L’un, dans sa 75ème année, fait un tour d’horizon de la guerre d’Algérie à la stagnation actuelle du pays, avec un parcours international qu’aucun Algérien vivant ne possède. L’autre, 21 ans plus jeune, effleure la guerre d’indépendance mais s’attarde plus, dans son dernier livre, Houris, sur le tabou algérien : la guerre civile qui a porté un coup fatal au pays, laquelle a sévi de 1992 à 2002 avec une violence inouïe.

Cependant, s’ils se refusaient tous les deux à quitter l’Algérie, malgré les menaces plus ou moins diffuses de ceux qui n’apprécient pas leur franc parler, l’isolement des intellectuels algériens a pesé et pèsent encore sur eux. Kamal a donc fini par quitter le pays l’année dernière, avec sa famille. Ce qui lui a permis d’écrire son dernier livre. Boualem est souvent à l’étranger et sa résistance “pacifique” semble acceptée par les autorités de son pays. Toutefois leur regard est plein d’illusions, à tous les deux, sur l’Occident, imprégnés qu’ils sont par sa grande culture et ses droits de l’homme dont ils ne voient pas qu’ils ont été créés par opposition au christianisme et au Dieu d’amour et de liberté. Les années à venir leur ouvriront les yeux sur les véritables enjeux, peut-être. Tout notre respect pour leur sincérité et leur recherche de la vérité.

Vidéo un peu longue mais qui résume son parcours : Boualem Sansal

boualem sansal sur frontpopulaire.fr Vivre par Sansal

« Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l’histoire d’une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant. »