Se demandent certains chrétiens outre-Atlantique. Traduction : le Pape François est-il catholique ? L’article est en anglais mais il aurait pu être écrit en français, car les catholiques français de tradition sont un peu plus attaqués par le Saint-père, depuis quelques mois. Et certains traditionalistes de France se posent la même question. Le fondateur de Notre-Dame de Kabylie donnera sa propre réponse, en tant que converti venu de l’islam, en conclusion.
Mais voyons voir comment l’auteur de l’article, Claude Barbe (un nom qui sonne bien français), formule et analyse cette question cruciale. D’emblée, dit-il, nous devons rejeter l’idée fausse qu’une fois catholique un jour, on est catholique pour toujours. “Il y a des exigences claires, classiques et traditionnelles d’être catholique, exprimées plus récemment par Pie XII. Il déclare que les membres de l’Église sont ceux qui :
- Sont baptisés
- Professent la foi
- Ne se sont pas séparés du corps de l’Eglise, dont la tête est le Christ
- N’ont pas été exclus par une autorité légitime (c’est-à-dire par une excommunication parfaite du Pontife Romain)“
Il continue en disant que François est certainement baptisé, et que son baptême est valide. Qu’il n’a été excommunié par aucun pontife romain. Il passe outre l’idée de sa séparation d’avec le corps, pour ne considérer que la profession de foi. Ce critère, indique-t-il, pour être rempli, ne doit pas être une « profession de la foi », ou celle de « professer être catholique ». Elle s’accomplit en professant effectivement la foi et en manifestant sa soumission au magistère de l’Église. » Cette soumission marque ainsi une union audit magistère mais signifie qu’elle est, visiblement, unie à lui dans l’unique foi. Nous ajouterons que cette soumission ne doit pas concerner un pape donné mais tous les papes depuis Pierre. Et qu’elle n’est pas cantonné à un lieu géographique (Rome ou Vatican), mais qu’elle est universelle du fait qu’elle inclut tous les baptisés. Etant entendu que nous ne pouvons qu’être d’accord avec Claude Barbe lorsqu’il écrit : “Professer la foi est une exigence pour être membre de l’Église, pour être catholique”. Et : “on ne peut pas se soumettre en religion à quelqu’un qui n’est pas catholique”.
L’auteur précise et développe : “Que signifie professer la foi ? Nous le faisons 1) par notre conduite ordinaire, 2) en ne reniant pas la foi, et 3) en l’affirmant directement lorsque cela est nécessaire.” Avant d’en venir au Pape François, l’auteur parle de manière générale, en écartant les attitudes involontaires, par mégarde ou paresse, voire d’oubli, qui peuvent empêcher le croyant de poser des actes réels d’affirmation de la foi.
Ensuite il aborde quelques exemples dans lesquels le Pape François s’est publiquement engagé :
- Entretiens avec Eugenio Scalfari et comment a été géré l’événement.
- Pachamama.
- Amoris Laetitia.
Ce troisième et dernier est particulièrement développé par l’auteur dans la mesure où beaucoup, y compris des cardinaux, ont contesté et supplié le Pape de s’expliquer. Certains ayant cherché en vain à le contraindre « à abjurer les hérésies qu’il a professées ». Ce fut le cas en 2019 où « plusieurs ecclésiastiques et érudits éminents ont publié une lettre ouverte accusant François de « délit canonique d’hérésie ». Cependant il donne 7 objections en défense de François, auxquelles il a l’honnêteté de répondre. Toutefois l’auteur ne répond pas en conclusion finale à la question. Il laisse chaque catholique y répondre. Voici comment se finit son analyse et qui n’est que son opinion personnelle :
« Étant donné qu’il est clair que François ne professe pas la foi, et que nous avons le droit et le devoir de le reconnaître – Et étant donné que professer la foi est une exigence pour être membre de l’Église, un catholique peut-il raisonnablement dire que François est catholique ? »
L’article est plus long et mieux développé ici.
Rappel et explication du converti :
- 1) l’analyse de Claude Barbe est pertinente et doit nous remémorer l’importante interrogation du Christ qui dit en Luc 18: 08 : « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
- 2) cette question doit être abordée en conséquence dans une perspective eschatologique. Ce que nous ferons dans le prochain article, en donnant notre point de vue. Moh-Christophe