Le Canada, dans sa partie québécoise, découvre les croyants hybrides, qu’il ne sait pas comment nommer : les « agnostico-musulmans » ? Parce que les désigner comme des « athées-musulmans » ou « athéo-musulmans » serait ridicule. Dans le temps on parlait des chrétiens culturels, mais ils sont en voie de disparition ou passé de mode. Voici donc les musulmans culturels…?
Voir l’article lu d’abord sur « François de souche ».
En vérité ce n’est pas nouveau : dans les pays musulmans, comme l’Algérie, il y en a des milliers qui pratiquent la religion musulmane sans croire à ses dogmes, comme celui de la Résurrection des morts. Qui font le Ramadan pour ne pas subir l’ire des vrais croyants, mais mangent discrètement si besoin, ou le font en le considérant comme une période de diète imposée, quoique utile pour le corps, si on rompt le jeûne avec modération au coucher du soleil, sans trop surcharger l’estomac en le saturant de victuailles en quelques minutes.
Quant au vocabulaire islamique, intégré et adopté par leurs ancêtres, depuis des lustres, cela est si coutumier que, non seulement ils n’en éprouvent aucune gêne, mais qu’ils ne pourraient plus s’en passer, si une autorité quelconque exigeait de changer de langue, comme en Turquie l’alphabet arabe avait été remplacé par le latin !
De sorte qu’enfin la vraie question peut être posée : où commence et finit la foi ? Car la foi ce n’est pas une identité, nationale ou ethnique, familiale ou tribale, vestimentaire ou culinaire ; ou encore linguistique et langagière. La foi n’est pas plus la pratique visible et de façade pour donner le change.
Nous le savons, nous les chrétiens. Car le Christ lui-même nous prévient : « ce n’est pas ceux qui disent « Seigneur, Seigneur » que je reconnaîtrais comme les miens ». En conséquence seul Dieu, qui sonde les reins et les cœurs, peut dire qui a la foi ou ne l’a pas car Il nous avertit aussi : « Lorsque le Fils de l’homme reviendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » En effet la foi en Dieu n’est pas proportionnelle à l’âge ou à l’intelligence, au masculin ou au féminin, et ne se mesure ni au poste hiérarchique qu’on occupe ni aux connaissances théoriques ou théologiques qu’on possède. Jésus nous dit : « si vous aviez la foi aussi grosse qu’un grain de sénevé… vous pourrez déplacer les montagnes. »
Par expérience je peux dire que c’est la frontière qui sépare la foi chrétienne, une adhésion libre, personnelle et volontaire à Jésus Christ, de la foi musulmane qui est une adhésion de soumission devant l’oumma, la communauté islamique.
C’est pourquoi les Apôtres, l’ayant compris, eux qui étaient des Juifs pieux et pratiquants, lui avaient demandé de faire grandir en eux la foi.