Ce mot est un terme forgé par les langues européennes. Dans les langues soumises à l’influence de l’islam, il n’existe pas, même si on peut créer un néologisme à peu près équivalent. Comme on peut le voir ci-dessous, le dictionnaire arabe (de 1965) donne une traduction au mot français “islamisme“, mais qui n’est guère utilisé dans la pratique. En effet dans la psychologie ordinaire c’est comme dire que [islam] est le père et [islamisme] est le fils (ben islam).
- Or c’est justement d’engendrement qu’il s’agit ou de généalogie : l’islamisme est fils de l’islam. Autrement dit tel père tel fils. Même si, comme un fils peut être plus radical que son père, selon les époques, selon les pays, on peut parler d’islamisme radical, ou plus dangereux, ou plus problématique au sens de divergent. De sorte qu’il faudrait plutôt, dans ce cas, utiliser le terme de secte ou d’hérésie (islamique/islamiste ?), comme dans le christianisme. De fait dans les pays arabo-musulmans, comme en Algérie, on parle d’islam politique.
islam > الإسلام
islamisme > الإسلاموية
- Il n’y a pas d’opposition entre les deux termes en arabe. Du reste dans le dictionnaire consulté, Belot classique, des éditions de l’imprimerie catholique de Beyrouth (1965), le terme islamisme est précédé du mot و دِين (et religion). En France, le mot apparait pour la première fois dans la Bibliothèque orientale de Barthélémy d’Herbelot en 1695. Son usage désigne alors la religion des musulmans, par analogie avec les termes «christianisme» et «judaïsme». Selon cet auteur le terme “islamisme” est difficile à définir et nous introduit dans la confusion ou le flou artistique. D’où le fait que les dirigeants actuels en France, le pays le moins apte à parler de religion en général, et d’islam en particulier, veulent partir en guerre contre les “Frères musulmans“. Sauf que, ou c’est déjà trop tard, ou ce sera trop peu pour contrer l’islamisation d’une partie de la France.