrétienne, mais aussi à la culture universelle.
En vue de permettre, aux néo catholiques d’Afrique du Nord, et plus généralement aux visiteurs du site Notre-Dame de Kabylie, un contact régulier avec la pensée de l’un des plus grands théologiens de l’Église, le site se penchera périodiquement sur certains éléments de l’œuvre laissée par saint Augustin. Dans le cadre de l’universalité de la pensée de l’évêque d’Hippone, le présent article aborde ainsi les retombées de ce qu’il a écrit sur la notion de “temps“, et sa finitude: (a) le temps a été créé avec le monde, (b) il aura une fin.
- (a) Sur le thème “le temps a été créé avec le monde“, l’article “Saint Augustin et le BigBang” (Research Gate, septembre 2014) rédigé par un scientifique (Steve Torchinsky, chercheur de la Station de radioastronomie de Nançay) dévoile un aspect inattendu de l’universalité de la pensée de l’évêque d’Hippone. Ainsi, à propos du BigBang, Torchinsky affirme :” ….seize siècles avant notre époque, Saint Augustin exprime une idée étonnante qui s’approche de la pensée actuelle. Univers et « Temps » ne sont pas indépendants. L’un n’existe pas sans l’autre et donc un début de l’Univers implique aussi un début de « Temps »“.
- (b) Si, pour notre univers, il y a un “début de Temps“, une fin devient possible.Ce thème de “fin des temps“: plus exactement “novissimum tempus” (dernier temps), différent de fin du monde, a été traité par le théologien berbère dans plusieurs parties de ses publications : Cité de Dieu, Confessions, Lettres. Le sujet est abordé par Émilie Tardivel dans une étude « Le temps dernier selon la “Cité de Dieu“ de Saint Augustin », où l’auteur dit : “La fin des temps ne signifie pas la destruction mais la transformation du monde, qui est l’œuvre du jugement dernier, de la moisson qui « récapitule toutes choses dans le Christ, tant aux cieux que sur la terre » (Éphésiens 1, 10). Le jugement dernier ne détruit pas le monde mais le transforme en récapitulant toutes choses dans le Christ, c’est-à-dire en le faisant apparaitre comme cité de Dieu.”